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ALIEN COVENANT : Interview de Ridley Scott

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alien_covenant_afficheA l’occasion de la sortie du film Alien Covenant, nous avons rencontré le réalisateur Ridley Scott pour le compte de l’émission Mardi Cinéma sur France 2. Nous avons évoqué avec lui, ce nouvel opus de la saga culte. Entretien…

Alien Covenant : Les membres d’équipage du vaisseau Covenant, à destination d’une planète située au fin fond de notre galaxie, découvrent ce qu’ils pensent être un paradis encore intouché. Il s’agit en fait d’un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible. Ils vont tout tenter pour s’échapper.ridley_scott Qu’est-ce que les fans de la saga Alien, et les spectateurs en général, peuvent espérer avec ce Covenant ?

Ridley Scott : J’espère qu’ils seront satisfaits vis à vis de ce que leur avaient procurés les précédents films de la saga Alien, à savoir un bon coup de flippe propre et efficace. En gros, pour reprendre l’expression bien connue, j’espère que les spectateurs vont se chier dessus ! En tout cas, c’est ce que vise précisément Covenant, en plus de faire évoluer la saga et son histoire, au sein de son propre univers. C’est l’idée de ce film et du prochain, car on est déjà en cours d’écriture de la suite. Le premier Alien était clairement une série B. C’était juste quelques personnages coincés dans un lieu fermé, et qui allaient tous y passer les uns après les autres. C’est un concept basique de la série B. Mais on avait réussi à l’époque à faire plus que ça. Parce que le casting était fantastique, et que les créatures étaient vraiment spéciales. C’est probablement pour ces raisons que la franchise a réussi à perdurer toutes ces années.

Quel était le challenge pour vous avec Covenant, après Prometheus ?

Ridley Scott : Le vrai challenge était de répondre aux attentes des spectateurs. C’est difficile de faire peur aux gens, au cinéma. C’est plus facile de les faire rire. Terrifier les gens en créant une machine à frayeurs, c’est quelque chose de vraiment pas évident. Et quand vous avez ouvert cette porte, vous devez sans cesse monter crescendo dans la peur. C’est le plus dur à faire.

C’est réussi car Covenant est très sanglant et effrayant.

Ridley Scott : Parfait. Vous pouvez le redire encore une fois, juste pour le plaisir ? C’était le but donc je suis content de l’entendre.covenant 3

On a l’impression qu’avec Covenant, la saga toute entière commence à se structurer dans son univers. Le puzzle commence à prendre forme et on commence à avoir des réponses…

Ridley Scott : C’était l’idée, de faire un évolutif, un film qui revient sur l’évolution. Le premier se résumait à un jeu de massacre. C’était une série B mais avec un résultat proche de la « série A ». Mais les films qui ont suivi n’ont jamais répondu aux questions essentielles. D’où sortaient ces créatures ? D’où venaient ces œufs ? Personne n’a répondu à tout ça ! Sérieusement les gars ?! Donc, des années plus tard, je voulais revenir sur tout cela. C’était le plan avec Prometheus, Covenant, Covenant 2 et peut-être Covenant 3. En après, on arrivera au premier Alien. Et là, on aura la totalité de la saga, son évolution, sa complexité.

C’est la bonne nouvelle, la saga n’est pas terminée !

Ridley Scott : Loin de là ! On est déjà en train de bosser sur la suite. Et d’ailleurs, on sait exactement où l’on va avec le prochain.

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Ce sera une suite ou plusieurs ?

Ridley Scott : Difficile à dire. C’est ce qui est intéressant avec la science-fiction, surtout quand vous inventez à partir d’un matériau existant, en l’occurrence ici, le film originel. C’est que vous avez plein de voies qui s’ouvrent devant vous. Avec le premier Alien, il y avait bien sûr les créatures de Giger, mais il y avait aussi Ash, l’androïde (Ian Holm – ndlr). C’était vraiment une piste à exploiter. Le moment où on découvre que c’était un robot était très surprenant. Je dis « robot » mais c’était plutôt un « humanoïde ». Comme les Replicants dans Blade Runner. C’était vraiment une piste qu’il fallait creuser car c’était un élément plein de possibilités. C’est important un robot dans ce genre d’histoire. Si vous voyagez pendant des décennies, et que vous êtes endormis pendant le voyage, vous avez besoin d’un « gardien », de quelqu’un qui veille sur le vaisseau et sur vous. Dans 2001, c’était HAL. Moi si je voyageais dans l’espace, je voudrais savoir que quelqu’un veille sur le vaisseau et moi. Et ça ne peut pas être autre chose qu’une intelligence artificielle. Et ce point précis était vraiment intéressant à exploiter, le côté intelligence artificielle, qui se pose des questions sur son père etc… C’est ce que l’on est en train de faire avec le personnage joué par Michael Fassbender. On a décidé de suivre ce chemin et de développer ce point fort du premier Alien, qui recèle plein de possibilités.

En 1979, quand vous avez réalisé le premier Alien, pensiez qu’elle deviendrait ce qu’elle est devenue après toutes ces années, avec un tel univers extrêmement riche ?

Ridley Scott : Pas vraiment. Quand j’ai fait le premier, je voulais faire quelque chose de spécial. Car les créatures étaient tellement géniales, même  l’androïde était génial. A tel point, que ça fonctionne encore aujourd’hui, presque 40 ans après. A l’époque, je tournais et montais en même temps. Je filmais et le soir, je visionnais les rushes et je commençais déjà à faire mes coupes. Je sentais qu’il y avait un truc énorme là-dessous. Que ça allait devenir fort et nouveau.

BANDE-ANNONCE :

Propos recueillis et traduits par Nicolas Rieux

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