Nom : La Cocina Père : Alonso Ruizpalacios Date de naissance : 02 avril 2025 Type : sortie en salles Nationalité : Mexique, USA Taille : 2h20 / Poids : NC Genre : Drame
Signes particuliers : De bonnes idées diluées dans un film trop long.
Synopsis :C’est le coup de feu dans la cuisine du Grill, restaurant très animé de Manhattan. Pedro, cuisinier rebelle, tente de séduire Julia, l’une des serveuses. Mais quand le patron découvre que l’argent de la caisse a été volé, tout le monde devient suspect et le service dégénère…
LA SOCIETE AMERICAINE PASSEE AU GRILL
NOTRE AVIS SUR THE GRILL
Primé au festival de Deauville après s’être fait remarquer à la Berlinale, The Grill est la quatrième réalisation du mexicain Alonso Ruizpalacios (Muséum, Une Histoire Policière). Avec Rooney Mara en visage connu, le film nous plonge dans les cuisines bouillonnantes d’un restaurant touristique de Manhattan. Un jour comme un autre, la caisse de la veille disparaît. Tout le monde est suspect et le service va vite dégénérer sous le poids des tensions.
Une serveuse aux abois, un cuisinier mexicain à fort caractère, un chef de cuisine intraitable, une jeune sans papiers fraîchement embauchée… Ce n’est pas qu’un simple film sur les coulisses du monde de la restauration que nous propose Alonso Ruizpalacios avec son drame fleuve mais par à-coups intense (2h19) filmé selon les codes d’un élégant noir et blanc symbolique du désenchantement qui habite les membres de ce microcosme replié sur lui-même. The Grill est avant tout un film politique qui tente d’orchestrer par la fable, une représentation de la société américaine. Dans les sous-sols de ce restaurant qui a pignon sur rue, s’agitent une lutte des classes, des forts rapports de domination, des conflits culturels et communautaires, une immigration clandestine exploitée contre de fausses promesses de régularisation, une extrême précarité, des rêves de vie meilleure, de la colère ou encore des frustrations désespérées.
C’est toute une mini-société qui est recréée dans l’ombre avec les mêmes espoirs et les mêmes désillusions que « là-haut », à l’étage où les clients arrivent par vague. Avec la même folie aussi, témoin cette longue séquence où tout le service part à vau-l’eau (au sens propre comme au sens figuré) avec une inondation qui fait exploser un climat tendu, proche de la rupture. Le morceau de bravoure d’un film qui, le reste du temps, peine à trouver son rythme idéal, diminué par des longueurs et par sa confusion d’idées télescopées. On dit souvent qu’il faut se méfier des restaurants qui propose tout à la carte, de la pizza au bœuf bourguignon, du poisson aux burgers en passant par les sushis ou les fajitas. L’offre est certes riche mais rien n’est très bon au final. The Grill a un peu de ça. Le film d’Alonso Ruizpalacios veut livrer beaucoup trop de choses et il finit par s’éparpiller dans un récit qui se dilate, perdant ainsi de sa tension et de son urgence. Dommage car par séquences intermittentes, The Grill est parfois fort et passionnant, brillant même dans sa démonstration théorique. Il aurait seulement gagné à être davantage et mieux ciselé pour que le choc soit plus frontal et total.