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ASSASSIN’S CREED : Entretiens avec Michael Fassbender, Justin Kurzel et Ariane Labed

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Spectateurs

assassins-creed-afficheA l’occasion de la sortie d’Assassin’s Creed, actuellement au cinéma, nous avons rencontré Michael Fassbender, Justin Kurzel et Ariane Labed. Ils se sont confiés sur cette adaptation du jeu vidéo, très attendue par les fans.

Synopsis : Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle.  Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers. 

ENTRETIEN AVEC MICHAEL FASSBENDERmichael-fassbender

Êtes-vous un amateur de jeux vidéos et connaissiez-vous l’univers d’Assassin’s Creed avant de vous lancer dans le projet ?

Michael Fassbender : Je ne suis pas vraiment un mordu de jeux vidéo, mais je suis attiré par les jeux. Et à chaque fois que je joue, c’est difficile de me contrôler et de reposer la manette tellement ça devient addictif. En tout cas, pour être honnête, je ne connaissais pas bien Assassin’s Creed avant de rencontrer les gens de chez Ubisoft. Ils ont commencé à me raconter l’univers du jeu et j’ai tout de suite été fasciné, j’ai immédiatement accroché. Après cette première rencontre, j’ai sauté à bord du projet pour faire le film.

De votre point de vue de comédien, avez-vous ressenti la pression des millions de fans pendant que vous prépariez le film ? Ils guettaient tous le projet, prêt à faire attention aux moindres détails…

Michael Fassbender : Bien sûr, nous étions conscient de ça. Vous savez, nous voulions faire plaisir à ces fans, je veux dire par là, qu’ils étaient les premières personnes que l’on voulait contenter. C’est comme pour tout. Si vous faites un film sur le tennis par exemple, vous voulez que les joueurs de tennis et tous les professionnels du métier se disent « Waouh, c’est une très belle représentation du sport et du monde dans lequel nous vivons« . Donc évidemment, nous voulions que les fans apprécient le film. Mais je pense que quand on approche quelque chose comme cela… De par mon expérience sur les adaptations de comics, car c’est un peu la même chose au final, les fans sont très passionnés, très impliqués et c’est génial d’être lié à un public comme ça, mais ce qui est vraiment important, c’est d’avoir une approche à la fois respectueuse et un peu irrespectueuse du matériau. Si on veut essayer de plaire à tout le monde, on peut vite faire quelque chose qui n’a pas de sens profond. C’est pour ça que j’étais très content quand Justin Kurzel a rejoint le navire, il a une vision forte en tant que réalisateur. Vous savez, un jeu vidéo est un jeu vidéo, un film, c’est quelque chose de totalement diffèrent, il y a une expérience narrative et cinématographique. Tu ne peux pas passer de l’un à l’autre comme ça. Donc on voulait prendre les choses les plus importantes du jeu, comme le concept de la mémoire génétique, concept fantastique que j’adore, le monde des templiers, le monde des assassins, l’idée qu’à travers l’anonymat, nous puissions génétiquement voyager dans ces différents chapitres de l’histoire et les manipuler, et en parallèle, il y a les personnages ancestraux qui vont apprendre aux personnages récents leurs expériences du passé. Ces éléments là fonctionnaient bien dans un film.

Il y a beaucoup de scènes d’action et de combats dans le film. Il paraît que vous avez fait la plupart de vos cascades vous-même. C’est très courageux !

Michael Fassbender : Oui, environ 99% des bagarres, mais aussi beaucoup de sauts et de cascades. Bon, je n’ai pas fait le saut de la foi évidement, car c’était un saut de 38 mètres de haut. Le cascadeur Damien Walters l’a réellement fait, et brillamment. Mais toutes les scènes de combats que nous avions avec Ariane Labed, nous les avons faites nous-même. Ça aide, vous savez. Quand vous faites un film comme ça, il faut créer une illusion et faire durer cette illusion pour vraiment garder le public et qu’il ne s’échappe pas de ce monde. S’il regarde quelque chose en se disant que les acteurs le font vraiment, c’est plutôt cool. C’est quelque chose que nous tenions à faire, et on a été très passionnés nous aussi, on voulait que les scènes de bagarres se déroulent dans de vrais décors, avec de vraies personnes, et on a pensé que les effets spéciaux ne rendraient pas les choses de la même manière. Dans ce film, c’était important d’avoir des acteurs vraiment impliqués.

Et c’est la deuxième fois que vous retrouvez Marion Cotillard et Justin Kurzel…

Michael Fassbender : Oui, on eu une expérience spéciale tous les trois, Justin, Marion et moi. On était très liés les uns aux autres, on avait une relation de confiance. On a ainsi pu communiquer très facilement les uns avec les autres. On est sur la même longueur d’onde sur la manière de travailler ensemble. Quand Justin Kurzel a rejoint le navire et que Marion l’a suivi, j’étais enchanté.

ENTRETIEN AVEC JUSTIN KURZEL

justin_kurzelOn en parlait avec Michael Fassbender à l’instant, avez-vous ressenti la pression des fans, de votre point de vue de réalisateur ?

Justin Kurzel : Oui, forcément. La fanbase d’Assassin’s Creed est très solide, ils sont passionnés et ont tous une opinion sur ce que doit être le film. Mais c’est une pression positive, je pense. C’était une grosse responsabilité pour moi, mais c’est aussi très motivant. C’était clair avec les gens d’Ubisoft, qu’il fallait essayer de créer quelque chose d’unique, de nouveau, mais dans l’univers de Assassin’s Creed, d’où le fait qu’il y a de nouveaux personnages et de nouvelles timeline. Je me suis senti épaulé par Ubisoft mais je n’oubliais pas les fans de la marque.

