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STILL ALICE de Richard Glatzer [Critique – Sortie Ciné]

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550704.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 6 -10
Carte d’identité :
Nom : Still Alice
Père : Richard Glatzer
Date de naissance : 2014
Majorité : 18 mars 2015
Genre : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h39 / Poids : 5 M$
Type : Drame

Livret de famille : Julianne Moore (Alice), Kristen Stewart (Lydia), Kate Bosworth (Anna), Alec Baldwin (John), Hunter Parrish (Tom), Shane McRae (Charlie)…

Signes particuliers : Un drame poignant sur la maladie d’Alzheimer, qui a valu l’Oscar de la meilleure actrice à Julianne Moore.

L’ANGOISSE DE LA PERTE D’IDENTITÉ

LA CRITIQUE

Résumé : Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.Still_Alice_4 L’INTRO :

Elle l’aura attendu sa statuette, Julianne Moore ! Considérée comme l’une des plus grandes actrices de sa génération, la belle rousse courrait après un Oscar amplement mérité depuis belle lurette. Still Alice est venu l’extraire du cercle fermé et infâmant de ces excellents comédiens qui cumulent les prestations de haute volée mais qui restent étrangement boudés par l’Académie. Il faut dire que le sujet du nouveau film de Richard Glatzer (Echo Park, L.A.), coréalisé avec Wesh Westmoreland, avait tout pour plaire à l’institution américaine. Adapté d’un best-seller de Lisa Genova, professeure en neuroscience, Still Alice évoque le fléau de la maladie d’Alzheimer à travers le déclin d’une professeure de linguistique frappée précocement par la maladie de l’oubli. Cinéaste lui-même handicapé (atteint de sclérose latérale amyotrophique) et notamment contraint de communiquer via un Ipad, Glatzer a su puiser dans certains aspects de son vécu pour illustrer ce drame basé sur un roman déjà riche en détails et en authenticité sur cette maladie dégénérative tristement de plus en plus répandue et ô combien terrifiante en cela qu’elle atteint l’essence même de ce que l’on est, au plus profond de soi, notre identité.Still_Alice_3L’AVIS :

Drame humain bouleversant, Still Alice n’est pas un grand film de cinéma à proprement parler. D’un point de vue purement cinématographique, le film de Richard Glatzer est certes bien fait, mais il ne présentera aucun génie particulier qui viendrait le hisser au rang de grande œuvre définitive sur la question. Cousu avec habileté pour dresser un portrait réaliste de la maladie d’Alzheimer, il se présente comme une œuvre grand public répondant à tous les codes du drame poignant en canalisant le ressenti vers le vecteur qu’est l’émotion, privilégiant l’exposé facilement accessible par tous, à un ton plus jusqu’au-boutiste et emprunt d’une patte dominant son sujet. Ce qui le rend au final si fort et si déchirant, c’est la justesse permanente qui l’anime, la finesse affichée dans le rendu de certaines scènes, souvent les plus mineures d’ailleurs, saisies à vif avec intelligence et véracité. Porté par une Julianne Moore impressionnante d’abnégation, et bien entourée par des seconds rôles convaincants qui épaulent sa trajectoire (excellents Alec Baldwin en mari compatissant ou Kirsten Stewart en fille impliquée) Still Alice émeut, autant qu’il terrorise face à ce monstre redoutable. Richard Glatzer capte avec acuité ce que la maladie d’Alzheimer peut avoir de plus effrayant. Le combat contre soi-même, le combat pour rester présent, pour lutter contre la perte des repères et surtout la perte progressive de sa propre identité lentement effacée par la dégénérescence. Et ce sont les prémices qui affolent le plus, lorsque l’on est encore conscient du déclin, que de micro-instants où l’on se sent perdu, viennent provoquer la panique face à l’inéluctable.Still_Alice_14On retiendra surtout de Still Alice, la pertinence de son illustration réaliste du début de la maladie. La pertinence de la trajectoire de sa protagoniste empathique, la pertinence des conséquences familiales et des situations, et surtout celle de ces instants choisis avec perspicacité pour « montrer » objectivement ce que l’on préfèrerait se refuser à penser, par peur d’affronter une réalité que l’on ne peut souhaiter à personne. Mais au-delà du drame lacrymal, Glatzer s’attache surtout à montrer un combat inspirant, celui d’une femme qui lutte de toutes ses forces contre l’impossible. Un choix qui évite à son film de sombrer dans l’excès de pathos facile, même si le film provoquera sans doute quelques coulées de larmes inévitables eu égard à son sujet.

Bande-annonce :

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