Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : La Migliore Offerta
Père : Guiseppe Tornatore
Date de naissance : 2014
Majorité : 19 novembre 2014
Type : Sortie DVD, Blu-ray
Nationalité : Italie
Taille : 2h11 / Poids : 13,5 M€
Genre : Drame, Thriller, Romance
Livret de famille : Geoffrey Rush (Virgil), Jim Sturgess (Robert), Sylvia Hoeks (Claire), Donald Sutherland (Billy), Philip Jackson (Fred), Dermot Crowley (Lambert)…
Signes particuliers : On espérait le retour d’un bon Guiseppe Tornatore après quelques films mineurs dont la grosse déception Baaria. On a été servi avec cet élégant et sensuel thriller dramatique.
L’ART… ET LA MANIÈRE
LA CRITIQUE
Résumé : Virgil Oldman est un commissaire priseur de renom. Véritable institution dans le milieu de l’art et misogyne assumé, il n’a de relation intime qu’avec la collection de tableaux qu’il a su constituer secrètement au cours des années. Personne ne le connaît vraiment, même pas son vieil ami marchand d’art Billy. Lorsqu’une cliente lui demande une expertise mais n’accepte de lui parler qu’au téléphone, Virgil est piqué de curiosité et ne peut se résoudre à laisser tomber l’affaire. Quand il la voit pour la première fois il tombe violemment sous son charme. L’INTRO :
Réunion de beaux noms du cinéma italien pour The Best Offer, nouveau film écrit et réalisé par Guiseppe Tornatore (Cinema Paradisio), produit par le fils De Laurentiis et dont la musique est composée par le grand Ennio Morricone… Un casting derrière la caméra qui n’a rien à envier à celui de devant puisque cette histoire de commissaire priseur vieillissant se laissant happer par les mystères de l’amour, est portée par le charisme du brillant Geoffrey Rush et la beauté enivrante de la jeune et méconnue Sylvia Hoeks (qui ne va pas rester méconnue bien longtemps), tout deux épaulés par les non moins excellents Donald Sutherland ou encore Jim Sturgess. En nette perte de vitesse depuis une quinzaine d’année (4 films seulement depuis 2000 dont seul Malèna sortait du lot), Guiseppe Tornatore nous avait quitté sur une grosse déception avec sa fresque historique Baaria il y a quatre ans. Retour convaincant ou énième preuve que Tornatore appartient au cercle des metteurs en scène très surcotés (après tout, à part Cinema Paradisio…), The Best Offer avait quelque-chose de capital pour la suite de la carrière du cinéaste.
L’AVIS :
Quelque part à mi-chemin entre Hitchcock et Visconti, deux références pas déplaisantes, Guiseppe Tornatore livre un faux thriller machiavélique et véritable film romantique voluptueux (ou l’inverse), construit comme un drame élégant autour d’un vrai suspens haletant, ou plutôt fascinant, devrait-on dire. Car c’est de cela dont il s’agit avec The Best Offer, d’une œuvre captivante et enivrante, au pouvoir de séduction indéniable, résonnant avec les nombreuses œuvres d’art qu’elle laisse admirer dans toute leur splendeur. Tornatore signe un film laissant transpirer son amour de l’art en général, plastique, photographique, mécanique, cinématographique, musical, pictural… Seules la beauté et la recherche d’une forme de perfection fascinante compte. Et c’est exactement ce à quoi va ressembler The Best Offer, un thriller romantique presque fantasmagorique, cherchant à séduire et fasciner alors que Tornatore nous abandonne dans son ode à la perfection sans cesse recherchée, dans l’expression artistique, dans sa contemplation, comme dans les relations humaines. Amour de l’art et art d’aimer, le cinéaste italien lie ces deux thématiques dans un exercice délicat et sensible sur l’ivresse, procurée tant par le pouvoir d’envoutement que peut exercer la beauté artistique comme l’amour désarmant.
Au son d’une bande-originale du grand Morricone qui coule littéralement dans les oreilles, The Best Offer apparaît comme un film censé dans la filmographie de son auteur même s’il surprend par son esthétisation de la pureté. Une œuvre léchée transpirant l’amour des arts, thématique qu’il a toujours affectionné, porté par des personnages forts et dont les relations entre eux le sont tout autant. A plus forte raison quand ils sont incarnés par des comédiens de la trempe d’un Geoffrey Rush, littéralement habité par son personnage d’apparence froide et distante, phobique du contact humain direct, mais désarmé par la beauté sibylline d’une incroyable Sylvia Hoeks, sorte de naïade subjuguante. D’une durée conséquente (2h10), The Best Offer ne tient pas forcément sur toute la durée. Son dernier tiers plus poussif que les virtuoses deux premiers, n’est pas toujours formellement et narrativement réussi mais heureusement, il est sauvé par un final à la noirceur inattendue venant redonner un coup de fouet au film et le replacer dans une perspective l’ouvrant vers d’autres thématiques notamment sur la dangerosité de l’amour en général.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux