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REVENIR de Jessica Palud : la critique du film

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Spectateurs

La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Revenir
Mère : Jessica Palud
Date de naissance : 2019
Majorité : 29 janvier 2020
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h17 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Niels Schneider, Adèle Exarchopoulos, Patrick d’Assumçao…

Signes particuliers : C’est bien sûr qu’on n’a pas déjà vu ce film ?

RETOUR SOUS TENSION

NOTRE AVIS SUR REVENIR

Synopsis : C’est la ferme où Thomas est né. C’est sa famille. Son frère, qui ne reviendra plus, sa mère, qui est en train de l’imiter, et son père, avec qui rien n’a jamais été possible. Il retrouve tout ce que qu’il a fui il y a 12 ans. Mais aujourd’hui il y a Alex, son neveu de six ans, et Mona, sa mère incandescente. 

Formée à l’école Philippe Lioret dont elle a été l’assistante (notamment sur le bouleversant Welcome), Jessica Palud a ressenti le besoin de voler de ses propres ailes. Passé Marlon, son court-métrage qui s’était frayé un chemin jusqu’aux Césars, elle franchit un nouveau cap avec Revenir, son premier long-métrage. Adaptation d’un roman de Serge Joncour (L’amour sans le faire), le film bénéficie d’un casting de renom avec le duo Niels Schneider et Adèle Exarchopoulos. En mentor bienveillant, Lioret est scénariste et producteur, et Jessica Palud a pu se concentrer sur sa mise en scène et ses intentions. Une bonne chose pour elle, un peu moins pour nous.

Les voies des festivals sont parfois impénétrables. A la Mostra de Venise, Revenir a été récompensé (section Orrizonti) pour son scénario. Un sacre difficilement explicable tant celui-ci paraît pourtant d’une vacuité confondante. A travers l’histoire d’un homme qui retourne dans sa famille après des années passées à l’étranger, Jessica Palud discours sur des thématiques archi-rebattues, le poids d’une famille dysfonctionnelle, la difficulté des liens père-fils, les retrouvailles compliquées après avoir pris la fuite, le lourdeur accablante du passé et des non-dits ankylosés, la gestion du deuil… Bref, que des choses que l’on a déjà vu mille fois et qui sont ici reformulées dans un film qui enfonce des portes grandes ouvertes sans avoir grand-chose de nouveau à ajouter au moulin des drames familiaux. En fin de parcours au terme d’un voyage jamais déplaisant mais jamais vraiment passionnant non plus, on en vient à se demander l’utilité réelle de ce Revenir, dont le manque d’épaisseur est criant. Même quand il évoque les difficultés des paysans français, le film de Jessica Palud peine à intéresser, parce qu’il passe derrière des Petit Paysan ou Au Nom de la Terre bien plus mémorables. Là encore, il fait dans la redite peu inspirée.

A défaut de se tenir côté écriture alors que plus il avance et plus il s’effiloche comme un bœuf bourguignon trop cuit, Revenir a au moins pour lui une certaine conception du cinéma entre élégance et naturalisme. Un parti pris que défend son auteure, Jessica Palud évoquant un naturalisme romanesque et l’envie de partir d’une réalité sociale pour glisser doucement vers le poétique. Mais si le film bénéficie de la sobriété de sa mise en scène qui ne force rien et vise la pudeur avant tout -jusqu’à un certain point où elle s’oublie et abandonne l’une des rares qualités de son exercice- cela ne suffit jamais à compenser les carences béantes d’une œuvre abonnée à la platitude et au vide. Revenir est un mystère qui brille par le désintérêt qu’il parvient à provoquer malgré l’universalité de ses thèmes. Reste de bons comédiens dont, comme souvent, un excellent Niels Schneider.

BANDE-ANNONCE :

Par Wilfried Rennahan

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