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THE MANSON FAMILY (critique)

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Carte d’identité :
Nom : The Manson Family
Parents : Jim Van Bebber
Livret de famille : Marcelo Games (Charles Manson), Marc Pitman (Tex), Leslie Orr (Patty), Maureen Allisse (Sadie), Amy Yates (Leslie), Jim van Bebber (Bobby), Tom Burns (Clem), Michelle Briggs (Linda)…
Date de naissance : 2003
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h35 – Petit budget

Signes particuliers (+) : Un effort d’avoir voulu traité le sujet sous un angle psycho-explicatif plus que sommairement sensationnaliste en se penchant sur ses glauques racines.

Signes particuliers (-) : Trop expérimental, trop barré, trop confus. Prétentieux et ennuyeux.

 

AMERICAN HORROR STORY

Résumé : Le portrait fou de Charles Manson et de sa « famille »/secte qui l’entourait…

Dernier long-métrage à ce jour du barré Jim Van Bebber, The Manson Family revient sur l’histoire de l’un des pires criminels tarés que l’Amérique a connu, le gourou d’un groupe d’illuminés Charles Manson. C’est en plein dans l’Amérique hippie sous le coup de la libéralisation des mœurs que Manson réunit autour de lui quelques personnes formant une sorte de secte sans réelle religion crédible appelée « La Famille » dans laquelle il se présente comme une sorte de réincarnation du Christ en associant versets bibliques et paroles de chansons des Beatles. Le délire est partagé par quelques paumés à la dérive qui rejoignent cette communauté libertaire aux addictions multiples entre drogue, défonce, alcool, sexe orgiesque, formes de cultes occultes et bientôt violence extrême.

Le portrait cinématographique d’un tel homme pouvait autant faire froid dans le dos que fasciner par la personnalité de son leader charismatique complètement fou à lier. De Charles Manson, on connaît surtout la tragique finalité et le bain de sang commis dans la résidence des Polanski où la clique a fait irruption assassinant la compagne du metteur en scène, l’actrice Sharon Tate alors enceinte, et trois de ses amis présents ce funeste soir là. Ce n’était pourtant de loin pas les premiers meurtres commis par la bande mais chose fascinante, Manson n’a quasiment toujours qu’était un commanditaire, jamais la main qui s’est abattue sur ses victimes, ce qui intrigue et interroge sur le pouvoir de domination qu’il pouvait avoir sur ses condisciples.

Jim Van Bebber s’attaque donc à un « mythe » de la criminologie américaine, véritable diable en personne, mais adopte un traitement radical et surtout complètement éloigné de toute narration classique. Déconstruit, tourné sous la forme d’un documenteur, The Manson Family se place du point de vue et de l’état d’esprit des membres de ce groupe et de son leader sans cesse sous l’emprise de drogues et d’acides. Du coup, le film n’a rien de narrativement conventionnel mais est un trip hallucinatoire barré proche du cinéma expérimental underground dont il se revendique. Plutôt que de verser dans le sombre drame ou dans le film d’horreur craspec et voyeuriste, Van Bebber multiplie les effets, les images psychédéliques, le non-sens, déforme ses plans et son histoire pour donner une impression d’immersion dans un délire collectif durement drogué, comme si le spectateur était plongé dans les hallucinations, dans la dérive qui tient les personnages présentés dans ce mouvement violent psychologiquement comme physiquement.

L’idée était intéressante dans la démarche de conjuguer la forme et le fond dans un film qui aurait eu du mal à voir le jour s’il avait tenté le parti pris du récit linéaire frontal. Sauf que The Manson Family est au final épuisant, tournant en rond dans son delirium continuel permanent, peinant ainsi à nous faire entrevoir la progression et la lente dérive et déchéance des victimes du pouvoir hypnotique obscur d’un Manson habité par sa folie. Van Bebber ne sait jamais comment canaliser son postulat idéologique et ne parvient pas assez souvent à faire redescendre son film de son esthétique de trip cinématographique pour nous éclairer de façon plus pédagogique sur le personnage. En même temps, là n’était pas son but et on peut le comprendre en un sens, sauf que son œuvre est du coup trop maladroite, trop bordélique, manquant d’un minimum de construction et surtout, elle s’évertue durant une durée trop importante à nous présenter le fonctionnement de cette bande « familiale » de drogués en répétant à outrance des choses que l’on comprend assez vite mais sur lesquelles le cinéaste se sent obligé d’insister si lourdement qu’elles nous poussent à décrocher trop rapidement, faute de savoir faire avancer l’histoire/expérience. En même temps, ce parti pris aura une qualité au final, nous glacer d’autant plus à l’approche de son final monstrueusement horrifique, lorsqu’il se penche sur les terribles meurtres qui ont conduit le sociopathe en prison.

The Manson Family aurait gagné certainement à tempérer ses velléités expérimentales censées mettre en évidence le caractère sous acide d’un groupe qui avait perdu tout sens des réalités et surtout à se défaire de sa forme de documenteur qui ne colle finalement pas si bien que cela à l’histoire telle qu’elle est racontée. Certains passages ne manquent pas de tétaniser d’effroi mais il se dégage un tel bordel sur-actif et sur-énergique que le métrage (qui, en prime, ne brille pas par la qualité de son interprétation générale) nous perd assez vite dans ce qui prend des allures d’ambitieuse œuvre artistico-prétentieuse chiante.

Bande-annonce :

2 thoughts on “THE MANSON FAMILY (critique)

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