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6 YEARS de Hannah Fidell : la critique du film [Champs-Élysées Film Festival]

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Capture d’écran 2015-06-14 à 13.12.11note 6.5 -10
Nom : 6 Years
Père : Hannah Fidell
Date de naissance : 2015
Majorité : Inconnue
Type : Sortie indéterminée
Nationalité : USA
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Drame, Romance

 
 
 

Livret de famille : Taissa Farmiga (Mel), Ben Rosenfield (Dan), Joshua Leonard (Mercer), Lindsay Burdge (Amanda)…

Signes particuliers : Sans révolutionner quoique ce soit, Hannah Fidell signe un romance dramatique d’une incroyable justesse dans les petits détails qui l’animent.

UN PARFUM DE CRÉPUSCULE

LA CRITIQUE

Résumé : Dan et Melanie ont 20 ans. Ils sont ensemble depuis six ans et s’aiment depuis l’enfance. Mais quand la maison de disques dans laquelle Dan fait son stage lui propose un emploi, leur couple est mis à rude épreuve. Entre sa carrière et sa relation avec Mel, il doit choisir. Quel avenir pour leur couple ?6_yearsL’INTRO :

C’est grâce au soutien des Frères Duplass (Jeffrey who Lives at Home) que la jeune réalisatrice Hannah Fidell a pu embrayé sur son second long-métrage, deux ans après un premier effort (A Teacher) remarqué dans plusieurs festivals de cinéma indépendant comme Sundance ou le SXSW d’Austin en 2013. Le duo de frangins producteurs/réalisateurs est venu trouver la jeune femme pour lui proposer un long-métrage sur la thématique des violences domestiques en lui laissant carte blanche pour faire ce qu’elle voulait. Tourné à l’économie en 18 jours, 6 Years est le résultat de ce travail, inspiré de l’idéologie du Dogme danois. L’histoire d’un jeune couple d’une vingtaine d’année, ensemble depuis déjà six ans, et se retrouvant au carrefour de leur histoire d’amour. Taissa Farmiga, jeune sœur de Vera, et Ben Rosenfield (aperçu dans A Most Violent Year) incarne les deux visages de cette relation à la fois longue et juvénile, en pleine transition de vie.6_years_2L’AVIS :

Étrangement, le sujet de départ sur les violences domestiques qui avait motivé la démarche de 6 Years, a finalement disparu du processus d’écriture d’Hannah Fidell. S’il reste très lointainement perceptible au détour de quelques scènes spécifiques, la jeune femme sera partie dans une toute autre direction, ayant préféré s’attarder sur ces petits moments quasi-imperceptibles, annonciateurs du crépuscule d’une relation de couple avant même que le déclin ne s’opère de façon évidente. Collant au plus près de ses personnages par beaucoup de plans serrés ou rapprochés pour capturer l’intensité et l’essence de ses scènes dans un tournage libre, ayant priviligié la spontanéité, l’improvisation et l’instantanéité, Hannah Fidell croque sa « romance » à un âge charnière rarement abordé au cinéma. On a coutume de parler de l’avant, des relations adolescentes et des premiers émois amoureux, on a l’habitude de voir des films sur l’après, quand la routine décennale s’est installée. Mais c’est plus rarement que le cinéma se penche sur ce moment où le parallélisme des chemins de vie est mis à rude épreuve avec les premières évolutions des deux parties d’un couple à la fois établi et pourtant, en pleine construction. Elle, est une étudiante qui aspire à une vie qu’elle s’est déjà toute tracée dans sa tête. Lui, est un nouveau stagiaire dans un label de musique. Eux, sont confrontés à ces petits signes qui, en filigrane, tend à faire diverger les lignes droites contiguës de leurs existences programmées. Comment gérer une relation dans une phase de vie où l’on commence à penser son avenir ? Comment conjuguer intérêts personnels et intérêts communs, comment faire comprendre à l’autre que l’on est en train de changer ? Sur la base de cette idée dominante, Hannah Fidell développe quantité de petits questionnements adjacents, sur les déséquilibres au sein d’un couple, sur les compromis, sur la façon de gérer les évènements qui affectent un long fleuve tranquille, sur la difficulté de supporter l’état de fait où l’un des deux est clairement dépendant de l’autre…

Avec beaucoup de sincérité et de sens de l’observation, Hannah Fidell signe un drame touchant et presque existentiel, qui épate par sa justesse et sa véracité, notamment dans sa manière d’explorer avec tact et délicatesse, des micro-moments de la vie d’un couple qui en disent long. 6 Years n’est pas un film construit sur la base de gros ressorts dramatiques trépidants, mais plutôt une chronique subtile saisissant son propos en piochant ses instants entre les lignes, préférant laisser de côté les gros moments fondateurs pour puiser son essence dans des petits moments à teneur symbolique. Et finalement, son film d’embrasser quelque-chose d’universel sur le parcours de chacun dans une relation. En dépit de nombreuses maladresses, le résultat est pertinent et plein d’authenticité, en plus d’être illuminé par de merveilleux comédiens et traversé de scènes poignantes, à l’image d’un final bouleversant qui résume à lui-seul, tout le cynisme que peut recouvrir certaines situations de couple tragiques.

BANDE-ANNONCE : Prochainement…

Par Nicolas Rieux

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