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DE GRANDES ESPERANCES de Sylvain Desclous : la critique du film

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Nom : De Grandes Espérances
Père : Sylvain Desclous
Date de naissance : 2022
Majorité : 22 mars 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Rebecca MarderBenjamin LavernheEmmanuelle Bercot

Signes particuliers : Entre le drame et le thriller politique. 

Synopsis : Madeleine, brillante et idéaliste jeune femme issue d’un milieu modeste, prépare l’oral de l’ENA dans la maison de vacances d’Antoine, en Corse. Un matin, sur une petite route déserte, le couple se trouve impliqué dans une altercation qui tourne au drame. Lorsqu’ils intègrent les hautes sphères du pouvoir, le secret qui les lie menace d’être révélé. Et tous les coups deviennent permis.

LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS ?

NOTRE AVIS SUR DE GRANDES ESPERANCES

Une altercation qui vire au drame, un couple bien sous tous rapports qui cache son crime mais doit vivre avec le souvenir hantant de son acte. Rien de follement nouveau en soi. Sauf que Sylvain Desclous installe son drame aux allures de thriller dans les arcanes des hautes sphères du monde politique. Et là, son film prend davantage d’épaisseur, questionnant l’idée de la fin justifie t-elle les moyens quand une grande cause est en jeu ? Porté par une conjugaison d’énormes talents (le couple à la ville et maintenant à l’écran Rebecca Marder et Benjamin Lavernhe), ce second long-métrage de Sylvain Desclous (Vendeur en 2016) intrigue autant qu’il intéresse.
Beaucoup de choses se télescopent et se mélangent dans le film de Sylvain Desclous, qui tente de densifier son histoire somme toute assez classique, par un univers marqué et de nombreuses thématiques esquissées. Outre le poids d’un lourd secret sur un avenir en construction qui offre le sérail principal, De Grandes Espérances évoque également le poids de l’héritage familial, la lutte des classes, les difficultés à être un transfuge d’une classe vers une autre, mais aussi l’idéalisme politique face aux concessions, le besoin de relancer la Gauche forte, le rapport entre vices cachés et vertus politiques, les mécanismes stratégiques à l’effet dans les coulisses du pouvoir, la gestion d’une trahison dans une relation sentimentale… Desclous se bat constamment contre ses ambitions pour que le vase ne déborde pas et que l’ensemble garde une certaine cohérence fluide. Il y parvient globalement même si l’absence d’un choix thématique fort rend parfois le film un peu quelconque. Certes De Grandes Espérances a pour lui un univers fort et passionnant mais au final, il s’en sert comme d’une toile plus qu’il n’y met les pleins pieds. Néanmoins, le film est haletant car plutôt bien ficelé d’un point de vue narratif avec son enjeu opposant idéalisme politique et instinct de survie, devoir de mensonge et culpabilité dévorante. Rebecca Marder sublime encore une fois un personnage qui aurait pu être inconséquent si elle ne lui apportait pas une véritable profondeur dramatique par son jeu engagé et tout en nuances.

 

Par Nicolas Rieux

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