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THE DEAD NEXT DOOR (critique)

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Mondo-mètre :

Carte d’identité :
Nom : The Dead Next Door
Parents : J.R. Bookwalter
Livret de famille : Pete Ferry (Raimi), Bogdan Pecic (Moulsson), Jolie Jackunas (Kueller), Robert Kolai (Révérend Jones), Scott Spiegel (Richards), J.R. Bookwalter (Lloyds), Michael Todd (Jason)…
Date de naissance : 1988
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h24 – 75000 $

Signes particuliers (+) : Une paire d’effets gore particulièrement réussie.

Signes particuliers (-) : Cheap et mauvais de bout en bout. Un script affligeant limite incompréhensible pour une bonne série Z miteuse.

 

LA « GIRL NEXT DOOR » ÉTAIT BIEN MIEUX !

Résumé : Une brigade anti-zombie est chargée de trouver les scientifiques qui ont développé le virus et son antidote…

The Dead Next Door est une curiosité doublée d’un mystère total. Adulé par la presse spécialisée et véritable film culte pour bon nombre de spectateurs amateurs de gore qui tâche, cette minuscule série Z qui essaie de se donner des allures de série B, produite par Sam Raimi qui fait office de caution commerciale, est pourtant une purge monstrueuse à se damner devant sa VHS que l’on aurait envie de brûler immédiatement après l’avoir rembobinée (oui, pour mémoire, les VHS se rembobinaient longuement à la fin de la projection).

Réalisé par l’obscur tâcheron, mais avant tout fan absolu de cinéma de genre, J.R. Bookwalter, The Dead Next Door est un concentré de cheaperie qui néanmoins essaie d’afficher une ambition maladroite débordante, chose louable en soi mais qui ne fonctionne pas toujours. Bookwalter connaît ses classiques et surtout, est un amoureux de cinéma d’horreur, ce qu’il revendique à chaque plan à la force de moult références qui finissent par gonfler tant elles sont sur-appuyées en mode clins d’œil grossiers au spectateur pour se le mettre dans la poche facilement. Ainsi, les personnages se nomment Carpenter, Raimi, Savini, ils regardent Evil Dead pendant que les zombies regardent le classique de Romero Dawn of the Dead alors que des tags sur des murs de décor vont même jusqu’à afficher sans vergogne que ce dernier est Dieu etc. ! Un vrai film de fan. Enfin, oui pour le mot « fan ». C’est plus le mot « film » qui coince.

Bookwalter fait étalage d’un mélange généreux entre gore permanent et humour noir pour donner un cachet à son film, pour qu’il soit un sympathique et surtout sincère divertissement (il se sentira même obligé de justifier de cela dans son générique de fin où il se la joue « conversation directe avec son public » avec un profond amateurisme), le plus fun possible sans toutefois tomber dans la parodie caricaturale façon Le Retour des Morts-Vivants. Pour cela, il ne lésinera pas sur les moyens (pas financiers bien sûr) avec une quantité phénoménale de zombies à l’image qui n’a d’égale que les litres de faux sang coulant sur la pellicule. Gorges tranchées, mains bouffées, humains dévorés, The Dead Next Door montre beaucoup et sans arrêt et c’est jamais pour nous déplaire d’autant que s’il y a bien une chose que l’on peut lui reconnaître, c’est bien la qualité de ses effets spéciaux souvent étonnement réussis et imaginatifs, de même que ses maquillages visuellement fort beaux.

Où est le problème alors, d’un film qui a tout l’air d’être plutôt bandant sur le papier ? Ils sont multiples. À trop vouloir faire dans la référence et dans l’hommage, Bookwalter en oublierait presque de se concentrer sur la réussite de son propre film à lui. Si les clins d’œil nous font marrer cinq minutes dans un jeu complice avec le public pour les déceler, le film en lui-même est LE problème. A un moment, il s’agit aussi d’être honnête et de dire les choses : The Dead Next Door est quand même une sacrée bouse. Histoire complètement incompréhensible et mal écrite, redondances multiples, un casting qui concourt à la palme du pire acteur de tous les temps, des dialogues effarants d’idiotie, une intrigue pauvre et quand même peu recherchée (un minimum eut été agréable), une mise en scène de syndicaliste en grève (malgré ses deux trois idées éparses), The Dead Next Door est chiant et surtout mauvais. Une pâle copie d’un Romero produite pour trois francs six sous par une bande de potes tournant entre deux cours à la fac. On se demande comment ce film, qui n’avait aucune chance d’être connu, a pu s’ériger à ce statut d’œuvre culte appréciée. Probablement la caution Sam Raimi caché sous un faux nom pour ceux qui le cherche encore au générique (« The Master Cylinder »). En même temps, quand on pense que la productrice principale est aussi casteuse et chauffeur des acteurs dixit le générique, on ne peut s’étonner de l’amateurisme du résultat. Rien de condamnable en soi, au contraire, la débrouillardise a souvent donné d’excellents résultats malins mais bon là… objectivement, c’est quand même très mauvais tout ça.

Bande-annonce :

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