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MISTRESS AMERICA de Noah Baumbach : la critique du film

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Mistress_americaMondo-mètre
note 2.5 -5
Carte d’identité :
Nom : Mistress America
Père : Noah Baumbach
Date de naissance : 2015
Majorité : 06 janvier 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de famille : Greta Gerwig (Brooke), Lola Kirke (Tracy), Matthew Shear (Tony), Jasmine Cephas Jones (Nicolette), Heather Lind (Mamie-Claire), Michael Chernus (Dylan), Cindy Cheung (Karen), Kathryn Erbe (mère de Tracy)…

Signes particuliers : Noah Baumbach retrouve sa muse Greta Gerwig pour un nouveau film écrit et tourné ensemble.

CES GENS QUI S’INVENTENT DES VIES INCROYABLES…

LA CRITIQUE

Résumé : Tracy va au lycée à New York mais n’a aucune envie d’aller à l’Université et veut un style de vie glamour. Lorsqu’elle peut enfin y accéder grâce à sa demi-soeur, elle va être complètement sous le charme de cette façon de vivre.MISTRESS AMERICAL’INTRO :

Après une toute petite séparation le temps de faire While We’re Young avec Ben Stiller et Naomi Watts, Noah Baumbach retrouve sa partenaire fétiche Greta Gerwig, pour Mistress America, film qu’ils ont coécrit à quatre mains, comme Frances Ha il y a deux ans. Ensemble, ils clament à nouveau leur amour pour leur New York chéri qui les inspire tant par sa foisonnante galerie de lieux et d’habitants, et dessine une comédie, peut-être le film le plus lumineux de Baumbach. Présenté en avant-première à Sundance, Mistress America a récolté les suffrages du public et de la presse.mistress americaL’AVIS :

Dans la mesure où il réunit tout ce qu’il y a de plus séduisant et de plus insupportable dans le cinéma de Noah Baumbach, Mistress America ravira autant ses partisans qu’il n’irritera ses détracteurs. Le cinéaste capitalise et appuie sur toutes les caractéristiques qui soutiennent son travail depuis le début. Un style pop et branché, une bande originale ultra-présente et colorée, New York au centre de l’univers comme terrain d’observation, un mélange de douceur et d’amertume, de drôlerie et de mélancolie, et surtout des personnages affables, démonstratifs, hauts et couleur, parfois hystériques et énervants, qui occupent l’espace par une verve incessante à s’en dessécher la langue. En somme, Baumbach continue d’essayer de s’imposer comme un élève de Woody Allen entre respect et pseudo-modernité indie, et Mistress America est comme son Manhattan des temps modernes à lui.

This photo provided by Fox Searchlight Pictures shows, Lola Kirke, from left, as Tracy, Cindy Cheung as Karen, Michael Chernus as Dylan, Heather Lind as Mamie-Claire and Matthew Shear as Tony in a scene from "Mistress America." (Fox Searchlight Pictures via AP)

Avec ce nouvel effort, le cinéaste plonge le spectateur dans le sillage d’une new-yorkaise hyperactive, que l’on suit par le regard de sa jeune future demi-sœur réservée (excellente Lola Kirke). Une trentenaire du genre qui n’a rien à faire mais qui semble occupée tout le temps, du genre qui parle beaucoup pour tout et ne rien dire, du genre qui veut tout faire et qui semble avoir déjà tout fait, du genre qu’on remarque pour son exubérance et sa douce folie entre fascination et dépit consterné, du genre qui brasse du vent aussi, un peu. Un beau personnage à sa manière, offert comme un cadeau à une Greta Gerwig qui livre une composition de haut vol, à condition de s’y attacher. Et c’est là tout le problème avec Mistress America, et Baumbach en général. Son personnage est-il vraiment attachant ? Ce sera probablement en fonction des affinités de chacun (comme avec Frances Ha), résolument attirant pour les uns, affreusement agaçant pour les autres. Une chose est sûre, avec ce neuvième long-métrage, le metteur en scène témoigne de son goût pour ces protagonistes (féminins surtout) très incarnés, qu’il arrive à peindre dans toute leur splendeur irritante. Et par eux, le cinéaste de nous balader dans cette Grosse Pomme complètement folle et hétéroclite, où tous les rêves sont permis et où se trouver soi-même est un long chemin initiatique au milieu de l’effervescence ambiante. Mistress America navigue entre la comédie dramatique et le burlesque, à l’image d’une longue scène centrale presque vaudevillesque, et régale par intermittence, notamment quand Baumbach arrive à s’effacer un peu derrière son sujet, quand il arrive à cerner avec justesse, ces gens d’aujourd’hui qui paraissent accomplis vu de l’extérieur, mais dont la vie est finalement pas si fantastique qu’elle n’y paraît quand on approche une loupe grossissante, mettant en perspective une certaine solitude cachée derrière des murs forgés avec des mythes personnels factices truquant la réalité pour mieux se donner de la consistance et s’inventer une autre vie plus belle.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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