Pensez-vous que le projet était fait pour vous ? Je veux dire par là que votre MacBeth était un film très esthétique et c’est également le cas avec l’univers d’Assassin’s Creed.

Justin Kurzel : J’aimais surtout les thématiques du jeu, sur la mémoire génétique, le fait de pouvoir y accéder et se connecter à ses ancêtres. Cela m’a beaucoup excité. Après, j’aimais l’idée que les assassins se battaient pour le libre-arbitre. Et puis je trouve que toute l’histoire change un peu des classiques antagonismes entre le Bien et le Mal car chaque camp, défend des idéaux intéressants.

Êtes-vous un fan de jeux vidéo à la base ?

Justin Kurzel : Je ne connaissais rien à Assassin’s Creed avant de faire le film. Mais je m’y suis plongé par la suite, j’ai même eu droit à un boot camp avec des gamers pour bien m’imprégner de l’univers. Et j’ai vu que j’étais très mauvais à cela d’ailleurs ! J’aimais les jeux vidéo quand j’étais gamin mais malheureusement, je n’ai plus trop le temps pour cela, aujourd’hui. Faut dire que c’est très addictif !

Vous retrouvez Michael Fassbender et Marion Cotillard après MacBeth. Ils sont comme des muses pour vous ?

Justin Kurzel : Je les adore, ils sont extraordinaires. Je suis chanceux de travailler avec eux et j’espère les retrouver sur d’autres projets.

Vous avez choisi un parti pris très courageux sur un film comme celui-là, c’est de tourner dans de vrais décors, de filmer de vraies cascades et de limiter les CGI…

Justin Kurzel : C’était audacieux et très difficile. C’est sûr que c’est plus facile avec des fonds verts et l’air conditionné d’un studio. On est allé filmer sur de vrais toits, dans de vraies villes où il faisait très chaud. C’était parfois dangereux mais on était déterminé à faire quelque chose d’old school. On a des cascades vraiment épatantes et on a travaillé avec des artistes martiaux géniaux.

Pensez-vous à une possible franchise ?

Justin Kurzel : C’est une possibilité évidente. La trajectoire du personnage de Sofia (Marion Cotillard) peut tout à fait conduire vers une suite, par exemple. Et puis on pourrait explorer plein d’autres timeline etc… Mais ce sera le public qui décidera s’il veut d’autres Assassin’s Creed au final. En tout cas, si c’est le cas, on sera très heureux !

ENTRETIEN AVEC ARIANE LABED

ariane-labedC’est votre première grosse superproduction hollywoodienne. Comment ça s’est passé ?

Ariane Labed : C’est très différent de ce que j’ai pu faire avant dans l’approche de la structure du tournage, mais au final, c’est le même métier, c’est la même chose. La première fois que je suis arrivée sur le plateau et que j’ai vu le nombre de personnes qu’il y avait, je me suis demandé comment j’allais exister là-dedans. Mais finalement, une fois qu’on tourne, on est toujours seul devant la caméra et c’est le même métier. Quelque part, ça n’a rien changé. Ce qui a changé, c’est que c’était un film d’action avec beaucoup de préparation, de combats à répéter, c’était plus physique. A part ça, c’est toujours le même principe, la même écoute de ses collègues et des directions d’un metteur en scène.

Justement, à propos de l’entraînement, ça a dû être intense…

Ariane Labed : Très intense ! D’autant que l’on n’a pas eu tant de temps que cela pour se préparer et qu’en plus, les chorégraphies pouvaient changer en fonction des décors car on a tourné en décors réels, chose bien plus excitante que tourner sur des fonds verts. Ce qui demandait beaucoup de travail, c’était de trouver les gestes justes en fonction de ces décors. On avait peu de jours off. En tout cas, c’était l’une des raisons qui m’a poussé à faire ce film. J’ai fait beaucoup de danse et j’ai un rapport assez physique à mon travail. J’avais dit à Justin Kurzel que je voulais faire le maximum de cascades moi-même et Michael Fassbender était dans le même état d’esprit. Je voulais avoir un peu peur aussi.

Vous avez dû finir avec des bleus partout…

Ariane Labed : On nous protège beaucoup, trop parfois même. Mais j’ai eu quelques frayeurs et ça, je ne m’y attendais pas. Il y a des scènes avec des chevaux par exemple, et c’est un paramètre incontrôlable donc j’ai eu quelques moments de trouille. On a tourné aussi sur le toit d’une cathédrale et c’est un vieux bâtiment, avec des pierres qui tombent donc parfois, il y avait de l’appréhension mais ça a rendu l’expérience encore plus excitante !

Vous êtes jeux vidéo à la base ?

Ariane Labed : Je ne suis pas très portée sur les jeux mais bizarrement, je connaissais celui-ci et j’y avais un peu joué. Je l’avais trouvé assez génial, justement pour ça, la manière de se mouvoir dans une ville, les déplacements des personnages, et la beauté du jeu bien sûr… Mais je ne suis pas une gameuse en général.

Et au final, quand vous avez vu le film terminé, vous avez eu l’impression de revoir le jeu que vous connaissiez ?

Ariane Labed : Oh oui, mais déjà pendant le tournage. La forme des combats et la façon de filmer vue de haut, avec l’aigle… J’avais l’impression de retrouver les éléments du jeu.

Et comment s’est passée la collaboration avec Michael Fassbender ?

Ariane Labed : Ce qu’il y a de bien avec ce genre de rôles très physiques, c’est qu’on est obligé de se lancer tout de suite et on est un peu au même niveau car on doit apprendre ensemble. Comme on a dû construire tout de suite la connexion qu’il y a entre nos deux personnages qui combattent ensemble, ça a été un cadeau pour créer des liens et tout s’est passé naturellement. Ses actions influençaient les miennes et vice versa, donc ça a aidé.

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