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LE NOUVEAU STAGIAIRE de Nancy Meyers : la critique du film

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le nouveau stagiaireMondo-mètre
note 3 -5
Carte d’identité :
Nom : The Intern
Mère : Nancy Meyers
Date de naissance : 2014
Majorité : 17 février 2016
Type : Sortie en vidéo
Nationalité : USA
Taille : 2h01 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : Robert De Niro, Anne Hathaway, Rene Russo, Adam DeVine, Anders Holm, Jojo Kushner, Linda Lavin, Jason Orley…

Signes particuliers : Une comédie sympathique avec un de Niro attachant.

PLACE AU VIEUX !

LA CRITIQUE

Résumé : Ben Whittaker, un veuf de 70 ans s’aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l’idée qu’il s’en faisait. Dès que l’occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin.le-nouveau-stagiaire-The-Intern-movie-2015-picture-2-de-niro-hathawayL’INTRO :

Robert de Niro est l’un des plus grands noms du cinéma. Plus qu’un nom même, un mythe, une gueule, une façon de jouer, un monstre de charisme né pour attirer les focales et les regards. Et même s’il est aujourd’hui abonné aux gentilles comédies sans grande saveur, on ne peut s’empêcher d’essayer en permanence, de rechercher dans ses actes de cabotinages cachetonneurs, une lueur de son aura d’antan, qui brillerait encore au milieu de ces passe-plats dans lesquels il compromet bien souvent son talent légendaire. C’est d’ailleurs probablement pour lui, que l’on avait envie de jeter un œil au nouveau film de Nancy Meyers, cinéaste rarement brillante mais dont certains méfaits ont su s’imposer dans le cœur d’un public conquis par la douceur de ses comédies romantiques (Ce que veulent les femmes ou The Holiday). Pour lui et pour la ravissante Anne Hathaway, avec laquelle il forme le duo star de Le Nouveau Stagiaire, comédie rappelant vaguement son homologue (furieusement raté) Les Stagiaires avec Vince Vaughn et Owen Wilson.Le-Nouveau-Stagiaire-Adam-DeVine-Rene-Russo-Robert-De-Niro-Zack-PearlmanL’AVIS :

Le filon des seniors qui retroussent leurs manches et reprennent du service des années après avoir raccroché leurs gants, semble inépuisable et peut servir d’assise à des récits tous genres confondus. Y compris dans le registre de la comédie, qui aura ainsi tout loisir de s’amuser des décalages entre ces vieux de la vieille débarquant avec leurs méthodes passées de mode, dans des univers ayant subi des mutations telles, qu’ils deviennent alors comme des dinosaures rescapés d’un autre siècle. C’est exactement sur quoi Le Nouveau Stagiaire fonde les bases de son histoire, avant de développer tout un tas d’idées disséminées avec justesse, candeur et tendresse inoffensive. Que faire du troisième acte de sa vie ? Comment transmettre l’expérience emmagasinée durant une vie entière ? Vieillesse rime t-elle forcément avec inutilité ? Autant de questions auxquelles Le Nouveau Stagiaire va s’appliquer à répondre avec drôlerie et émotion, non sans une délicieuse rhétorique un brin vieux-jeu dans l’âme.10159647-le-nouveau-stagiaire-robert-de-niro-au-service-d-anne-hathaway-dans-la-bande-annonce-620x350Le cinéma de Nancy Meyers n’a jamais réellement brillé par sa profondeur, son génie ou son extrême intelligence. En revanche, il a toujours su distiller modestement quelques observations emplies d’une relative clairvoyance, derrière la mièvrerie ambiante qui trône au-dessus de sa tête. Une fois n’est pas coutume, le dernier effort de la metteur en scène en laisse filtrer quelques-unes au milieu d’un exercice convenu, aussi sympathique qu’au fond oubliable. A l’aide de son savoir-faire pour mener à bon port un spectateur confortablement installé dans un récit mielleux mais efficace, Nancy Meyers parvient à séduire sans jamais impressionner, parvient à attacher sans jamais vraiment bouleverser. Parce qu’au final, le superficiel s’enrobe de bons sentiments, parce qu’au final, le consensuel trouve quelques micro-portes de sorties pour surprendre sans y paraître. Si Le Nouveau Stagiaire ne s’épargnera pas une jolie collection de clichés jalonnant un parcours aux nombreux passages obligés, il relèverait presque de la mauvaise foi d’y voir un film entièrement cousu de fil blanc tant il respecte bien sagement certaines conventions pour mieux en détourner d’autres. Non pas que Nancy Meyers s’applique sans cesse à aller là où on ne l’attend pas, mais avec un soupçon d’habileté et un demi-gramme de consistance, sa petite comédie sans prétention réussit à fonctionner non seulement pour sa note humaniste et la complicité de son touchant duo que tout oppose, mais aussi pour son message au féminisme évident ou encore, la justesse avec laquelle elle sublime la relation chaleureuse entre cet « ancien » consciencieux et sa jeune patronne en manque de confiance, qu’il rassure par sa bienveillance.le-nouveau-stagiaire-image03-e1444245528362Pour ces fourmis du nouveau monde du travail devenu aliénant, il n’est pas « important ». Pour lui, tout est au contraire important dans ce dernier défi d’une vie. Symbole, cette séquence pleine de subtilité où De Niro se prépare à son « premier jour » de travail. Et c’est sans doute dans la façon dont elle illustre le parcours de ce dinosaure redécouvrant tardivement un monde du travail qui a tant muté, qui s’est tourné vers la vitesse, le rendement et les nouvelles technologies, que Meyers offre à sa gentille balade naïve, son meilleur profil. A défaut d’être marquant (et malgré ses longueurs et digressions inutiles), Le Nouveau Stagiaire fait passer un bon moment entre deux idées intéressantes et un certain charme pas déplaisant.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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