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SELMA de Ava DuVernay
[Critique – Sortie Ciné]

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Spectateurs

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note 6 -10
Carte d’identité :
Nom : Selma
Père : Ava DuVernay
Date de naissance : 2014
Majorité : 11 mars 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA, Angleterre
Taille : 2h08 / Poids : 20 M$
Genre : Drame, Biopic

Livret de famille : David Oyelowo (Martin Luther King), Tom Wilkinson (Lyndon Johnson), Carmen Ejogo (Coretta King), Tim Roth (G. Wallace), Giovanni Ribisi (Lee White), Lorraine Toussaint (Amelia), Oprah Winfrey (Annie Lee Cooper), Common (James), Alessandro Nivola (John Doar), Cuba Gooding Jr (Fred Gray), Tessa Thompson (Diane Nash), Andre Holland (Andrew Young), Nigél Thatch (Malcolm X), Dylan Baker (Hoover), Stan Houston (Jim Clark), Martin Sheen…

Signes particuliers : Un biopic partiel sur une période fondatrice du combat de Martin Luther King pour le droit de vote des afro-américains.

IL AVAIT UN RÊVE. IL S’EST FORGÉ ICI.

LA CRITIQUE

Résumé : Selma retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.selma_5L’INTRO :

Ils ont été nombreux à s’être intéressés à l’histoire de la marche de Selma, de Spielberg à Spike Lee en passant par Michael Mann ou Stephen Frears. Après l’abandon du projet bien avancé par Lee Daniels, c’est tout un sacré casting qui s’est envolé, Hugh Jackman, Robert de Niro, Liam Neeson et Lenny Kravitz n’ayant pas suivi le changement de mains. De cet « autre » film qui n’est plus qu’un lointain souvenir, seul David Oyelowo est resté. Le comédien rêvait depuis de longues années de se glisser un jour, dans la peau de Martin Luther King. Souvent abonné aux seconds couteaux, il trouve enfin un rôle à la mesure de son talent mésestimé, en incarnant le pasteur qui « avait un rêve » dans un biopic partiel (la nouvelle grande mode après celle du biopic tout court) qui se concentre sur l’une des périodes les plus emblématiques et fondatrices de son combat pour l’égalité des droits des afro-américains. Selma revient sur les surnommées « Marches de Selma à Montgomery », trois marches de protestation pour défendre le droit de vote des noirs américains dont celle du 7 mars 1965, qui s’est terminé tragiquement par un assaut sanglant de la police locale. Révélée par son second long-métrage Middle of Nowhere, c’est la cinéaste Ava DuVernay qui aura repris les rênes d’un film récompensé à Sundance et aux Oscars (meilleure chanson pour la magnifique Glory de Common & John Legend).selma_1L’AVIS :

Appliqué, réalisé avec sérieux et interprété avec conviction par un solide (et très ressemblant) David Oyelowo, bien entouré d’un nouveau casting ayant recruté Tom Wilkinson (Le Président Johnson), Giovanni Ribisi, Alessandro Nivola, Cuba Gooding Jr, Tim Roth (excellent en gouverneur intraitable), le rappeur Common, Oprah Winfrey (également productrice), Martin Sheen ou Carmen Ejogo, Selma est un biopic hagiographique édifiant, qui accroche sans peine à son récit historique mettant en lumière une période charnière de l’évolution de la société américaine, des consciences, et des droits des citoyens afro-américains. Une période à la fois révoltante et pleine d’espoir, où le tragique s’est mêlé à la marche inéluctable de l’Histoire vers l’égalité et contre l’obscurantisme. Tout en restant attaché à son sujet qu’elle traite avec implication et fluidité, Ava DuVernay parvient au passage à doubler son récit de quelques thématiques universelles sur la lutte pour ses idéaux et ses convictions et sur la manière de la conduire, l’intelligence et le discernement étant souvent plus efficaces et efficients que la riposte sanguine aveuglée. On lui reprochera seulement quelques longueurs et un dirigisme de l’émotion, le film plaçant le spectateur dans une voie démonstrative qu’il encadre en permanence en balisant son parcours et en lui soulignant ce qu’il doit penser et ressentir, et surtout quand il doit le penser et le ressentir.selma_3Avec lucidité dans l’appréhension de l’icône, s’efforçant de conjuguer du mieux possible et avec sincérité, le mythe et l’homme, tout en les replaçant dans son contexte et en brossant les enjeux qui l’entouraient lui, sa lutte et la transformation politique de la société américaine, Ava DuVernay signe un film bien fait à défaut d’emporter, intéressant à défaut de captiver. Sans doute à cause de la trop grande sagesse affichée par la metteur en scène qui glisse sur son sujet, qui le déroule en privilégiant le scolaire à l’intensité, la paraphrase à l’exploration approfondie. Imparfait et sans génie, on en retiendra surtout l’essentiel, le devoir de mémoire, l’empathie et une approche claire et didactique.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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