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CARBONE d’Olivier Marchal : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Carbone
Père : Olivier Marchal
Date de naissance : 2017
Majorité : 1er novembre 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h44 / Poids : NC
Genre
: Policier

Livret de famille : Benoît Magimel, Laura Smet, Gringe, Michael Youn, Dani, Idir Chender, Gérard Depardieu, Patrick Catalifo…

Signes particuliers : Pour les amateurs d’Olivier Marchal.

ITINÉRAIRE D’UN ARNAQUEUR

LA CRITIQUE DE CARBONE

Résumé : Menacé de perdre son entreprise, Antoine Roca, un homme ordinaire, met au point une arnaque qui deviendra le casse du siècle. Rattrapé par le grand banditisme, il lui faudra faire face aux trahisons, meurtres et règlements de compte.

L’ex-flic le plus célèbre du cinéma est de retour avec un cinquième long-métrage porté par Benoît Magimel, tête d’affiche d’une distribution réunissant entre autres Gérard Depardieu, Laura Smet, l’actrice-chanteuse Dani, ou encore un Michael Youn à contre-emploi. Lointainement inspiré d’un authentique fait divers, Carbone est un polar qui gravite toujours dans le monde des flics et des voyous, ce monde qu’Olivier Marchal n’a de cesse d’explorer depuis qu’il est passé à la mise en scène. Après les catastrophiques MR73 et Les Lyonnais, on espérait voir le cinéaste se remettre en selle, et peut-être signer son meilleur effort depuis 36, Quai des Orfèvres. Raté.

Les fans d’Olivier Marchal vont probablement adorer cette nouvelle incursion musclée dans l’univers du grand banditisme, plongée qui s’orchestre selon tous les codes habituels du cinéma « marchalien ». De vrais bonhommes bien virils, bien machos, bien burinés, qui fument, qui boivent et qui parlent avec de grosses voix, des bagnoles ronflantes, du fric, des flingues, un peu de sexe, la famille, les trahisons et règlements de compte, l’univers de la nuit car ça fait plus « dark », les femmes toujours mi-putes mi-soumises, sans oublier les valeurs familiales chers aux gangsters et les éternels ripoux… Définitivement, on est bien chez Olivier Marchal. Carbone est noir, violent, misogyne, à l’ancienne… Un peu trop d’ailleurs. En somme, c’est tellement formaté « Marchal touch », qu’on a l’impression de voir le bonhomme répéter le même film depuis des lustres, en changeant seulement la trame de fond. Ici, c’est une vaste arnaque à la TVA autour de la taxe carbone, qui lui sert de fil conducteur pour narrer le parcours d’un homme ordinaire qui s’embarque dans le casse du siècle. Parce qu’il n’est pas manchot derrière une caméra et qu’il tient une façon de faire désormais bien huilée, Carbone réussit à capter le sens de l’efficacité made in Marchal, mais si le film est rythmé et artificiellement solide, il pèche en revanche dans l’écriture et dans la mise en scène, le cinéaste sombrant dans ses éternels mêmes clichés, et dans un festival de scènes au grotesque hallucinant de ringardise. Et Carbone de passer pour un film de vieux qui pense être encore « dans le coup » parce qu’il fait du bruit, qu’il est old school mais qu’il utilise du rap, et qu’il étale des dialogues percutants en croyant faire du Audiard là où il flirte en réalité avec la lisière du risible. Et pendant ce temps-là, Magimel traverse le film avec sa gueule cassée et son regard vide, la même expression qu’il affiche à répétition depuis quelques années. Heureusement, il est toujours plus crédible que Michaël Youn en comptable véreux.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

 

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