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INDIAN PALACE (critique)

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Carte d’identité :
Nom : The Best Marigold Hotel
Parents : John Madden
Livret de famille : Judi Dench (Evelyn), Tom Wilkinson (Graham), Maggie Smith (Muriel), Bill Nighy (Douglas), Penelope Wilton (Jean), Celia Imrie (Madge), Dev Patel (Sonny), Tena Desae (Sunaima), Ronald Pickup (Norman)…
Date de naissance : 2011
Nationalité : Angleterre
Taille/Poids : 2h04 – 10 millions $

Signes particuliers (+) : Évite à merveille les clichés carte postale de l’Inde. Bouleversant, tendre, poétique et attachant. Un parfum d’humanisme et de philosophie simple dans un film ravissant.

Signes particuliers (-) : Quelques facilités mais rien d’impardonnable.

 

SAVEUR D’ORIENT SUR PELLICULE

Résumé : Plusieurs britanniques, seuls ou en couple, partent vivre leur retraite en Inde dans un soi-disant palace hôtelier. Chacun a ses raisons à cette délocalisation brutale. Sur place, certains trouveront leur place dans le monde, d’autres ne se feront jamais à ce changement de culture radical. Seul point commun, pour tous, leur vie sera à jamais changée…

La fascination pour l’Inde fait des émules après le triomphe planétaire de Slumdog Millionnaire. Après l’excellent film de Danny Boyle, c’est au tour d’un autre britannique de s’emparer de sujet avec cette fois-ci John Madden et son Indian Palace ou The Best Exotic Marigold Hotel en version originale. L’auteur de l’oscarisé Shakespeare in Love restait sur une réussite mineure et discutée avec L’Affaire Rachel Singer et s’attèle à ce projet réunissant plusieurs seniors du cinéma interprétant des seniors de fiction prenant la direction de L’Inde pour terminer leur vie paisiblement dans un soi-disant palace pour retraités. Judi Dench, Bill Nighy, Tom Wilkinson, Penelope Wilton, Maggie Smith et Ronald Pickup forment une brochette de clients « en fin de vie » débarquant dans le surprenant hôtel tenu par la nouvelle jeune star locale du cinéma indien, Dev Patel, déjà héros de Slumdog Millionnaire.

Loin de l’imagerie carte postale ou clichée de l’Inde, John Madden réussit son coup et par la même occasion, signe probablement son plus beau film à ce jour. Avec une douceur bouleversante, Indian Palace nous offre à voir la véritable Inde, pas celle du Taj Mahal, des quartiers touristiques de Bombay ou de New Dehli mais celle des couleurs, des sensations, des émotions, de la vie et de la spiritualité d’un regard unique sur elle où elle n’est pas considérée comme un droit mais un privilège. Une citation tirée du film et qui résume à elle seule toute la philosophie déployée par cette petite pépite touchante, à la fois pleine de tendresse et de drôlerie, débordant d’énergie, de passion et d’ambition. En nous emmenant à Jaipur, cité surnommée « la ville rose », Madden nous rend complice du voyage initiatique tardif d’un groupe de personnages âgées hétéroclites qui venaient là sans savoir exactement ce qu’ils allaient y trouver mais qui vont au final y vivre la plus grande expérience de leur vie. Chacun d’eux quittait sa chère Angleterre pour des raisons diverses mais avec une pointe de meurtrissure tragique. Ils n’attendaient plus grand-chose ni de la vie, ni de ce possible dernier voyage à l’autre bout du monde qui sonnait, pour plusieurs, comme un déracinement terrifiant. Pourtant, plus qu’une destination exotique, c’est une expérience de vie qu’ils vont découvrir et vivre et qui les transformera à jamais, leur révélant une réalité trop souvent oubliée : il n’est jamais trop tard pour apprendre à vivre, à aimer, à rêver, à se dépasser et à se connaître.

L’Inde offerte par John Madden est une Inde qui, au-delà de sa pauvreté, au-delà de sa différence culturelle, au-delà de sa surpopulation et de sa folie bouillonnante, est une Inde qui s’imposerait presque comme un berceau nourricier de l’humanité, un pays où les conditions de vie ont forgé une façon d’appréhender le monde, d’appréhender le bonheur avec une unicité qui entre frontalement en collision avec notre monde occidental qui n’a de civilisé que les apparences. La simplicité de cet ailleurs dépaysant nous rappelle de vraies valeurs fondamentales et Indian Palace devient un rafraîchissement coulant dans nos yeux comme du miel sur des papilles. Malgré quelques mineures facilitées pardonnables, malgré un léger ralentissement en cours de route, on ressort de ce moment de poésie voyageur tragi-comique plein d’espoir, de rêves avec une envie d’apprécier l’existence avec intensité. Madden transpose à merveille le best-seller de Deborah Moggach These Foolish Things et livre une fable douce-amère pleine de philosophie et d’humanisme qui, aussi simple qu’elle puisse paraître, touche en profondeur les cœurs. Dynamique et pleine de gouaille comme le pays qu’il met à l’honneur, Indian Palace est souvent sans surprise mais glisse agréablement à la force de personnages truculents que l’on se plaît à aimer tout comme sa belle histoire pleine de bons sentiments revigorants. Un plat classique mais succulent et doucement épicé.

Bande-annonce :

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