Nom : L’accident de piano
Père : Quentin Dupieux
Date de naissance : 02 juillet 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h28 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de Famille : Adèle Exarchopoulos, Jérôme Commandeur, Sandrine Kiberlain, Karim Leklou…
Signes particuliers : Si court, si long à la fois.
Synopsis : Magalie est une star du web hors sol et sans morale qui gagne des fortunes en postant des contenus choc sur les réseaux. Après un accident grave survenu sur le tournage d’une de ses vidéos, Magalie s’isole à la montagne avec Patrick, son assistant personnel, pour faire un break. Une journaliste détenant une information sensible commence à lui faire du chantage… La vie de Magalie bascule.
DUPIEUX TOURNERAIT-IL EN ROND ?
NOTRE AVIS SUR L’ACCIDENT DE PIANO
On avait quitté le boulimique de travail qu’est Quentin Dupieux en haut des marches de Cannes l’année dernière où il présentait en ouverture du festival son Deuxième Acte. Un an plus tard, le cinéaste féru d’absurde revient avec L’accident de piano, un nouveau long métrage réunissant encore une fois un casting quatre étoiles, Adèle Exarchopoulous, Jérôme Commandeur, Sandrine Kiberlain et Karim Leklou. L’histoire ? Une star du web fait un break après le tournage de sa dernière vidéo. Elle se réfugie dans un chalet à la montagne avec son assistant mais sa retraite est perturbée par des fans et surtout une journaliste qui lui fait du chantage.
Quentin Dupieux tourne beaucoup, et peut-être qu’il ferait bien de prendre plus son temps pour se régénérer. Et si l’histoire de sa star du web qui a besoin de se ressourcer résonnait un peu avec la sienne ? A force d’enchaîner les films, Dupieux semble avoir usé la corde de son style si délicieusement singulier à l’époque de Rubber. Avec L’accident de piano, le metteur en scène donne l’impression d’être à cours d’inspiration et de recycler inlassablement le même exercice de style, devenu lourd. Une sensation qui n’est pas nouvelle (le truculent Yannick mis à part) mais qui atteint son paroxysme cette fois avec un long métrage qui ne parvient jamais à s’incarner.
Pourtant, en fin observateur de notre monde, Quentin Dupieux avait encore des choses à dire sur notre société. Son sujet cette fois ? Les réseaux sociaux, les stars fabriquées par les consommateurs de vidéos courtes réunissant des millions de vues, et ce mélange de célébrité et de fortune qui naissent de ces contenus souvent absurdes. Tilt. Le mot est là, l’absurde. Et qui dit absurde dit Dupieux. Le sujet lui collait comme un gant. Sauf qu’une fois n’est pas coutume, le cinéaste nous livre un film qui ressemble plus à un brouillon qu’à une œuvre finale, pensée, travaillée, affinée. L’accident de piano souffre d’une écriture laborieuse, d’une mise en scène absente, d’un humour écrasé par l’ennui que procure ce nouvel effort encore trop long (son défaut récurrent). Reste une performance XXL d’une Adèle Exarchopoulous aussi méconnaissable que géniale dans ce rôle de star étrange et odieuse. C’est à peu près tout ce que l’on en retiendra à terme.
Par Nicolas Rieux