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LES CONQUÉRANTES de Petra Biondina Volpe : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Die Göttliche Ordnung
Mère : Petra Volpe
Date de naissance : 2017
Majorité : 1er novembre 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : Suisse
Taille : 1h36 / Poids : NC
Genre
: Comédie dramatique

Livret de famille : Marie Leuenberger, Maximilian Simonischek, Rachel Braunschweig…

Signes particuliers : Une comédie dramatique sur un pan méconnu de l’histoire de la Suisse.

L’HEURE DES SUFFRAGETTES SUISSES A SONNÉ !

LA CRITIQUE DE LES CONQUÉRANTES

Résumé : Woodstock, Flower Power, Révolution Sexuelle: trois ans se sont écoulés depuis mai 68 mais la vague de libération ne semble pas avoir atteint le petit village suisse d’Appenzell. En mère au foyer exemplaire, Nora ne conçoit d’ailleurs pas sa vie autrement. Pourtant, à l’approche d’un référendum sur le droit de vote des femmes, un doute l’assaille : et si elles s’affirmaient davantage face aux hommes ? A mesure que Nora propage ses drôles d’idées, un désir de changement s’empare du village, jusque chez les plus récalcitrantes…

Candidat à l’Oscar du Meilleur Film Etranger pour le compte de la Suisse après avoir été largement récompensé au prestigieux festival de Tribeca (prix du public, de la meilleure actrice et de la meilleure réalisatrice), Les Conquérantes est le second long-métrage de la cinéaste Petra Volpe, quatre ans après Traumland. Alors que les droits des femmes sont sous le feu de l’actualité avec la bien triste affaire Weinstein, Les Conquérantes nous replonge dans un pan pas forcément glorieux de l’histoire de la Suisse, la nation helvète ayant été parmi les dernières en Europe à accorder le droit de vote aux femmes… en 1971 !

Dans la veine des Suffragettes avec Carey Mulligan sorti il y a deux ans, mais avec un esprit nettement moins porté vers le dramatique, Petra Volpe n’ayant pas hésité à embrasser un ton plein d’humour pour soutenir son histoire faisant le récit de la bataille des femmes suisses pour rejoindre le mouvement de libération de la femme et de libération sexuelle et ainsi affirmer leur autonomie dans une société jusqu’alors très patriarcale, Les Conquérantes est une comédie dramatique pleine de vie et de mordant, peut-être un peu trop sage sur la forme, mais vivante sur le fond, entre situations truculentes, répliques bien senties et personnages haut en couleur. Si le film semble arriver un peu tard, il épouse bien malgré lui, une certaine actualité quant à la condition des femmes qui n’ont d’autre choix que de se battre pour espérer un jour, rattraper le retard social qu’elles accusent face aux hommes. Bien qu’il se fasse le témoin d’un chapitre historique d’hier avec un souci d’hommage rendu à ces militantes frondeuses et courageuses, Les Conquérantes parvient à associer à sa propre reconstitution, un écho moderne renvoyant à certains combats d’aujourd’hui, de quoi permettre au film de Petra Volpe de compenser le classicisme fébrile de sa terne mise en scène, qui se contente du strict minimum sans chercher une quelconque ambition artistique. Fort heureusement pour Volpe, l’essentiel n’était pas là, et si cette absence de génie atténue la force du résultat, le sujet reste suffisamment intéressant pour conduire l’œuvre à bon port en lui évitant les remous de l’effort dérisoire et anecdotique. Grâce à sa justesse et sa sincérité, le discours féministe honnête et pertinent évite la lourdeur pachydermique, et si Les Conquérantes accuse le coup d’un scénario cousu de fil blanc fait de ficelles de gros calibre, le résultat reste ludique et attachant.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

 

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