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BOY ERASED de Joel Edgerton : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Boy Erased
Père : Joel Edgerton
Date de naissance : 2018
Majorité : 27 mars 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h55 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe, Joel Edgerton, Xavier Dolan, Theodore Pellerin, Joe Alwyn, Flea…

Signes particuliers : A trop vouloir faire sobre, Edgerton bascule dans l’inexistant.

JOEL EDGERTON S’EMPARE D’UNE HISTOIRE VRAIE

LA CRITIQUE DE BOY ERASED

Synopsis : L’histoire de Jared, fils d’un pasteur dans une petite ville américaine, dont l’homosexualité est dévoilée à ses parents à l’âge de 19 ans. Jared fait face à un dilemme : suivre un programme de thérapie de reconversion – ou être rejeté pour toujours par sa famille, ses amis et sa communauté religieuse. 

On a l’habitude de le voir devant la caméra mais c’est derrière l’objectif que l’acteur Joel Edgerton s’illustre cette fois avec Boy Erased, son second long-métrage quatre ans après le film de genre The Gift. Il y adapte le roman autobiographique éponyme de Garrard Conley dans lequel l’auteur faisait le récit du drame de son adolescence, quand il a été contraint de suivre une thérapie de reconversion sexuelle pour « combattre » ses penchants homosexuels. S’il y tient un rôle non négligeable, en l’occurrence celui du thérapeute en chef qui pratique une véritable torture mentale sur ses patients pour les remettre dans « le droit chemin », Joel Edgerton laisse surtout briller le talent du jeune Lucas Hedges (Ben is Back), tête d’affiche en première ligne d’une intéressante distribution réunissant également Nicole Kidman, Russell Crowe ou encore Xavier Dolan.

Le risque avec un tel sujet à la fois important, révoltant et véhicule d’émotions fortes, c’était de voir Joel Edgerton sombrer dans un drame ampoulé écrasé par sa thématique au point de ne pas réussir à exister en tant qu’œuvre de cinéma. Et malheureusement, c’est exactement ce qu’il s’est passé. A respecter trop timidement son sujet, Edgerton a fini par se laisser bouffer par celui-ci au point de s’effacer à l’excès derrière son histoire. L’acteur-réalisateur se contente ainsi de l’illustrer sans jamais vraiment la mettre en scène et glisse lentement mais sûrement vers le produit à Oscars sans aspérités et d’une platitude assez déconcertante. Très académique dans son approche d’une réalité qui court toujours encore aujourd’hui dans certains États américains (le film ne manque pas de rappeler que ce type de centres existe encore aux Etats-Unis) et très superficiel dans sa manière de gérer ses enjeux, Boy Erased ne réussit jamais à faire ressentir tension et urgence révoltée aux angles de son entreprise et se contente d’une lecture très fade et mollassonne qui ne rend pas justice à son propos dénonciateur. Même ses rares bonnes idées comme des parents qui ne versent pas dans les clichés s’égarent en chemin tant ces derniers n’existent que par intermittence dans un film handicapé par une écriture sans rage, sans audace et sans vision forte.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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