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WE THE ANIMALS de Jeremiah Zagar : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : We The Animals
Père : Jeremiah Zagar
Date de naissance : 2018
Majorité : 13 mars 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Raul Castillo, Sheila Vand, Evan Rosado…

Signes particuliers : Une œuvre délicate primée au festival de Deauville.

UNE FUTURE PERSONNALITÉ EN PLEINE CONSTRUCTION

LA CRITIQUE DE WE THE ANIMALS

Synopsis : Jonah est le cadet d’une fratrie de trois jeunes garçons impétueux et épris de liberté. De milieu modeste, ils vivent à l’écart de la ville avec leurs parents qui s’aiment d’un amour passionnel, violent et imprévisible. Souvent livrés à eux-mêmes, les deux frères de Jonah grandissent en reproduisant le comportement de leur père alors que Jonah se découvre progressivement une identité différente…

Primé au dernier festival de Deauville qui a vu en Jeremiah Zagar, son réalisateur, une révélation à suivre, We The Animals débarque dans les salles françaises avec comme punchline de vente, « le Moonlight de cette année ». Rien que ça. Sauf qu’il en aurait fallu peut-être un peu plus pour venir tutoyer le bijou oscarisé de Barry Jenkins. D’autant que la comparaison se limite au cadre du cinéma indépendant pour traiter de la différence naissante chez un jeune garçon prêt à embrasser une autre identité que celle de ses deux grands frères. We The Animals s’immisce en effet dans le quotidien d’une famille modeste dans les années 80. Un père et une mère, aimant mais instables, et trois enfants souvent livrés à eux-mêmes. We The Animals épouse le regard du plus jeune, Jonah, qui va grandir dans l’ombre de ses imposants modèles.

Avec son regard intimiste et la poésie qui habite les pores de cette histoire fraternelle rappelant que l’espace de l’enfance est le terreau dans lequel sera cultivée la personnalité de celui que l’on deviendra plus tard, We The Animals fait tout pour essayer d’être un beau film d’apprentissage délicat et bouleversant. Tout et peut-être un peu trop d’ailleurs. Basé sur un roman de Justin Torres, le film de Jeremiah Zagar s’applique à allier une écriture subtile et épurée et une mise en scène travaillant constamment son onirisme contrarié en s’infiltrant dans les plus petits détails, les regards, les silences, les sensations évocatrices. Pellicule 16mm, longs plans qui se donnent le temps et minimalisme ambiant seulement traversé par des jeux de lumière et des dessins évocateurs, We The Animals essaie de produire du beau dans une histoire mélancolique, essaie de capter la lumière qui se dégage de cet environnement crasseux et peu optimiste. Et si l’on a de nombreuses raisons de se laisser séduire par le tact avec lequel Zagar met en images son histoire, on regrettera seulement que le film s’abandonne à l’excès à tous les codes d’un néo cinéma indépendant américain dont il reproduit tous les motifs habituels. A tel point que même sans le savoir, on reconnaît instantanément la patte « festival de Deauville » tant We The Animals ressemble à ce que l’on a coutume de découvrir chaque année du côté des planches normandes. Reste un récit poignant porté par de formidables comédiens dont le jeune Evan Rosado, diamant brut au visage inoubliable.

 

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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