[Note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : 7 Minuti
Père : Michele Placido
Date de naissance : 2018
Majorité : 13 juin 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Italie, France
Taille : 1h28 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Ottavia Piccolo, Anne Consigny, Clémence Poésy…
Signes particuliers : La rencontre de En Guerre et 12 Hommes en Colère.
LA GUERRE SOCIALE EST DÉCLARÉE
LA CRITIQUE DE 7 MINUTI
Résumé : Italie, de nos jours. L’avenir d’une usine de textile en faillite dépend désormais d’un grand groupe, Rochette&Co. Les nouveaux investisseurs posent certaines conditions afin de ne pas appliquer un plan de licenciements massifs. Une circulaire demande expressément à toutes les ouvrières de réduire leur pause déjeuner de sept minutes, offertes gracieusement en productivité à l’entreprise. Cette injonction est comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des employées. Lors de la réunion des déléguées du personnel, dix femmes se mettent en accord pour approuver la circulaire. Cependant, une onzième et dernière représentante expose méthodiquement des arguments contraires. L’issue du vote, qui semblait pliée au départ, s’annonce progressivement incertaine…
Avec 7 Minuti, le réalisateur italien Michele Placido (Romanzo Criminale) transpose le principe du classique Douze Hommes en Colère en l’adaptant au film social actuel. Dans le chef-d’oeuvre de Sidney Lumet, les jurés d’un procès débattaient pour rendre leur verdict. L’un d’entre eux n’était pas d’accord avec la majorité, et allait s’appliquer à essayer de convaincre ses partenaires judiciaires en exposant ses arguments contraires. Dans 7 Minuti, une usine au bord de la faillite est sur le point d’être rachetée par un puissant groupe français à l’unique condition que les employés acceptent de voir leur pause quotidienne réduite de sept minutes. Les représentants du personnel vont devoir débattre en huis-clos pour donner leur réponse. L’une d’entre eux est en désaccord avec l’unanimité et va s’appliquer à convaincre les autres du bien-fondé de son point de vue. L’idée est assez brillante car l’effort de transposition de Placido vient s’inscrire dans un cadre sociétal pertinent et d’actualité, à l’heure des conflits sociaux sur fond de reniements des acquis et autres ravages de la mondialisation et des impératifs de sur-productivité au mépris du quotidien des employés.
L’ennui, c’est que 7 Minuti souffre d’une écriture aux abois qui peine à rendre crédible un film qui aurait justement dû briller par l’authenticité de son réalisme social. En cause, des personnages mal dégrossis, une approche narrative brouillonne, un manque cruel d’inspiration dans la manière d’orchestrer la progression du récit, et un schématisme permanent de surcroît très théâtralisé dans sa conduite dramatique qui trouble le naturel du déroulé. Si l’on n’a aucun problème pour appréhender le contexte dépeint, très actuel et faisant écho à une forte réalité existante, on peine à s’immerger dans l’évolution d’un film conduit de manière bien maladroite, dont l’intelligence du fond ne trouve pas de répondant dans la finesse attendue de la forme. 7 Minuti, ou la preuve par quatre qu’une bonne idée de départ ne suffit pas à faire un bon film. Et dans le cas présent, c’est très frustrant car Michele Placido tenait les bases pour un remarquable film engagé.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley