Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Sherlock Holmes : A Game of Shadow
Parents : Guy Ritchie
Livret de famille : Robert Downey Jr, Jude Law, Noomi Rapace, Rachel McAdams, Jared Harris, Stephen Fry, Kelly Reilly, Eddie Marsan, Paul Anderson III…
Date de naissance : 2012
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 2h07 – 125 millions $
Signes particuliers (+) : L’humour toujours aussi drôle. Le duo d’acteurs toujours aussi bon. Une construction intéressante dans le fond.
Signes particuliers (-) : Scénario confus et brouillon. Long, ennuyeux, plus tape à l’oeil et efficace que bourré de charme. Excessif.
GUY RITCHIE ? ÉLÉMENTAIRE MON CHER WATSON…
Résumé : Sherlock Holmes et son complice de toujours, le Dr Watson, doivent faire face à un terrible mal fait homme, le diabolique et intelligent professeur Moriarty, tirant les ficelles de complots internationaux servant ses noirs desseins…
On avait quitté l’insupportable anglais Guy Ritchie il y a trois ans avec son étonnante adaptation des aventures du plus célèbre des détectives britanniques, le privé Sherlock Holmes. Si le traditionnel style clinquant et excité du cinéaste avait de quoi en révulser plus d’un, fort était de reconnaître que son premier opus s’était révélé comme un bon moment de réjouissance cinématographique avec tout ce qu’il fallait de légèreté, d’entrain et d’idées bouillonnantes, le plus marquant ayant été le renouveau du metteur en scène qui délaissait les boutons de sa table de montage pour privilégier une vraie mise en scène fluide, posée et virevoltante, tout en inventivité et en dynamisme, portée par une BO des plus entraînantes. Et Sherlock Holmes d’avoir été ainsi une belle réussite surprise. On ne pouvait donc qu’être impatient de retrouver les aventures du tandem Robert Downey Jr / Jude Law, aux prises cette fois-ci avec le diabolique professeur Moriarty, personnage à l’intelligence prodigieuse, égalant même celle de notre génie Holmes, offrant ainsi une sacrée belle opposition, le détective trouvant enfin un adversaire à sa taille et sa mesure. Un Professeur qui nourrit de sombres desseins, tirant les ficelles d’une machination internationale et complexe faisant écho aux nombreuses théories conspirationnistes actuelles, faites de complots machiavéliquement orchestrés, de sociétés secrètes et de maîtres excellant dans l’art de la manipulation.
On prend les mêmes donc et on recommence, stars et réalisateur, pour de nouvelles aventures palpitantes qui vont cette fois-ci, s’internationaliser avec un passage, le temps d’un bon moment, en France. D’où un choix de casting plutôt amusant pour les chauvins avec la… non présence de Gilles Lellouche, le pauvre malheureux comédien, tout fier de sa participation à ce blockbuster, ayant été trappé au montage final ! On espérait, même si cela peu paraître peu ambitieux, de retrouver une suite au premier volet, dans la même veine et avec le même style. C’était peut-être trop demander à un Guy Ritchie qui renoue, dans une proportion moindre certes mais quand même, avec ses éternels défauts d’antan. Montage survolté, mise en scène excitée, effets gratuits et abusifs, Sherlock Holmes 2 ne parvient pas vraiment à retrouver le charme de son réussi modèle. Ritchie propose un scénario confus, riche mais brouillon, recherché mais manquant cruellement de fluidité rendant finalement son résultat bien indigeste. Le cinéaste capitalise pourtant sur les facteurs ayant fait le succès du premier volet, avec ce délicieux mélange entre rétro et modernisme caractérisant ce Sherlock Holmes version 2000. Mais là où le précédent affichait une forme de simplicité rafraîchissante, ce second opus s’avère long, trop long et bien fouillis et épais, dans le mauvais sens du terme pour une fois. L’effet de surprise étant passé, Ritchie peine à innover une seconde fois consécutive malgré quelques bonnes idées et un récit plus dense. Un récit qui cherche à se vouloir plus complexe mais qui se perd en route, délaissant nombre de protagonistes (la fiancée de Watson campée par la lumineuse Keilly Reilly ou le policier benêt Lestrade – Eddie Marsan).
Si Sherlock Holmes 2 comporte son lot de séquences bien troussées et d’idées bien senties, reste que le tout sonne le too much, Ritchie faisant du « cabotinage de mise en scène », poussant à l’excès les précédents bons points qui plaidaient en sa faveur. Long, ennuyeux par ses allures bruyamment assommantes, ce second volet ne retrouve pas la fraîcheur de son aîné, pas plus que son originalité et surtout sa fluidité. Métaphoriquement, on passe d’une petite salade de fruit estivale à un gros cake au chocolat hivernal. Sans être totalement désagréable, ça a tendance à rester un peu trop sur l’estomac.
Bande-annonce :