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GREEN BOYS d’Ariane Doublet : la critique du film [VOD]

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Carte d’identité :
Nom : Green Boys
Mère : Ariane Doublet
Date de naissance : 2019
Majorité : 06 mai 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h11 / Poids : NC
Genre : Documentaire

Livret de famille : Alhassane, Louka…

Signes particuliers : Un très beau documentaire sur une émouvante rencontre interculturelle.

DEUX CULTURES, UNE AMITIÉ

NOTRE AVIS SUR GREEN BOYS

Synopsis : Green Boys pourrait être un  » Petit Prince  » du millénaire de l’exil. Alhassane, 17 ans, a quitté la Guinée et arrive seul en France après un éprouvant périple. Accueilli dans un village en Normandie, il rencontre Louka, 13 ans. Entre les deux garçons une amitié naît et s’invente jour après jour. Ce qui les sépare les lie tout autant que ce qui les unit. Durant l’été, ils construisent une cabane sur la falaise qui surplombe la mer. Comme une zone de liberté, elle sera un lieu secret de l’enfance et le refuge des blessures.

 

Rien ne laissait supposer qu’un jour, les trajectoires d’Alhassane et de Louka pourraient se croiser. Le premier est un enfant de 13 ans qui grandit tranquillement dans la campagne normande, le second est un immigré guinéen de 17 ans qui est arrivé au Havre au terme d’un voyage mouvementé de près de deux ans. Leur rencontre va pourtant être le théâtre d’un documentaire adossé sur ce beau récit plein d’humanité. Ariane Doublet s’est émue de la relation de ces deux jeunes si différents et pourtant devenus si proches. Elle a décidé de la filmer, d’en faire une œuvre témoignage qui magnifie le multiculturalisme en construisant un pont éphémère entre l’Afrique et la Normandie, entre deux jeunes gens curieux qui apprennent à se connaître et à partager leurs cultures l’espace d’un été. Pudeur et justesse, c’est ce qui se dégage de la caméra d’Ariane Doublet.

Pudeur car la documentariste évite constamment l’écueil du misérabilisme appuyé, du voyeurisme avide de tragique et de noirceur. Au contraire, si la thématique de l’immigration, de l’exil et des difficultés du voyage vers l’espoir d’une meilleure vie est belle et bien là, Green Boys a l’intelligence de ne jamais dresser un portrait binaire de cet émouvant Alhassane, qui n’existe pas que pour sa condition d’immigré. C’est en off, de manière ponctuelle et graduelle, que le jeune homme raconte son parcours qui l’a mené jusqu’ici. Jamais le film ne s’attarde sur l’horreur, la traversée de la mer, la prison en Libye, les camps en Sardaigne. C’est important certes mais Green Boys ne parle pas de ça. Green Boys est un film lumineux qui montre justement que l’histoire des immigrés venus d’Afrique ne se résume pas qu’à cela. Et ici, l’essentiel tenait dans la captation de cette magnifique amitié entre deux êtres culturellement opposés mais humainement rapprochés. L’important était là pour Ariane Doublet, dépasser le seul regard primaire sur un immigré africain pour aller chercher le garçon qui est derrière, ce garçon qui a des rêves, une histoire, un avenir (on l’espère), une envie de partager ses connaissances et d’en apprendre de nouvelles au contact de personnes accueillantes.

Justesse ensuite car le plus épatant dans Green Boys, c’est de voir à quel point la caméra d’Ariane Doublet est toujours au bon endroit au bon moment pour capter la bonne scène, le bel échange, la bonne situation. Comme cette cabane africaine construite dans la bucolique campagne normande, sorte de représentation à la fois de cette amitié estivale et de cet interculturalisme entre un enfant normand et un jeune homme guinéen. Comme cette scène de pêche au crabe qui concentre tout, curiosité, choc des cultures, bienveillance et compréhension de l’Autre. Ou enfin, comme ces discussions aussi légères et anecdotiques que passionnantes car elles témoignent d’une rencontre magique de désintérêt, de simple partage et humanité. Alhassane raconte l’Afrique, Louka pose des questions, Alhassane pose des questions, Louka raconte la France. Et un quelque chose de pur se tisse progressivement.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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