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# PIRE SOIRÉE de Lucia Aniello : la critique du film

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Spectateurs

Apres 
Carte d’identité :
Nom : Rough Night
Mère : Lucia Aniello
Date de naissance : 2017
Majorité : 02 août 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre
: Comédie

Livret de famille : Scarlett Johansson, Kate McKinnon, Jillian Bell, Zoë Kravitz, Ilana Glazer, Paul W. Downs, Demi Moore, Ty Burrell…

Signes particuliers : Heureusement que l’on ne peut pas mettre de note en dessous de zéro.

PIRE SÉANCE (facile…)

LA CRITIQUE DE PIRE SOIRÉE

Résumé : Cinq amies qui se sont connues à l’université se retrouvent dix ans après pour un week-end entre célibataires à Miami. Une seule règle : tout est permis. Mais avec ce qui arrive à un strip-teaser à cause d’elles, la petite fête va partir en vrille… Que faire face à la gravité de la situation ? Comment s’en sortir ? D’idées stupides en solutions loufoques, c’est l’escalade dans le délire. Au final, si elles s’en sortent, les cinq filles seront plus proches que jamais… 

Il y a eu Very Bad Trip avec sa fraîcheur déglinguée de l’époque, et il y a l’après Very Bad Trip, ce moment gênant où la comédie américaine s’est mise à décalquer le moule créé en l’assaisonnant à toutes les sauces au point de nous gaver comme des oies obèses. On a eu droit au Very Bad Trip des jeunes (21 & Over), on a eu droit au Very Bad Trip des vieux (Last Vegas), on a eu droit au Very Bad Trip des mères de famille (Bad Moms), au Very Bad Trip de Noël (Joyeux Bordel), au Very Bad Trip à l’anglaise (My Best Men), au Very Bad Trip à la française (Going to Brazil ou Babysitting), et on pourrait continuer le délire pendant des heures entre Bachelorette, Blackout Total, Projet X, et tous ses rejetons comme Sisters etc… Bref, mais si nous on en a soupé des ersatz de Very Bad Trip au rabais, Hollywood non. Au point de recycler ce qu’ils ont déjà recyclé dans des bidules recycleurs d’autres bidules recyclés. Le truc qui commence limite à devenir méta-inception-isé ! Et heureusement que le ridicule ne tue pas, parce que Pire Soirée aurait pu avoir un sacré paquet de morts sur la conscience.

Dégainant son extrême vulgarité comme paravent comique prêt à encaisser tous les rires espérés avec cette comédie féminine dingo-déjantée, Pire Soirée passe complètement à côté de toutes ses intentions et fonce tout vers le titre suprême de navet de l’année. Déjà, parce que ce naufrage grandeur nature n’est absolument pas drôle une seule seconde, au mieux d’une lourdeur à faire passer un taureau pour une petite souris poids-plume. Ensuite, parce que si le film de Lucia Aniello (une réalisatrice venue de la série télé) se targue d’être une folie pro-girls en mode « Yeah les meufs, topez-là, shake ton booty, sors ton maquillage, picole un coup, on va manger de la bite ce soir !« , l’image qu’elle donne des femmes est d’une tristesse absolue, limite rétrograde et gerbante. Et enfin, parce que le truc n’a strictement rien de délirant ou de trash, ou alors éventuellement pour quelqu’un qui n’aurait pas mis les pieds au cinéma depuis trente ans et qui croit encore que le comble du trash, c’est Les Bronzés.

Consternant de bêtise (mais une bêtise pas marrante, juste de la bêtise) et incarné par des personnages exaspérants au possible, auxquels il est impossible de s’attacher tant ils sont tous plus énervants les uns que les autres, Pire Soirée déroule son script en ayant manifestement laissé ses idées et gags dans une valise oubliée à la maison. Le film, ersatz potache du Very Bad Things de Peter Berg, n’est qu’un catalogue de clichés inépuisables et une accumulation de poncifs narratifs, le tout shooté comme un clip racoleur faisant le bonheur des soirées sur MTV. La blonde sexy, la brune sexy, la bonne « grosse » copine rigolote façon Rebel Wilson du pauvre, la bobo hautaine, la gaucho militante, la métisse, les gays, les hétéros, l’étrangère excentrique (enfin, elle est juste australienne hein), les friqués voisins quinqua lubriques (Demi Moore ??!), la liste est longue. Côté intrigue, pas mieux. Aussi bien organisé qu’un plan de table pour un mariage, l’histoire ne bronche pas d’un orteil pour surprendre et suit un chemin aussi prévisible qu’une autoroute reliant Paris à l’Auvergne. Et devinez quoi ? On sait tous qu’il y a un péage au bout. Avec Pire Soirée, c’est pareil, on sait exactement tout ce qui va se passer bien avant l’histoire elle-même. De quoi renforcer encore un peu plus la terrifiante sensation d’ennui qui nous berce tout au long de ce cambriolage estival où l’on nous a volé deux heures de notre vie (enfin 1h41 selon la police, mais 3h30 selon les manifestants). Lunaire de nullité, Pire Soirée est un long cauchemar au terme duquel on croirait se réveiller après un vrai Very bad Trip au champix. Et la gueule de bois est moche.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

 

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