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BLACK de Adil El Arbi et Bilall Fallah : la critique du film

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Spectateurs

blacknote 3 -5
Nom : Black
Pères : Adil El Arbi & Bilall Fallah
Date de naissance : 2015
Majorité : 1er mars 2016
Type : Sortie e-cinema
Nationalité : Belgique
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller

Livret de famille : Martha Canga Antonio, Aboubakr Bensaihi, Emmanuel Tahon, Axel Massudi, Natascha Boyamba, Théo Kabeya, Brandon Masudi, Jérémy Zagba…

Signes particuliers : Une « love-story » dans l’enfer des guerres de gangs bruxellois, dont la sortie en salles a été annulée à la dernière minute au profit du e-cinéma. Le film-choc du moment.

ROMÉO ET JULIETTE ONT « LA HAINE »

LA CRITIQUE

Résumé : Mavela, 15 ans, membre des Black Bronx, tombe éperdument amoureuse du charismatique Marwan appartenant à la bande rivale, les 1080. Les deux jeunes gens sont brutalement contraints de choisir entre la loyauté à leur gang et l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Mais est-ce possible ?Black_film_2L’INTRO :

Et l’on vous présente Black, la dernière victime en date sacrifiée sur l’autel de la frilosité des exploitants français. Aligné par la Commission de Classification qui lui a collé une interdiction aux moins de 16 ans (cela dit compréhensible, il faut bien le reconnaître), Black est un thriller dramatique belge signé du tandem Adil El Arbi et Bilall Fallah, deux jeunes cinéastes qui ont entrepris d’adapter le roman Black et Back de l’écrivain Dirk Bracke. Le duo même pas trentenaire, s’était déjà illustré en 2014 avec le thriller Image, leur premier film plutôt remarqué. Pour leur second effort, Adil El Arbi et Bilall Fallah se sont lancés dans un projet qu’ils nourrissaient depuis le début de leurs études de cinéma, comme ils l’expliquent, eux qui ont côtoyé un environnement similaire dans leur jeunesse. Malheureusement pour eux et malgré le Prix Discovery glané au prestigieux festival de Toronto, Black ne sera pas visible en salles, sa violence sans concessions ayant eu raison de sa distribution. Le film rebondira donc sur un autre medium, le nouvellement venu e-cinéma.black-drL’AVIS :

Résumer Black n’est pas bien compliqué. Sur les bases d’un West Side Story des temps modernes, le film-choc du moment revisite l’éternelle histoire de Roméo et Juliette en l’inscrivant au milieu des guerres de gangs bruxellois, dans un esprit ouvertement référentiel au désormais culte La Haine de Matthieu Kassovitz. Mavela est une afro-flamande appartenant aux Black Bronx, Marwan est un jeune marocain grossissant les rangs de la bande rivale des 1080. Leur rencontre au poste de police est un délicieux petit moment de drague amusée, au moins autant que leur amour ne sera tragiquement impossible. Il tentera tout de même de se frayer un chemin dans une spirale de violence infernale à l’intensité radicale. Et justement, « radical » sera le maître-mot qui définira au mieux l’entreprise du tandem à l’énergie bouillonnante. Black est une plongée sans détour dans l’horreur de son univers, n’épargnant absolument rien au spectateur, à tel point que l’on en serait presque gêné par ses envolées complaisantes. Règlements de compte, batailles rangées sanglantes, agressions, viol en réunion, Black propose une cartographie épouvantable et sulfureuse du milieu dans lequel il pénètre en s’y abandonnant totalement, et en nous y abandonnant totalement.Black_3Toutefois, les intentions des deux cinéastes n’étaient pas forcément de faire dans un voyeurisme gratuit visant le choc frontal pour le seul plaisir de mettre de mal le spectateur. Aussi inconfortable soit cette œuvre suintant le malaise par sa peinture enragée et percutante immolée dans sa noirceur la plus extrême, Adil El Arbi et Bilall Fallah voulaient surtout provoquer une connexion entre le public et un monde horrifiant, dont il ne peut s’imaginer la banale et sordide réalité tant elle nous pourra nous paraître lointaine de toute conception humaine. Glissant un discours pacifiste et essayant d’analyser les raisons, le pourquoi du comment ces jeunes sont happés par ce monde de l’insoutenable violence, Black provoque des réactions épidermiques, pour le meilleur et pour le pire. Et c’est déjà un pari gagné pour ses deux auteurs, auxquels on reprochera seulement un certain manichéisme, quelques excès de formalisme aux encornures d’une rhétorique aux motifs appuyés, le caractère peu subtil d’une démarche soulignant chaque idée au marqueur, ou un passage systématique par toutes les balises attendues jalonnant le parcours d’un scénario sans surprise. Des maladresses bien souvent inhérentes aux films d’auteurs passionnés à la maturité encore verte, à la recherche d’un équilibre entre maîtrise et démonstration de force. Mais une chose est sûre, entre son propos pessimiste, sa noirceur terrible, sa mise en scène globalement léchée et maîtrisée, et la fraîcheur de sa distribution (issue d’un casting sauvage dans la rue pour dénicher de nouvelles têtes authentiques), Black fera son effet, poussant son public dans ses derniers retranchements.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “BLACK de Adil El Arbi et Bilall Fallah : la critique du film

  1. , but it was beautiful nonetheless). And you have a speaking voice that I must say is just awesome. Keep up the podcasts as you have time, please, and many thanks for what you’ve done so far!

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