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THE DEEP HOUSE de Julien Maury et Alexandre Bustillo : la critique du film

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Spectateurs

Carte d’identité :

Nom : The Deep House
Père : Julien Maury et Alexandre Bustillo
Date de naissance : 2020
Majorité : 30 juin 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France, USA
Taille : 1h21 / Poids : NC
Genre : Épouvante

Livret de Famille : Camille Rowe, James Jagger, Eric Savin…

Signes particuliers : Le film d’horreur de l’été au cinéma.

 

 

TERREUR SOUS-MARINE

NOTRE AVIS SUR THE DEEP HOUSE

Synopsis : Un jeune couple américain spécialisé dans l’urbex (exploration urbaine) décide d’aller explorer une maison réputée hantée qui a été ensevelie sous un lac artificiel. Mais celle-ci semble se refermer sur eux et le couple se retrouve prisonnier de cet endroit chargé des plus sombres histoires…

Encore un pseudo film façon found footage tourné avec des drones et des webcams ?! Et encore un truc de maison hantée ?! Alors oui, mais c’est pas vraiment du « found footage » à proprement parler et surtout, cette fois ladite maison, bah elle est sous l’eau ! Posé comme ça sur le papier, The Deep House sent bon l’idée réchauffée sur laquelle on a collé un brin de nouveau avec un morceau de scotch sorti d’une trousse d’écolier, histoire de faire illusion. Sauf que la fumisterie devient sérieuse quand on sait qu’elle marque la nouvelle réalisation du duo Bustillo/Maury, les deux compères de A L’intérieur que l’on espérait retrouver au top de leur forme après leur désastreuse expérience sur le prequel Leatherface (le remontage a été désavoué par les deux réalisateurs) et en attendant Kandisha, leur attendue relecture du mythe de Candyman. Dans The Deep House, un couple amateur d’Urbex en quête de notoriété sur les plateformes vidéo part explorer une mystérieuse maison ensevelie sous un lac artificiel du sud de la France. Une bonne idée pour faire des vues sur Youtube, une mauvaise quand la bâtisse va se refermer sur eux en les piégeant avec ses secrets.

Ils n’en sont pas à leur première déclaration mais The Deep House est une nouvelle preuve d’amour du tandem Bustillo/Maury envers le cinéma d’horreur. Ou plutôt envers le cinéma de terreur cette fois, car cette nouvelle réalisation du duo après A L’intérieur, Livide ou Aux Yeux des Vivants est un sacré roller coaster qui ramasse et concentre une intensité maximale en un minimum de temps.

On pense à plein de choses en regardant The Deep House. A The Descent et son ambiance claustro-anxiogène. À Blair Witch et son aspect expérience réaliste mise en scène « façon found footage ». Au Commando des Morts-Vivants du vétéran Ken Wiederhorn aussi pour certains plans. Et éventuellement au récent Underwater pour le côté survival sous l’eau. Et si les films se bousculent ainsi en tête, c’est parce qu’en somme, The Deep House n’invente rien en soi ; au mieux il cumule plein de choses puisées ça et là. Sauf qu’il le fait bien. Très bien même. D’un bout à l’autre de ses modestes 80 minutes et une petite brouette, le film de Julien Maury et Alexandre Bustillo réussit à nous faire partager les mêmes émotions que celles ressenties par ses personnages. En nous plongeant en apnée et de manière très immersive dans un cauchemar angoissant, le spectateur a lui-aussi l’impression d’être pris au piège d’une escapade terrifiante sans porte de sortie. Le chrono tourne, l’air s’épuise et l’exploration devient une course contre la montre avant de manquer d’air.

Là où Alexandre Aja avait partiellement échoué à nous nouer les tripes avec son récent Oxygène, The Deep House asphyxie le spectateur en gérant parfaitement son ambiance et surtout sa tension qui grimpe crescendo au fil des minutes. Mené par une réalisation efficace (au passage traversée de plans horrifiques aussi beaux qu’effrayants), The Deep House fonctionne à plein régime et parvient à ne pas se résumer à son seul concept du métrage filmé à partir des webcams et autre drone embarqués par les héros. Seul regret, l’histoire. Si la narration se tient, reste qu’elle est un peu légère et manque parfois d’étoffe et de finesse d’écriture. Une chose qui se ressent surtout quand le film, précipité par le manque de temps alors que la fin approche, se sent obligé d’envoyer en une minute chrono toute son explication finale façon livraison chronopost. Emballé c’est pesé, on clôture, merci, au revoir. Un aveu de faiblesse traduisant un défaut d’idées pour mieux amener et raconter les choses. Mais bon, on passe plus facilement sur le minimalisme de l’écriture quand les objectifs de terreur sont atteints. Et pour le coup, c’est le cas. The Deep House est certes un petit fil en soi mais il fait son effet et c’est déjà tellement plus qu’une grande partie de la production de genre.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “THE DEEP HOUSE de Julien Maury et Alexandre Bustillo : la critique du film

  1. The Deep House repose sur l’aspect a la fois reconfortant (car renvoyant au liquide amniotique) et onirique de l’eau mais aussi dangereux et anxiogene. Julien Maury explique : « C’est un element assez peu exploite au cinema : les films qui se passent sous l’eau ne sont pas nombreux et ceux qui existent sont souvent realises en images de synthese car c’est tres difficile de tourner sous l’eau. »

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