Nom : Armageddon Time
Père : James Gray
Date de naissance : 2022
Majorité : 09 novembre 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h55 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Anne Hathaway, Jeremy Strong, Banks Repeta, Anthony Hopkins…
Signes particuliers : James Gray se raconte dans un film plus intimiste, loin des forêts de Lost City of Z ou de l’espace de Ad Astra. Magnifique.
Synopsis : L’histoire très personnelle du passage à l’âge adulte d’un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain.
LA FIN DE L’ENFANCE : APOCALYPSE
NOTRE AVIS SUR ARMAGEDDON TIME
La fin de l’enfance et de l’innocence, les relations parentales conflictuelles, l’apprentissage de l’injustice, le racisme, la première confrontation à la mort, le deuil, la rigidité sociale d’une époque contre les doux songes d’un rêveur, et de manière extrapolée l’art contre le matérialisme capitaliste… Toutes ces thématiques se confrontent et s’entrechoquent dans Armageddon Time, récit très personnel d’une jeunesse d’hier qui a forgé un homme d’aujourd’hui. En racontant une histoire miroir de la sienne, James Gray donne à voir un récit d’apprentissage doublé d’un regard sur une tranche de l’histoire de l’Amérique. Le cinéaste entremêle l’intime et l’universel dans une œuvre à l’âme très proustienne et signe une superbe chronique mélancolique balancée entre tragique amertume et lumière solaire qui se dégage d’un espoir encore feutré. C’est fin, subtil, d’une remarquable intelligence et Armageddon Time brille tant par la pudeur et la sensibilité de son portrait personnel que par sa capacité à s’élever pour cueillir des réflexions socio-politiques dépassant la simple fenêtre ouverte sur un microcosme familial juif du Queens des années 80. D’une beauté formelle à l’élégance fascinante, Armageddon Time est un grand James Gray, certes plus épuré, mais néanmoins tout aussi passionnant. Et puis quel acteur ! Le jeune Michael Banks Repeta (aperçu dans Black Phone) est une sacrée trouvaille. Et sinon, petite note à l’intention de Vincent Lindon et son jury cannois : Anthony Hopkins aurait fait un beau Prix d’Interprétation.
Par Nicolas Rieux