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I SMILE BACK de Adam Salky : la critique du film [festival de Deauville]

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I_smile_backnote 5 -10
Nom : I Smile Back
Père : Adam Salky
Date de naissance : 2015
Majorité : indéterminée
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Sarah Silverman (Laney), Josh Charles (Bruce), Thomas Sadoski (Donnie), Mia Barron (Susan), Terry Kinney (Dr Page), Chris Sarandon (Roger), Shayne Coleman (Janey)…

Signes particuliers : Une plongée suffocante dans les affres de la dépression, à travers le regard d’une mère de famille confrontée à ses démons…

DANS L’ENFER DE LA DÉPRESSION

LA CRITIQUE

Résumé : Laney Brooks est une femme séduisante et intelligente qui s’occupe avec dévouement de ses deux adorables enfants. Elle est mariée à l’homme idéal, qui joue au basket avec eux devant leur maison parfaitement entretenue d’une banlieue résidentielle. Elle possède la belle voiture de sport qui lui permet de conduire ses enfants à leurs nombreuses activités extrascolaires… Mais, derrière ce bonheur de façade, elle cache tant bien que mal sa dépression et ses désillusions qui l’entraînent vers des territoires secrets peu avouables. Et Laney peut aller jusqu’à se mettre en danger pour lutter contre ses démons intérieurs, éviter que sa vie de famille ne vole en éclats et continuer à protéger les siens…smile-backL’INTRO :

La 41eme édition du festival de Deauville semblait être placée sous le signe de la dépression. I Smile Back n’en était qu’un exemple parmi tant d’autres. Très productif dans le monde du court-métrage, le réalisateur Adam Salky ne s’était, jusqu’à présent, frotté qu’une seule fois à l’exercice du long. C’était en 2009 avec le très anecdotique (et dispensable) Entre vous Deux, drame romantique réunissant Emmy Rossum et Zach Gilford. Son retour, Adam Salky l’inscrit dans la gravité la plus totale avec ce drame lourd et pesant, narrant le parcours douloureux d’une mère de famille luttant contre son mal-être et ses addictions diverses, pour se maintenir la tête hors de l’eau et gérer au quotidien, sa petite famille composée d’un mari aimant (Josh Charles) et de ses deux chérubins désemparés.i_smile_back_sarah_silvermanL’AVIS :

I Smile Back, c’était avant tout, Sarah Silverman de la première à la dernière minute. Si la comédienne était jusqu’ici plus connue pour ses talents humoristiques, la voilà qui se dévoue corps et âme à cette chronique sombre et torturée, incarnant avec force et douleur, cette mère de famille instable, à la fois dépressive, autodestructrice, bipolaire et accroc à l’alcool, au sexe et aux drogues diverses. Amis de la noirceur, bonjour. I Smile Back est un inconfortable portrait sans concessions d’une déchéance quasi-inéluctable malgré tous les efforts entrepris pour s’en sortir. Malheureusement, la dépression est un fantôme que l’on peut repousser de toutes ses forces, mais qui rôde (et rodera) jamais bien loin, telle une menace prête à ressurgir à chaque instant. Adam Salky a beau cerner avec une certaine justesse son sujet difficile, Sarah Silverman a beau livrer une prestation exceptionnelle, reste que I Smile Back ne convainc qu’à moitié, apparaissant au final, autant comme une semi-réussite, que comme un semi-échec. En cause, une anti-héroïne qui peine à susciter l’empathie, peut-être car le film la pousse trop volontiers, vers des sentiers appuyant fort sur le trait du glauque dérangeant. Laissant transpirer un malaise perceptible au détour de quelques scènes presque horrifiantes, I Smile Back demeure comme un effort intéressant mais un peu vain, qui ne mène finalement à pas grand-chose alors que l’on peine à cerner la vision souhaitée par son auteur. Sans doute le combat d’une mère s’enfermant dans l’égoïsme pour mieux protéger les siens d’elle-même, et luttant parallèlement pour exorciser ses démons intérieurs. Malgré les évidentes qualités en présence, malgré la force poignante de cette illustration d’une tragédie banale, et surtout malgré la pertinence de certaines de ses scènes criantes d’authenticité, on aurait aimé pouvoir s’accrocher viscéralement à cette descente aux enfers mais I Smile Back semble systématiquement nous tenir à distance, dans une position contemplative d’un malheur certes bouleversant, mais terriblement schématique.

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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