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LES FEUILLES MORTES d’Aki Kaurismäki : la critique du film [Cannes 2023]

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Nom : Kuolleet lehdet
Père : Aki Kaurismäki
Date de naissance : 2023
Majorité : 20 septembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : Finlande
Taille : 1h21 / Poids : NC
Genre : Drame, Comédie dramatique, Romance

Livret de Famille : Alma PöystiJussi VatanenJanne Hyytiäinen

Signes particuliers : Une fable délicieuse.

Synopsis : Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Mais la vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur.

DES SOLITUDES QUI S’ATTIRENT

NOTRE AVIS SUR LES FEUILLES MORTES

Et le prix du Jury est attribué à Les Feuilles Mortes d’Aki Kaurismakï ! Joie et bonheur que de voir le loufoque finlandais récompensé à Cannes plus de vingt ans après son mémorable L’Homme sans Passé.

Les Feuilles Mortes, c’est tout le cinéma d’Aki Kaurismakï qui se rappelle à notre bon souvenir. Un cinéma taiseux, un cinéma poétique, un cinéma mélancolique, un cinéma à l’humour laconique, un cinéma de la tendresse douce-amère. Comme souvent chez le finlandais, il y est question d’âmes esseulées tentant d’évoluer dans un milieu hostile. Cette fois, un homme et une femme comme dirait Lelouch. Deux solitaires (magnétiques Alma PöystiJussi Vatanen) qui se rencontrent au détour d’un bar à Helsinki. Lui est un ouvrier précaire qui compose avec son alcoolisme et se retrouve à la rue. Elle est une employée qui perd son boulot et aimerait construire quelque chose. Ils s’attirent, se perdent à cause d’un bout de papier envolé, se retrouvent, se reperdent…

Ce n’est pas l’originalité que l’on vient chercher chez Kaurismakï, c’est un univers singulier dont lui seul (ou presque) à le secret. Un peu comme des Almodovar ou Woody Allen (voir Ken Loach ou les Dardenne), le cinéaste signe un peu tout le temps le même film. Ou disons selon la même formulation. Aucun film de Kaurismakï ne ressemble plus à un film de Kaurismakï qu’un autre film de Kaurismakï. Phrase emberlificotée pour dire que le cinéaste creuse encore un sillon qu’il a maintes et maintes fois labouré mais en le travaillant systématiquement pour améliorer son langage de l’épure. Il y est parvenu et l’on est toujours pas lassé. Les Feuilles Mortes est simple, décharné, d’une pureté limpide. La courte balade (1h20) en compagnie de ces deux âmes en peine qui se croisent fait l’effet d’une petite bulle où se mêlent réflexion existentielle, portrait de la marginalité, irrésistible drôlerie pince-sans-rire, tragicomédie et poésie lunaire. Un régal.

 

Par Nicolas Rieux

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