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AMSTERDAM de David O.Russell : la critique du film

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Nom : Amsterdam
Père : David O.Russell
Date de naissance : 2022
Majorité : 1er novembre 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h14 / Poids : 80 M$
Genre : Comédie dramatico-policière 

Livret de Famille : Christian BaleMargot RobbieJohn David Washington, Robert De Niro, Matthias Schoenaerts, Anya Taylor Joy, Chris Rock, Michael Shannon, Taylor Swift, Mike Myers, Rami Malek, Zoe Saldana…

Signes particuliers : Migraineux.

Synopsis : L’histoire de trois amis proches qui se retrouvent au centre de l’une des intrigues parmi les plus secrètes et choquantes de l’histoire américaine.

DISTRIBUTION XXL, DECEPTION XXL 

NOTRE AVIS SUR AMSTERDAM

Dans la famille « cinéastes surestimés », on demande le fils, David O.Russell. Le metteur en scène américain ne manque pas de talent en soi et il a su le prouver à quelques reprises sur ses œuvres les plus humbles. L’amusant Les Rois du Désert, l’émouvant Fighter ou la tendre romcom Happiness Therapy. Problème, dès qu’il veut monter en régime et/ou se montrer lui-même, David O.Russell a cette fâcheuse tendance à sombrer dans l’excès mal maîtrisé. A chaque fois, des problèmes d’écriture croisent la route de problèmes de rythme rendant des copies aussi bancales que fastidieuses à regarder. C’était le cas pour American Bluff, idem pour Joy, rebelote avec Amsterdam, peut-être son pire film (si l’on écarte le navet Accidental Love dont il n’est pas vraiment responsable).
A chaque glissade, David O.Russell disparaît. Au lendemain de l’échec de J’adore Huckabees, il n’avait plus rien tourné pendant six ans. Au lendemain de l’échec de Joy, il a disparu pendant sept ans. Amsterdam marquait justement son retour et autant dire qu’on peut d’ores et déjà se préparer à voir O.Russell passer en mode silence pour quelques années. Car outre un beau gadin au box office (avec un studio qui aurait perdu près de 100 millions dans la mauvaise blague), Amsterdam a recueilli des critiques majoritairement négatives voire déplorables un peu partout où son intrigue alambiquée a tenté sa chance. Négatives et méritées. Car… deux options. Soit Amsterdam est un film frappadingue tourné en roue libre et qui paye alors très cher son indigeste tambouille foutraque. Soit il est extrêmement pensé et il paye alors très cher son hyper-maniérisme hystérique. L’un ou l’autre, Amsterdam est un repoussoir insupportable dont chaque seconde comporte sa part de souffrance. David O.Russell y pousse jusqu’à l’overdose ce qui a fait le sel et malheureusement le poivre de son cinéma. C’est très bavard, très confus, rythmé jusqu’à la migraine, ça brasse beaucoup d’air pour rien, tout n’y est qu’esbroufe, gesticulations et cabotinage, c’est long, brouillon, chaotique… Pour résumer, Amsterdam est pénible. Intensément pénible. Entre le thriller déjanté, la fable (pseudo-politique) et la comédie burlesque, ce nouveau O.Russell est une cacophonie désagréable qui jacasse sans arrêt pour ne rien dire, qui se complique la narration pour ne rien raconter, qui se disperse façon puzzle pour ne rien dessiner au final… En fait, Amsterdam fait dans l’exagération caricaturale permanente à tous les niveaux. Dans le tarabiscotage d’une histoire bêtement entortillée. Dans la surexcitation du jeu bouffon de comédiens agaçants. Dans l’agitation visuelle d’une mise en scène frénétique.

Et ce n’est certainement pas sa distribution XXL qui va faire démentir. A vouloir faire rentrer tout Hollywood dans un film, la surdose en vient à faire sourire tant le mille-feuilles de stars frise le grotesque. Ah oui, on retiendra qu’Amsterdam a l’une des plus grosses distributions imaginées ces derniers temps. Mais avoir la plus grosse c’est bien… savoir s’en servir c’est mieux. Et clairement, David O.Russell n’en fait rien. Son étalage de vedettes est aussi insignifiant que son script faussement dense ou que son propos qui pédale à vide. La palme du film le plus exaspérant de l’année.

Par Nicolas Rieux

 

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