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MANIFESTO de Julian Rosefeldt : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Manifesto
Père : Julian Rosefeldt
Date de naissance : 2018
Majorité : 23 mai 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Allemagne
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre
: Expérimental

Livret de famille : Cate Blanchett (x13), Ruby Bustamante, Ralf Tempel…

Signes particuliers : Un manifeste expérimental sur l’art moderne.

CATHE BLANCHETT MULTIPLIÉE PAR 13

LA CRITIQUE DE MANIFESTO

Résumé : Manifesto rassemble aussi bien les manifestes futuriste, dadaïste et situationniste que les pensées d’artistes, d’architectes, de danseurs et de cinéastes tels que Sol LeWitt, Yvonne Rainer ou Jim Jarmusch. A travers 13 personnages dont une enseignante d’école primaire, une présentatrice de journal télévisé, une ouvrière, un clochard… Cate Blanchett scande ces manifestes composites pour mettre à l’épreuve le sens de ces textes historiques dans notre monde contemporain. 

Pensé dans un premier temps pour les musées d’art moderne, Manifesto est un collage visuel et sonore… de manifestes. Tout était dans le titre. Le réalisateur allemand Julian Rosefeldt a compilé une cinquante de célèbres manifestes pondus par des futuristes, des dadaïstes, des artistes, architectes, danseurs ou cinéastes, et s’est appliqué à en extraire des citations pour les mettre en image dans une œuvre expérimentale ambitieuse portée par une Cate Blanchett qui prête sa voix et son corps à treize personnages différents, véhicules de ces écrits réfléchissant sur l’art et confrontés à notre monde moderne. Sauf que sans la note d’intention qui accompagne le projet, Manifesto a tout d’un pensum expérimental incompréhensible balançant confusément de grandes tirades sociologiques décryptant l’art et ses formes d’expressions dans un désordre qui n’a rien de poétiquement envoutant et tout de littéralement insupportable d’agressivité artistique. Avec la note d’intention, on comprend que ces interminables palabres clamées par Cate Blanchett sous les treize identités qu’elle incarne, sont donc des extraits de manifestes de grands artistes, que le film tente alors de mettre en images. Mais dans les deux cas, Manifesto, film expérimental relevant davantage de l’œuvre d’art contemporain que du film de cinéma, est une expérience harassante dont la rhétorique post-moderne intrigue quelques minutes avant de gonfler profondément par son hermétisme radical. Si certains passages parleront aux cinéphiles purs et durs, comme la passionnante lecture du dogme de Lars von Trier, Manifesto reste néanmoins une épreuve douloureuse et interminable, où l’on est assommé par la prétention d’un traitement extrême qui ne fait rien pour se vouloir intelligible, ne rendant ainsi pas justice à ses intentions.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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