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EUFORIA de Valeria Golino : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Euforia
Mère : Valeria Golino
Date de naissance : 2018
Majorité : 20 février 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : Italie
Taille : 1h55 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Riccardo Scamarcio, Valerio Mastandrea, Isabella Ferrari…

Signes particuliers : L’immense sensibilité de Valeria Golino se dissout dans un drame long et pompeux.

L’AMOUR ET LA JOIE FACE À LA MORT

LA CRITIQUE DE EUFORIA

Synopsis : Deux frères que tout semble opposer vont apprendre à se découvrir et à s’aimer. Matteo, extravagant, extraverti, jongle avec la facilité de ceux qui ont réussi, et Ettore, clown triste, introverti, joue jusqu’à la corde avec les silences. Quand l’austérité et la fantaisie se rencontrent, la vie les emporte dans un tourbillon de tendresse et d’euphorie.

Six ans après Miele, l’actrice Valeria Golino repasse derrière la caméra avec Euforia, un puissant drame familial sur fond de maladie en phase terminale. Cette seconde œuvre d’une artiste à la sensibilité délicate, observe deux frères que tout oppose, l’un fantaisiste et bouillonnant dans le tumulte romain, l’autre plus discret et vivant dans le calme de la campagne. Quand l’aîné se découvre une tumeur incurable, leur relation fraternelle va se renforcer. Présenté au dernier festival de Cannes au sein de la sélection Un Certain Regard, Euforia réunit le toujours excellent Riccardo Scarmacio (le compagnon de Golino à la ville) et un Valerio Mastandrea bien connu des amateurs de cinéma italien.

Comme dans Miele, Valeria Golino continue d’explorer les sujets de la maladie et de la mort. Mais si le récit s’attache à quelque chose de terrible et de sérieux, la cinéaste n’en fait jamais le socle d’un film anxiogène pétri dans la gravité plombante. Au contraire, Euforia est l’histoire d’adieux doux-amers, l’histoire d’un accompagnement chaleureux où un petit mensonge va devenir un émouvant moyen de faire face à un deuil programmé. Tout cela est exprimé à travers la poésie désenchantée d’une ultime tentative de dialogue avant la disparition. Le bruyant Matteo (Riccardo Scarmacio) exaspère son discret frangin par son exubérance et sa capacité à remplir l’espace tel un électron survolté, mais ses gesticulations vont vite se révéler être un moyen de détourner le regard du pire qui approche, d’aider à occulter un peu l’horreur pour mieux affronter, d’apporter un peu de légèreté pour adoucir le tragique. Et en filigrane, Euforia de dresser le portrait de deux antithèses qui se rapprochent et qui entame un dernier rapprochement fédérateur et plein d’amour.

Magnifique dans la démarche, intelligent dans la mise en scène et mature dans l’approche, Euforia aurait pu être un puissant cri du cœur de Valeria Golino qui fait de l’euphorie un rempart contre le drame imminent. Mais pour que l’effort soit pleinement transformé, il aurait peut-être fallu que le film soit plus épuré, moins démonstratif dans ses motifs et moins chargé dans son orchestration. Golino essaie sans cesse de chercher le beau plan, de travailler sa réalisation, d’allonger son récit en croyant lui donner de l’ampleur, et de viser un cinéma arty qui nuit finalement à l’émotion pure. Entre longueurs et difficulté à s’attacher viscéralement à ses beaux personnages pourtant censés être l’argument premier du film, Euforia se retrouve coincé entre l’œuvre passionnée et l’exercice poussif et bancal, plus fascinant sur le fond qu’attachant sur la forme.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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