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DO NOT ENTER de Hugo Cardozo : la critique du film

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Spectateurs

Nom : No entres
Père : Hugo Cardozo
Date de naissance : 2024
Type : Disponible sur Apple TV
Nationalité : Paraguay
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Horreur

Livret de famille :  Lucas Caballero, Pablo Martínez…

Signes particuliers : Un beau biopic.

Synopsis : Deux jeunes influenceurs en quête de buzz s’introduisent dans une sinistre maison abandonnée, apparemment hantée. Dans leur quête pour satisfaire leur public avec du contenu toujours plus choquants, ils ignorent leurs instincts. Mais des évènements plus étranges les uns que les autres se manifestent dans la maison…

 

UNE NUIT CHEZ L’HABITANT

NOTRE AVIS SUR DO NOT ENTER

Si la production horrifique américaine domine très largement le monde du cinéma de genre, on ne peut occulter la régularité de celles de France, d’Asie ou même d’Espagne, bien que cette dernière soit plus faiblissante ces dernières années. Mais l’on serait coupable d’oublier dans un état des lieux mondial, ce qui se fait du côté de l’Amérique du Sud. Certes plus intermittente, elle ne manque pas de surprendre de temps à autre le petit monde de l’horreur avec des séries B pas forcément hyper novatrices, souvent désargentées, mais ayant le mérite d’être au moins efficaces. Dans le sillage de quelques grands noms tels que José Mojica Marins ou Guillermo del Toro, un vivier de passionnés continue de s’activer et ça donne ponctuellement des When Evil Lurks (le meilleur film de genre de 2024) ou encore des Al Morir la matinee et autre La Casa Muda.
Dans la droite lignée de ces productions fauchées mais qui composent avec leur manque de moyens en faisant dans le malin, le dernier en date est Do Not Enter, petit found footage débrouillard signé Hugo Cardozo (le médiocre Morgue il y a trois ans). Reprenant à son compte des choses que l’on a déjà vu mille fois, Cardozo cherche à nous terrifier avec l’énième histoire de deux youtubeurs qui rêvent de succès et tombent sur une maison abandonnée pleine de mystères. Ils ont l’idée d’aller y passer une nuit, avec comme plan de bidonner leurs images à grands coups de trucages pour faire croire à leur fans qu’ils sont tombés sur des phénomènes paranormaux. Sauf qu’ils vont s’économiser un gros boulot d’effets spéciaux en post prod puisque la maison sera évidemment vraiment hantée.

Le coup du found footages, d’une équipe qui tourne, d’un lieu hanté et de phénomènes paranormaux à gogo, on ne va pas se mentir, n’importe quel amateur de films d’horreur a déjà vu ça cent fois. Do Not Enter ne révolutionne que dalle et vient s’inscrire dans une longue lignée de films à sensations qui va de Blair Witch à Rec en passant par l’excellent Grave Encounters, Catacombes, The Deep House ou encore l’asiatique Gonjiam : Haunted Asylum. Mais en plus de recycler une formule sucée jusqu’à la moelle, Do Not Enter démarre très mal avec ses personnages littéralement insupportables et que l’on a rapidement envie de voir crever dans d’atroces souffrances. Sauf que petit à petit, le film de Hugo Cardozo trouve son salut dans une certaine efficacité de la trouille. Sans jamais se débarrasser de ses défauts (une intro trop longue, ses youtubeurs crétins, des dialogues pourris, des acteurs mauvais comme des cochons, des scènes qui ont été banalisées par d’inombrables prédécesseurs…), Do Not Enter s’excite dans un rythme intense aux 1001 jump-scare certes usités mais qui fonctionnent encore. Et l’air de rien, le film de devenir plutôt flippant, avec un petit lot de bonnes idées pour en relever le goût de « la terreur filmée en direct ». Si le film n’est pas toujours très cohérent dans sa proposition artistique (la fin qui se veut surprenante anéantit le concept de la réalité du found footage), Do Not Enter compense avec une belle générosité horrifique basée sur le choix d’en montrer beaucoup plutôt que de suggérer (en somme l’inverse de Blair Witch). La création de la peur est différente mais elle n’en est pas moins réussie.

 

Par Nicolas Rieux

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