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LES CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT APPRISES de Chloé Zhao : la critique du film

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les chansons que mes frères m'ont apprisesMondo-mètre
note 3 -5
Carte d’identité :
Nom : Songs My Brothers Taught Me
Mère : Chloé Zhao
Date de naissance : 2015
Majorité : 27 janvier 2016
Type : Sortie vidéo
Nationalité : USA
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : John Reddy (Johnny), Jashaun St. John (Jashaun), Taysha Fuller (Aurelia), Eleonore Hendricks (Angie), Travis Lone Hill (Travis), Cat Clifford (Cat), Irene Bedard (Lisa), Dakota Brown (Dakota)…

Signes particuliers : Voyage au cœur d’une réserve indienne.

A LITTLE BIG MAN

LA CRITIQUE

Résumé : Johnny vient de terminer ses études. Lui et sa petite amie s’apprêtent à quitter la réserve indienne de Pine Ridge pour chercher du travail à Los Angeles. La disparition soudaine du père de Johnny vient bousculer ses projets. Il hésite également à laisser derrière lui Jashaun, sa petite sœur de treize ans dont il est particulièrement proche. C’est tout simplement son avenir que Johnny doit maintenant reconsidérer…DMC_culturebox_555b554206361d699ca282bf_1432048962_1439207346L’INTRO :

Elle est née à Pékin sous un régime limitant l’expression, elle a beaucoup voyagé pour se confronter à plein de cultures, elle a étudié les sciences politiques et la politique américaine, elle a appris le cinéma en observant le travail Wong Kar Wai ou Lars von Trier, elle a habité quatre ans dans une réserve indienne au plus près d’une civilisation en péril… C’est enrichie d’un bagage très vaste que Chloé Zhao s’est lancée dans la réalisation de son premier long-métrage, après quelques courts remarqués. Un premier essai fructueux et couronné de succès, Les Chansons que mes Frères m’ont apprises ayant connu les honneurs de tout un tas de prestigieux festivals, Sundance, Cannes, Deauville… Son expérience aux côtés des indiens de la réserve de Pine Ridge, lui a soufflé l’envie de parler de cette communauté dont elle est tombée amoureuse, à travers une œuvre transpirant l’authenticité et l’humanité.les-chansons-que-mes-freres-m-ont-apprises-extrait-vost-paysage-613x380L’AVIS :

Du sentiment d’appartenance identitaire à une communauté soudée à une réflexion sur le désir d’émancipation et le comment quitter un endroit quand on n’a connu que cela dans sa vie, en passant par un regard fort sur une grande civilisation passée désormais sur le déclin, pervertie par l’américanisation de sa culture ancestrale, Les Chansons que mes Frères m’ont apprises est un portrait à la fois mélancolique et solaire de la civilisation indienne d’aujourd’hui. Avec cette première tentative formidablement cinématographique, Chloé Zhao a pourtant signé une œuvre qui laisse la part belle à son vécu et à ses ressentis, en plus d’être interprétée par des comédiens non-professionnels issus de ladite réserve, et d’avoir été produit de façon totalement alternative, sans réel scénario, à partir d’une geste relevant davantage de l’esprit documentaire. A travers l’objectif d’une caméra résolument au contact de son sujet et des images d’une immense poésie du « vrai« , Les Chansons que mes Frères m’ont apprises est une somptueuse balade en territoire indien, dans le quotidien d’une communauté encore à cheval entre traditions et modernité égratignant jour après jour, un héritage qui semble désormais si lointain mais qui n’a de cesse de ressurgir dans des interstices. Et si le film de Chloé Zhao se teinte d’une très légère part de fictionnalisation, sa démarche s’applique avant tout à capter ce qu’il observe sans le filtrer dans un miroir déformant, se faisant ainsi le témoin d’une situation pétrie dans un profond existentialisme aussi fin que magnifique.Les-Chansons-que-mes-freres-ont-apprises-la-critiquePour un premier effort, Chloé Zhao propose une œuvre anoblie par la grande maîtrise de son désir de spontanéité. Pudique, vivant, aussi juste que bienveillant, Les Chansons que mes Frères m’ont apprises est un superbe portrait social observant un microcosme en pleine déliquescence mais où subsistent encore les restes d’une beauté fanée. Et si le scénario erratique souffre parfois de cette même spontanéité qui fait à la fois sa force et par moments sa faiblesse (écrit au jour le jour en fonction de ce que la metteur en scène souhaitait filmer), si le film peut voir son caractère poignant contrarié par une trop grande sophistication à la recherche du beau plan à couper le souffle, reste une œuvre subrepticement puissante, illuminée par ces beaux personnages réels, une œuvre de bout en bout sincère et suffisamment éclatante pour en être presque inattaquable.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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