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THE STUFF : YOGOURT ATTACK (critique)

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Carte d’identité :
Nom : The Stuff (aka Yogourt Attack)
Parents : Larry Cohen
Livret de famille : Michael Moriarty (David), Andrea Marcovicci (Nicole), Garrett Morris (Chocolate Chip), Paul Sorvino (Colonel Spears), Scott Bloom (Jason), Danny Aiello (Vickers), Patrick O’Neal (Fletcher), James Dixon…
Date de naissance : 1985
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h33 – 1,7 million $

Signes particuliers (+) : Derrière le yaourt, du fond et une intéressante critique de la société. Divertissant et sympathique.

Signes particuliers (-) : A un peu vieilli, on s’en doute. Un manque de rythme par moments.

 

LA RÉVOLTE DU BIFIDUS ACTIF !

Résumé : Une substance ressemblant à une délicieuse crème glacée est découverte sortant du sol, dans une mine. Elle va devenir le nouveau dessert phénomène aux Etats-Unis. Sauf qu’il transforme ses consommateurs en zombies dociles…

Film culte des années 80 du non moins culte Larry Cohen, l’homme aux idées les plus malines, derrière les It’s Alive, Maniac Cop et autre Phone Game, The Stuff est une petite loufoquerie malicieuse assimilant une critique de la société américaine dans une intrigue des plus incongrues. Plus récemment, on a eu le grec L’Attaque de la Mousska Géante. Dans les eighties, on a eu droit à The Stuff ou grosso modo, des pots de yaourt transformant la population en zombies dociles, l’aliment étant vivant et sortant tout droit des entrailles de l’enfer, heu de la Terre, pardon.

Même s’il date de quelques années auparavant (trois ans pour être précis), The Stuff ne peut éviter la comparaison avec le remake de The Blob signé Chuck Russell et scénarisé par Franck Darabont. Les deux films partagent finalement beaucoup à commencer par leur grand point d’intérêt : leur méchant soit une masse informe gélatineuse galopante capable du pire. The Stuff est une bizarrerie kitsch dont on se demande comment elle a pu être faite, produite, vendue. Des yaourts tueurs… Sérieusement ?! Pourtant, Larry Cohen y arrive et avec beaucoup de talent et d’inventivité. Le cinéaste imbrique son histoire s’apparentant à une invasion extraterrestre même si une grande part de mystère enveloppe la provenance de cette masse organique inconnue, à une habile critique de la société consumériste américaine qui commençait à prendre une ampleur considérable et incontrôlable dans les eighties. Les populations achètent ce qu’on leur vend comme étant formidable mais surtout sont dépendantes de produits qu’elles ne connaissent pas vraiment, faute de se renseigner, en succombant à tout effet de mode frénétique ambiant. Des produits qui peuvent s’avérer nocifs mais qu’importe, la boulimie d’achat passe avant toute nécessité ou intérêt. Derrière cette première dénonciation, Cohen lance une deuxième charge acerbe à l’encontre des industriels sans scrupule capables de vendre n’importe quoi pour faire du fric sans se préoccuper des conséquences. Et si conséquences il y a, l’ironie cynique peut les pousser encore plus loin allant jusqu’à modifier un brin leur horrible produit pour le revendre autrement ensuite sous un autre nom.

The Stuff n’est pas qu’un film d’horreur délirant dans son concept. C’est aussi une petite série B plutôt intelligente dans son fond, pas si insipide qu’elle n’y parait. Gentiment gore, avec quelques moments de bravoures étonnants et visuellement réussis, elle s’est aujourd’hui imposée comme un classique des années 80. Pourtant, elle a bien vieilli cette œuvre de Larry Cohen. Et c’est là que la comparaison avec The Blob fait mal. Si le film de Chuck Russell n’a rien perdu de ses qualités et reste un authentique plaisir jubilatoire de grande classe, The Stuff a souffert du temps en plus de ne pas être un si bon film que ça à la base. Narration lente et monotone, musique insupportable, interprétation très moyenne, des premiers rôles fades aux seconds qui viennent cabotiner comme Paul Sorvino ou Danny Aiello, emprunts forcés à tout un tas de films de The Thing à L’Invasion des Profanateurs de Sépulture en passant par les anciennes versions du Blob, et pas mal de moments relevant du grand n’importe quoi, bref, cette petite sucrerie est sympathique sans être transcendante. The Blob n’a aucun souci à se faire, il reste le must des eighties dans le genre.

Bande-annonce :

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