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PARADIS PARIS de Marjane Satrapi : la critique du film

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Nom : Paradis Paris
Mère : Marjane Satrapi
Date de naissance : 12 juin 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de Famille : Monica BellucciBen AldridgeGwendal Marimoutou, Alex Lutz, André Dussolier, Edouardo Noriega, Rossy de Palma, Roschdy Zem..

Signes particuliers : Un acte manqué. 

Synopsis : Ex-star de l’opéra, Giovanna fulmine : alors qu’elle a été déclarée morte par erreur, les hommages de la presse tardent à venir. Mike, cascadeur anglais, peut-il décemment trembler devant la mort alors qu’il la défie tous les jours ? Fumer tue, mais Dolorès s’en fout : le jour des 15 ans de sa petite-fille, elle passe unilatéralement un pacte avec Dieu. Alors qu’elle essaie de se suicider, Marie-Cerise, ado harcelée, humiliée et déprimée, est kidnappée et va tout naturellement faire de son ravisseur son psy. Edouard, bien qu’il présente depuis des années une célèbre émission criminelle à la télé, accuse le coup quand sa mortalité se rappelle à lui. Dans les rues vivantes et cosmopolites de Paris, ces destins s’entremêlent et se répondent, connectés les uns aux autres par des figures universelles du quotidien : une femme de ménage, un flic, un cafetier. Et si, face à la mort, le mieux était encore de vivre ?

DESTINS COMMUNS

NOTRE AVIS SUR PARADIS PARIS

Avec Paradis Paris, la réalisatrice Marjane Satrapi s’attaque à un registre éminemment difficile, le film choral à saynètes où plusieurs histoires différentes se réunissent autour d’une thématique commune. Du souci de cohérence au-delà d’un seul sujet fédérateur à l’équilibre qualitatif des histoires divergentes, nombreux étaient les dangers dressés sur la route de la réalisatrice de Persépolis. Et comme bien d’autres avant elle, la cinéaste s’est pris les pieds dans le tapis.

Sur le papier, Paradis Paris est un film sur la mort. Ambiance… Mais en réalité, l’angle de Satrapi s’oriente plus vers un film sur la vie et l’importance de la vivre car face à la mort, nous sommes tous égaux, du simple garçon de café au chef d’orchestre mondialement réputé, de l’adolescente paumée à la femme de ménage en passant par l’acteur-cascadeur de cinéma, l’ancienne cantatrice d’opéra, le directeur de cimetière ou la vedette de télé.

Et Marjane plongea. Dans une veine digne d’un très mauvais Claude Lelouch (c’est dire) ou d’un Woody Allen pas très en forme, Paradis Paris est une escapade qui se veut à la fois grave, légère, sérieuse ou amusante, peuplée de petites histoires humaines dessinant ensemble une réflexion existentielle. Mais la réalisatrice se cogne la tête contre les murs de ses petites saynètes qui ne mènent qu’à une tambouille allégorique érigée sur des couches de philosophie de comptoir. Concrètement, le film a quelques idées mais elles sont simplistes. On pourrait en dire que Paradis Paris a la lumière à tous les étages mais avec des ampoules basse consommation. Rien n’émerge vraiment de cette compilation narrative bien plate et fade qui se voudrait poétique et parfois savoureusement décalée mais qui fait pschitt en raison de l’indifférence qu’elle inspire. On voudrait en retenir l’histoire de cette ancienne cantatrice d’opéra déclarée morte par erreur et qui s’émeut du manque de médiatisation que provoque son faux décès. On voudrait en retenir une Rossy de Palma haute en couleurs qui surnage. Ou la trajectoire de cette adolescente suicidaire, kidnappée par un serial killer qui va devenir son psy. Mais ces inspirations s’aplatissent dans le désordre de cette agitation cinématographique qui enfonce des portes déjà ouvertes et tombe dans le vide de son inconsistance. Après le biopic Radioactive sur Marie Curie, Marjane Satrapi revenait à un cinéma plus fantaisiste qui lui sied mieux, mais le comeback est loupé.

 

Par Wilfried Rennahan

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