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VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES de Thomas Salvador [Critique – Sortie Ciné]

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note 4.5 -10
Carte d’identité :
Nom : Vincent n’a pas d’écailles
Père : Thomas Salvador
Date de naissance : 2014
Majorité : 18 Février 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h18 / Poids : 1,9 M€
Genre : Comédie fantastique

Livret de famille : Thomas Salvador (Vincent), Vimala Pons (Lucie), Youssef Hajdi (Driss)…

Signes particuliers : Dans une galaxie lointaine, très lointaine, où Marvel n’existe plus… Il y a Vincent n’a pas d’écailles, l’alternative poétique.

UN SUPER HÉROS QUI PREND L’EAU

LA CRITIQUE

Résumé : Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.vincent_n_a_pas_d_ecailles 3L’INTRO :

Le premier super héros 100% bio » ! En voilà une accroche qui donne envie. Ou du moins, qui a le mérite d’intriguer le chaland alors que son distributeur, Le Pacte, fait le pari audacieux de miser sur cette petite production française sans grands moyens mais avec beaucoup de passion et d’humour, et qui se dresse fièrement du haut de ses espadrilles, devant le tout-puissant Empire Marvel. Ou presque. Disons qu’à défaut de se dresser devant lui, elle a au moins le mérite de lui tapoter sur l’épaule pour lui demander gentiment si elle pourrait se faufiler dans un coin afin d’exister, juste en attendant que le prochain blockbuster ravageur ne vienne reprendre ses droits sur le créneau. Tout ça avec respect et humour bien sûr, soyons honnêtes, Vincent n’a pas d’écailles n’a pas la prétention de venir montrer qu’en France aussi, on peut pondre des Iron Man à la chaîne. Car force est de reconnaître que la curiosité est double avec l’affaire de Thomas Salvador, acteur, scénariste et réalisateur de cette étrange farce. Non seulement « super héros » et « film français » est une association bien originale que l’on peine à imaginer, mais de surcroît, « super héros 100% Bio » ?! Comprenez par là que le Vincent du titre n’a pas de super pouvoirs issus d’un croisement génétique, d’une force extraterrestre ou d’un oracle quelconque. Ecolo dans l’âme, son pouvoir, il le tient de l’eau, une énergie totalement propre et renouvelable, qui décuple sa force et ses réflexes !vincent_n_a_pas_d_ecaillesL’AVIS :

Thomas Salvador illustre à merveille l’adage affirmant qu’en France, « on n’a pas de pétrole, mais on a des idées« . Des idées, le jeune acteur-réalisateur en avait plein avec ce film quasi-familial, produit par sa sœur et où il cumule tous les postes. Suffisamment d’idées pour nourrir un court-métrage en tout cas. Un long, c’est une autre histoire. Car Vincent n’a pas d’écailles… Mais en même temps, Vincent n’a pas de scénario non plus. Ni vraiment d’univers, de dialogues, de musique, et de mise en scène. En fait, Vincent n’a pas d’écailles est un long-métrage qui est resté coincé au stade de l’idée farfelue et originale, mais qui n’a jamais pu trouver une porte de sortie pour transcender son postulat et en faire quelque-chose de concret. Plein d’envie, Thomas Salvador tient un concept amusement loufoque mais il ne sait absolument pas quoi en faire, ni quoi raconter avec. Certes, il pâtit des limites d’un budget vissé au plancher de l’économie sur tout. Certes, on a envie de louer cette passion du cinéma qui a le mérite d’exister. Mais toujours est-il qu’en dehors d’une scène de poursuite ubuesque et séduisante par son énergie burlesque entre notre super héros et la gendarmerie nationale, Vincent n’a pas d’écailles n’est que remplissage, répétitions et limites. Coincé une fois la présentation de son idée, il faut bien se rendre à une évidence, le film de Thomas Salvador n’a aucun enjeu dramatique à défendre. Tournant à vide dans un doux ennui coupable, il répète les mêmes scènes avec une monotonie censée charmer mais qui agace, cherchant une porte de sortie et l’empruntant mais sans trop savoir où aller ensuite. Alors il étire… encore et toujours.Vincent n'a pas d'écailles Vincent n’a pas d’écailles manque de vrais choix de mise en scène qui pourraient venir épauler un script insuffisamment développé pour soutenir plus qu’un long court-métrage. Et devant la caméra du jeune cinéaste, rien ne se passe. A commencer par une absence de présence. Salvador n’est manifestement pas acteur et s’ancre dans un cinéma d’auteur typiquement franco-français pour déployer un rythme nonchalant, doublé d’un non-jeu vite énervant de passivité. Face à lui, Vimala Pons est belle, fraîche, plaisante, mais coincée par un rôle ingrat qui ne lui laisse aucune possibilité de s’exprimer en dehors de deux-trois sourires à la fois séduisants et niais.vincent_n_a_pas_d_ecailles 2 On sera obligé, à moins d’une mauvaise foi carabinée, de reconnaître que Thomas Salvador fait une vraie proposition de cinéma. Le cinéaste avait un projet, sympathique, original et décalé, poétique et doucement lunaire aussi, une sorte d’anti-Marvel, formellement et spirituellement, ramenant le concept du super héros à hauteur de réel, à hauteur d’homme, d’endroit, d’histoire. Pas de combinaison colorée, pas de super-pouvoirs excessivement dingues, pas de fin du monde en perspective ou d’organisation occulte, pas d’intrigue science fictionnelle tarabiscotée, d’alter ego ou de genèse à tout ça… Ici, le héros a des pouvoirs, il ne sait pas pourquoi et c’est très bien comme ça. Il ne vit pas en plein milieu de New York City ou d’une quelconque métropole imaginaire, mais en Provence. Les effets spéciaux sont remplacés par des trucages 100% bio, le spectaculaire est évacué au profit de l’intimisme, la SF est laissée de côté et le film privilégie l’angle comédie dramatique humaniste, les super vilains n’existent pas et seuls de pauvres gendarmes dépassés font office « d’ennemis » rigolo…. Et le pire, c’est que tout aussi faible soit-il dans sa conception comme dans son exécution, Vincent n’a pas d’écailles trouve le moyen de se rendre attachant ! Du cinéma cousu-main, improbable à l’heure d’aujourd’hui où règnent rentabilité et marketing, et Vincent n’a pas d’écailles de faire figure de prouesse étonnante. Et on lui trouvera quand même un certain charme finalement, même s’il est Insuffisant pour convaincre pleinement.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES de Thomas Salvador [Critique – Sortie Ciné]

  1. Oh je vous trouve dur 🙂 Effectivement j’ai trouvé le film vraiment attachant et plein de charme et rien que pour ça je trouve qu’il mérite bien la moyenne. C’est vrai qu’on aurait sans doute pu faire mieux, plus, avec cette belle idée et même avec un budget au ras des pâquerettes. Mais j’ai trouvé au film une belle fraîcheur, de la poésie même oserais-je dire et je peux vraiment dire que j’ai passé 1h20 vraiment agréable dans ces paysages que j’ai maintenant furieusement envie d’aller visiter !

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