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THE BIKERIDERS de Jeff Nichols : la critique du film

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Nom : The Bikeriders
Père : Jeff Nichols
Date de naissance : 19 juin 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h56 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Austin ButlerJodie ComerTom Hardy, Norman Reedus…

Signes particuliers : Un petit Jeff Nichols.

Synopsis : Dans un bar de la ville, Kathy, jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny, qui vient d’intégrer la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. À l’image du pays tout entier, le gang, dirigé par l’énigmatique Johnny, évolue peu à peu… Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra alors choisir entre Kathy et sa loyauté envers le gang.

L’EQUIPEE SAUVAGE

NOTRE AVIS SUR THE BIKERIDERS

Des années que Jeff Nichols rêvait d’un film sur les motards des années 60, l’âge d’or des « Bikeriders ». A tel point que son ami Michael Shannon en plaisantait, lui certifiant qu’il ne le ferait jamais. Mais comme tout vient à point à qui sait attendre, Jeff Nichols a fini par concrétiser son désir en s’inspirant d’un livre de photographies de Danny Lyon publié en 1967, dans lequel le photographe livrait ses plus beaux clichés après avoir suivi un club de motards. Austin Butler, Tom Hardy, Michael Shannon, Norman Reedus, quelques noms que le metteur en scène a convaincu d’enfourcher de grosses motos pour un ride cinématographique. Et l’excellente Jodie Comer pour raconter l’histoire du (fictif) club des Vandals. Le sixième long-métrage du réalisateur de Take Shelter, Mud ou Midnight Special est celui de ses rêves. Des nôtres, c’est un peu moins sûr.
D’emblée, disons que The Bikeriders roule dans le sillage d’un modèle trop écrasant nommé Easy Rider. Ce n’est évidemment pas une raison pour se priver de faire le film mais force est d’admettre que son impact souffrira forcément d’une forme de comparaison perdue d’avance. En faisant fi de cette première micro rayure sur la carlingue, force est d’admettre que The Bikeriders peine à s’élever à la hauteur des meilleurs Jeff Nichols. Le cinéaste nous a habitué à une forme d’excellence qu’il paye un peu aujourd’hui en livrant un film plus mineur, plus convenu, plus oubliable. Mais toutefois plus attachant que son dernier en date, le maussade Loving sorti en 2016. Huit ans déjà. Une longue absence qui suscitait forcément l’attente et cette attente se cogne contre un film très attendu dans son déroulé, très mécanique dans sa construction. Néanmoins, à défaut de briller d’un génie évident, The Bikeriders reste tout de même plaisant à regarder et à suivre. A travers ce portrait d’un âge d’or béni pour l’idéal de liberté qu’incarnaient les longues virées en groupe pour les motards, Jeff Nichols évoque la fin d’une époque, la fin d’une certaine Amérique balayée par une nouvelle génération qui ne respecte plus rien. Un petit côté « Ok Boomer » s’en dégage mais Nichols tente de le contrôler pour dresser un portrait d’une nation en pleine mutation. Un peu comme quand David Miller a essayé de capter la fin de l’âge des cowboys avec son chef-d’œuvre Seuls Sont les Indomptés.

Piochant ici et là pour composer son histoire (du polar scorsesien façon Les Affranchis au Outsiders de Coppola), Jeff Nichols conte un récit qui manque de puissance, d’émotion et surtout de pouvoir de fascination. Un comble pour ce qui est censé être une déclaration d’amour à une culture fascinante aux yeux de l’auteur. Reste que malgré ses épaisses coutures et son côté un peu répétitif comme s’il tournait parfois en rond, The Bikeriders se suit sans déplaisir. A défaut de se sublimer par une patte affirmée, on en retiendra surtout une ambiance, un côté spectacle (c’est probablement le film le plus grand public du cinéaste) et les performances de certains de ses comédiens, l’exceptionnelle Jodie Comer en tête, suivie d’un Tom Hardy aux allures de néo-Brando. Plus ou moins héros de l’histoire, Austin Butler se révèle plus en retrait avec ses postures de sous-James Dean écrasé par les compositions de ses comparses de jeu.

 

Par Nicolas Rieux

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