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THE HUMBLING de Barry Levinson
[Critique – Sortie Ciné]

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Spectateurs

554483.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 2.5 -10
Carte d’identité :
Nom : The Humbling
Mère : Barry Levinson
Date de naissance : 2014
Majorité : 08 avril 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h52 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de famille : Al Pacino (Simon), Greta Gerwig (Pegeen), Nina Arianda (Sybil), Dylan Baker (Dr. Farr), Billy Porter (Prince)…

Signes particuliers : En mal de bons/grands rôles dans une fin de carrière déclinante, Al Pacino saisit l’occasion offerte par son ami Barry Levinson…

UN COUP PORTÉ AU MYTHE PACINO

LA CRITIQUE

Résumé : Célèbre comédien de théâtre, Simon Axler sombre dans la dépression au point de devenir suicidaire lorsqu’il perd soudainement et inexplicablement son don. Pour tenter de retrouver le feu sacré, il entame une liaison avec une lesbienne deux fois plus jeune que lui. Mais très vite, leur relation sème le chaos tandis que d’anciennes connaissances du couple réapparaissent dans leur vie…The_Humbling_3L’INTRO :

Sans doute l’une des plus grandes icônes du cinéma américain, Al Pacino demeure encore aujourd’hui une légende, un mythe, un génie dont rien que le nom en appelle à une immense lignée de chefs d’œuvre de l’histoire du septième art. Pourtant, force est de constater que ses grandes heures sont loin. Terriblement loin. A l’image de son voisin Robert de Niro, l’aura du comédien est essentiellement gravée de façon indélébile non pas pour ce qu’il est aujourd’hui, mais pour ce qu’il a été jadis. Le retrouver sous l’œil de la caméra du cinéaste Barry Levinson (Rain Man, Sleepers, Good Morning Vietnam) était toutefois porteur d’espoir, le réalisateur lui ayant offert il y a trois ans, l’un de ses meilleurs rôles depuis un bail, avec le téléfilm You Don’t Know Jack, sur l’histoire vraie du médecin Jack Kevorkian, célèbre pour sa pratique du suicide assisté dans les années 90, à l’heure où l’euthanasie n’était pas encore au centre des débats de société. Avec The Humbling, petite production adaptée d’un roman de Philip Roth, tournée en vingt jours et présentée à Venise et à Toronto, Al Pacino se voyait offrir un cadeau, un rôle à la mesure de son talent, incarnant un vieux comédien de théâtre suicidaire, qui a perdu son « don ». Une troublante mise en abîme ?The_Humbling_6L’AVIS :

Portrait d’un acteur à la gloire fanée, qui a perdu le « don », The Humbling remet les errances introspectives et existentielles d’un comédien dépressif sur le devant de la scène (sans mauvais jeu de mot) quelques semaines seulement après le fabuleux Birdman d’Inarritu. Malheureusement, pas avec la même réussite, bien au contraire. Malgré son approche psychanalytique intéressante, The Humbling s’avère être une étrangeté péniblement verbeuse et ô combien ennuyeuse, filmée platement par un metteur en scène qui abandonne son joyau-star aux affres d’un numéro d’acting risible et excédant. Levinson offre une scène de théâtre à son ami Pacino et ce dernier, totalement en roue libre, en profite pour se livrer à une bien gênante démonstration de cabotinage, s’efforçant de toute son âme, de mettre de la conviction à son pseudo grand rôle qui au final, ne fait qu’enterrer encore un peu plus son aura surannée. Si le but était de faire une mise à abîme sur un comédien fictif qui a perdu son génie avec le concours d’un comédien, bien réel lui, qui a également perdu le sien, alors c’est réussi. Fainéant et rebutant, The Humbling prend la tournure d’un pénible voyage professoral sur le métier d’acteur, sans aucune emprise ni sur son sujet, ni sur le spectateur. Un puissant somnifère qui nous plonge dans un cauchemar où un épouvantail pacinesque nous assène une réflexion pompeuse sur le métier. L’excellence du roman originel se retrouve prise au piège d’une œuvre figée dans une inertie terrifiante, sans aucune cohérence artistique et minée par ses faiblesses narratives. Même le charme et l’énergie de Greta Gerwig ne suffisent pas à sauver cette tentative, qui se vautre littéralement dans le pathétique.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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