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A BRAS OUVERTS de Philippe de Chauveron : la critique du film

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note 1 -5
Carte d’identité :
Nom : A Bras Ouverts
Père : Philippe de Chauveron
Date de naissance : 2016
Majorité : 05 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h32 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : Christian Clavier, Ary Abittan, Elsa Zylberstein…

Signes particuliers : Recentrons les débats. La polémique sur le mauvais goût de la chose mise à part, c’est tout simplement mauvais.

POUAH ÇA PUIRE !

LA CRITIQUE DE A BRAS OUVERTS

Résumé : Figure de la scène littéraire et médiatique française, Jean-Etienne Fougerole est un intellectuel humaniste marié à une riche héritière déconnectée des réalités. Alors que Fougerole fait la promotion dans un débat télévisé de son nouveau roman « A bras ouverts », invitant les plus aisés à accueillir chez eux les personnes dans le besoin, son opposant le met au défi d’appliquer ce qu’il préconise dans son ouvrage. Coincé et piqué au vif, Fougerole prend au mot son adversaire et accepte le challenge pour ne pas perdre la face. Mais dès le soir-même, on sonne à la porte de sa somptueuse maison de Marnes-la-coquette… Les convictions des Fougerole vont être mises à rude épreuve ! a_bras_ouverts_1Après Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, dont l’immense succès (plus de 12 millions d’entrées en France et une suite déjà en cours d’écriture) avait enchanté ou consterné, selon qu’on soit partisan ou détracteur de ce type de comédies franchouillardes et ultra-populaires, le réalisateur Philippe de Chauveron est de retour, avec une partie de la distribution qui a fait sa gloire il y a trois ans, puisqu’il retrouve Christian Clavier et Ary Abittan pour une nouvelle farce jouant avec des clichés irrémédiablement imprimés dans les esprits. Sauf que cette fois-ci, le cinéaste ne s’amuse pas des catholiques, des juifs, des noirs ou des arabes, mais… des Roms. Initialement baptisé Sivouplééé avant qu’un début de polémique ne conduise à un changement de titre prudent, A Bras Ouverts met aux prises les Fougerole, des bobos de gauche conduits par l’écrivain-intellectuel Jean-Etienne, et une famille de Roms qui va débarquer dans leur vie, avec perte et fracas.a_bras_ouverts_3

Avec A Bras Ouverts, Philippe de Chauveron tente de récidiver dans le registre de la comédie efficace, tournant en dérision des clichés pour faire rire, rire et encore rire. Le tout sous couvert d’une satire sociale, se moquant ici des donneurs de leçons bien plus prompts à clamer leurs convictions humanistes qu’à les mettre en application au quotidien. Malheureusement, et malgré les intentions du cinéaste qui se refuse à toute méchanceté dans son discours, la blague passe mal. Très mal. Car si la gauche caviar est l’une des cibles du film, la caricature dressée de la communauté Rom consterne et reste en travers de la gorge comme une grosse bouchée de pain indigeste. Il va de soi qu’avec A Bras Ouverts, on ne s’attendait pas à une comédie piquante à la satire imparable de finesse mais quand même… Contrairement à Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu ? qui avait le mérite de rire « avec tout le monde », A Bras Ouverts rit essentiellement « aux dépends de », et vient flirter avec ce que l’on redoutait sans trop oser y croire : le racisme malvenu.

a_bras_ouverts_4Philippe de Chauveron s’est défendu de toute mauvaise intention, expliquant ne jamais avoir eu le souhait indélicat de se moquer des Roms. Et si l’on veut bien volontiers croire en la bonne foi du metteur en scène, reste que sa nouvelle comédie met insuffisamment en avant son double niveau de lecture, et le résultat passe davantage pour un délire xénophobe souvent abject et indéfendable, s’amusant de tous les stéréotypes possibles et imaginables sur la communauté Rom, lesquels sont plus tragiques que matière à drôlerie. C’est probablement là où le film dérange le plus, dans cette façon ultra-lourdingue de brocarder à l’excès une réalité dramatique, devenue un sujet à moquerie propice au racisme quotidien. On peut rire de tout, se demande t-on souvent… Oui. Mais la question n’est finalement peut-être pas « avec qui » mais plutôt « de quelle manière ». Et A Bras Ouverts s’y prend terriblement mal, le film de Philippe de Chauveron étant peut-être au final, plus maladroit qu’autre chose. Si au moins l’affaire était drôle au-delà de la gêne qu’elle impose, mais même pas. A Bras Ouverts est d’une facilité navrante, comédie balourde à la fois prévisible et affligeante, en plus d’être portée par une distribution qui gesticule au comble du cabotinage. Résultat, le malaise est double.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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