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SING STREET de John Carney : la critique du film

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sing_street_affiche Mondo-mètre
note 4.5 -5
Carte d’identité :
Nom : Sing Street
Père : John Carney
Date de naissance : 2016
Majorité : 26 octobre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA, Irlande, Angleterre
Taille : 1h47 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de famille : Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Aidan Gillen…

Signes particuliers : La nouvelle merveille de John Carney. Précipitez-vous !

LE FEEL GOOD MOVIE FAÇON JOHN CARNEY

LA CRITIQUE DE SING STREET

Résumé : Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant  « Top of the Pops » est incontournable. Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecœur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter. Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir,  il lui propose de jouer dans son futur clip. sing_street_film_3Musique et cinéma ont toujours fait bon ménage. Peut-être parce que l’un est le complément idéal de l’autre et vice versa. En tout cas, John Carney l’a bien compris, lui le musicien devenu cinéaste. Et quel cinéaste ! En un mouvement de caméra, en une chanson, en une vibration positive, Carney nous avait retourné avec son grisant New York Melody, feel good movie plein de fraîcheur et d’énergie fabuleusement incarné par Keira Knightley et Mark Ruffalo. Deux ans plus tard, l’irlandais remet ça avec Sing Street, probablement son plus beau film à ce jour.

L’avis de Nicolas :

De film en film, c’est une évidence que John Carney murît, son talent s’affine, son cinéma est de plus en plus maîtrisé, tant dans l’écriture que dans la mise en scène. De ses thématiques à la force de son histoire en passant par l’entremêlement entre musique et cinéma, sa marque de fabrique désormais, Sing Street se fait le témoin de cette évolution élévatrice. Avec ce huitième long-métrage, Carney atteint des sommets et livre un petit bijou pas loin du chef-d’œuvre totalement enivrant, de ces films qui emportent tout sur leur passage par leur beauté, leur panache, leur puissance. Sing Street est magnifique, Sing Street est drôle, Sing Street est profond, romanesque, musical et bouleversant. Par le biais d’un récit d’émancipation initiatique, John Carney déploie une épopée intimiste a échelle follement humaine. L’histoire d’un adolescent qui va grandir par sa passion, poussé par l’amour pour une belle fille inaccessible, poussé par un grand frère protecteur, poussé par l’affirmation de ses convictions. Croire en soi, c’est déjà la moitié du chemin parcouru quand on veut atteindre un but. Les ingrédients qui viendront ensuite participer à l’aventure, ne seront que du carburant alimentant un moteur déjà allumé et ronronnant. C’est au fond ce que raconte Sing Street en son cœur, superbe récit de la marche en avant d’un ado du pauvre Dublin des années 80. Il aime la musique, il aime chanter, il aime la belle Raphina et de son état de timide maladif, il va s’envoler plus haut que son monde.sing_street_filmBon sang, qu’est-ce qu’on peut aimer John Carney dans des moments comme celui-là ! Quand le cinéma déploie toute sa grandeur d’âme pour raconter de telles histoires aux bienfaits insoupçonnables. Avec Sing Street, formidable balade dans les glorieuses eighties, le cinéaste nous offre un concentré d’énergie porteuse de bonnes ondes. Un nouveau feel good movie intelligent et passionné, fonctionnant à l’émotion, à la nostalgie musicale, et à la force de son récit formidablement exaltant. Sur une B.O. explosive qui mélange classiques du rock et nouvelles chansons excellentes et grâce à des personnages magnifiquement attachants, Sing Street nous embarque totalement, amoureusement, avec une jovialité qui n’a d’égale, que le torrent d’émotions qu’elle drague avec elle. Sing Street est un vrai coup de cœur, que l’on se plaira à voir et à revoir indéfiniment.reynorL’avis de Raphaela :

Tout commence par une fille, comme toujours. Elle s’appelle Raphina, elle a 16 ans. Elle est belle et annonce d’un ton assuré à ceux qui ont l’honneur de pouvoir lui adresser la parole, qu’elle va devenir mannequin, à Londres bien entendu. Symbole d’une génération d’irlandais désespérés nés dans un univers social et économique chaotique, elle pense que l’herbe est plus verte de l’autre côté de la mer. C’est pour elle que va se décarcasser Conor, le jeune anti-héro du film. Nous sommes dans les années 80, et c’est le début des « clips » vidéos. L’occasion rêvée pour l’ado, de venir parler à cette mystérieuse jeune femme qui se tient fièrement à l’entrée de son foyer situé en face de la nouvelle école du jeune homme. Il a un an de moins qu’elle, pense que sa vie est un enfer car ses parents divorcent et qu’ils viennent de le transférer dans une école de religieux tenu par un prêtre un peu trop autoritaire, et applique tout ce que son raté mais inspirant grand frère lui met dans la tête. Pour le meilleur. Grâce à ce personnage de gourou qui n’a jamais pu concrétiser son rêve de s’enfuir de cette Irlande maudite pour devenir musicien, Conor va devenir quelqu’un. Brendan (son frère) est le moyen, Raphina, elle, est la fin.singstreetJohn Carney nous raconte sous un jour positif cette Irlande qui se cherche. On s’attache à la bande d’originaux dont notre jeune poète torturé s’entoure pour constituer son groupe de rock, et tout le long, c’est la bande originale d’une qualité remarquable qui nous entraîne dans un univers musical riche et évolutif au fil des influences et des périodes de la vie du jeune outsider. Des références à The Cure, Duran-Duran, Bowie et quelques tacles à l’attention de Phil Collins, les dialogues sont drôles, les personnages touchants et atypiques. Ce film restera gravé comme un beau récit sur les liens : sociaux, amoureux, fraternels, ainsi qu’une réponse brillante aux brutes et aux rabats joies en tout genre qui peuplent ce monde.

Par Raphaela Louy & Nicolas Rieux

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