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KUNDO : la critique du film [Sortie DVD/Blu-ray]

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Spectateurs

Kundo_bluraynote 7.5 -10
Nom : Kundo
Père : Yoon Jong-Bin
Date de naissance : 2014
Majorité : 02 juillet 2015
Type : Sortie Blu-ray/DVD
(Editeur : Metropolitan Films)
Nationalité : Corée du Sud
Taille : 2h15 / Poids : 7 M$
Genre : Historique, Action

 
 
 

Livret de famille : Ha-Jung-Woo (Dolmuchi), Gang Dong-Won (Jo Yoon), Ma Dong-Seok (Tianbao), Cho Jin-Woong (Lee Tae-ki), Yoon Ji-Hye (Ma-hyang), Kim Sung-Kyun (Jang) ou Lee Geung-Young (Ttaeng-choo), Lee Sung-min (Dae-ho), Ju Jin-mo (Song Young-gil)…

Signes particuliers : On ne remerciera jamais assez le cinéma coréen de nous offrir ce genre de grand spectacle épique de qualité !

LE GANG DES ROBINS DES BOIS CORÉENS

LA CRITIQUE

Résumé : Alors que les catastrophes naturelles à répétition provoquent famines et épidémies, les mauvaises récoltes amènent les nobles du Royaume à exploiter le peuple qui s’insurge. Ceux qui sont capturés sont exécutés, les autres fuient dans les montagnes où ils deviennent des hors la loi prêts à se battre pour rétablir la justice…wk-kundo0829L’INTRO :

Depuis le temps que l’on dit que le cinéma coréen est probablement la meilleure cinématographie du monde. Des drames sociaux réputés pour leur âpreté aux blockbusters ultra-spectaculaires, des films d’auteur passionnants aux polars noirs sans concession, des films de gangsters haletants au cinéma de genre capable de transcender son registre, la richesse du septième art coréen n’est plus à démontrer et dure depuis maintenant pas mal, au point que le pays du matin calme s’est implanté dans le cœur de nombreux cinéphiles à travers le monde, comme étant la nation aux valeurs sûres assénant des claques avec une régularité unique. C’est aussi la cinématographie résistant le mieux à l’invasion hollywoodienne sur son propre marché, chose à vrai dire normale, puisque le cinéma coréen fait souvent largement mieux que son concurrent à l’impérialisme pas toujours justifié. En tout cas, Yoon Jong-Bin n’est pas le plus célèbre de ses représentants mais c’est un jeune réalisateur au potentiel énorme, potentiel que l’on avait pu déceler à travers de ses trois précédentes réalisations, The Unforgiven en 2005, Beastie Boys en 2008 puis Nameless Gangster en 2011. Trois ans plus tard, le cinéaste est de retour, avec son film le plus ambitieux à ce jour, le plus incroyable aussi. Kundo est une grosse production budgétée à 7 M$, ce qui pourra sembler dérisoire comparé aux envolées multimillionnaires hollywoodiennes (et même comparé aux budgets de bien des films français « en vue ») mais qui représente pourtant une somme côté asiatique, dans un pays qui sait optimiser ses dépenses et qui n’a pour habitude de jeter l’argent par les fenêtres. S’il est loin d’être le plus gros financement de l’histoire du cinéma coréen, Kundo est en tout cas significatif de ce qu’est capable de produire la Corée du Sud avec une telle somme. On ne doute pas une seule seconde que la même chose aux Etats-Unis, coûterait aisément la bagatelle d’une bonne centaine de pétrodollars. Avec un casting très solide, réunissant des noms qui parleront probablement aux irréductibles de cinoche asiatique et qui pour la plupart avait déjà bossé avec le cinéaste sur Nameless Gangster, tels que Ha-Jung-Woo (The Agent), Gang Dong-Won (Voice of a Murderer, Haunters), l’illustre et excellent Ma Dong-Seok (Murderer, Doomsday Book), Cho Jin-Woong (We are Brothers, Hawyi), la belle Yoon Ji-Hye (No Mercy for the Rude), Kim Sung-Kyun (The Neighbors) ou Lee Kyoung-Young (New World, A Better Tomorrow), le quatrième long-métrage de Yoon Jong-Bin est l’un des must de l’année côté Corée du Sud, dans la catégorie  » très grand spectacle aux intentions gigantesques ».10548213_10204244803874035_2364765749999632149_o-e1415395875744L’AVIS :

Kundo, c’est quoi ? C’est bien simple, Kundo, c’est un peu tout. C’est la définition même du blockbuster total, réunissant tous les ingrédients nécessaires pour un immense spectacle massif. Le public coréen ne s’y est pas trompé puisque le film a été un succès retentissant, battant à plates coutures des films attendus comme Dragon 2 ou La Planète des Singes : L’Affrontement. Dans le désordre, le nouveau film de Yoon Jong-Bin propose un déluge d’action tonitruante, des combats exceptionnels et brutaux magnifiquement chorégraphiés et savamment montés, une riche galerie de personnages iconiques, des ressorts dramatiques forts, une intrigue palpitante, des notes d’humour bienvenues pour équilibrer un récit capable de se révéler très sombre dans le drame. Divertissement adulte absolument foisonnant et d’une intensité rare, Kundo joint tous ces éléments et les nouent à la force d’une mise en scène qui affiche poigne, panache et virtuosité, au point de faire passer le film pour une succession de moments de bravoure tous plus saisissants les uns que les autres. Sans conteste, Yoon Jong-Bin est un metteur en scène ultra-talentueux et il démontre ses aptitudes avec ce spectacle grandiose, tour à tour virevoltant, cruel, violent, drôle, poignant.Kundo11Empruntant au western spaghetti, aux fresques médiévales à la chinoise, au cinéma pulp d’un Tarantino, à Robin des Bois ou encore au folklore local, Kundo est l’une des fresques épiques les plus excitantes vue depuis un moment. On pourra lui reprocher son manichéisme, certaines facilités ou clichés, mais qu’importe, on est dans un cinéma de divertissement et Kundo a suffisamment d’arguments pour se hisser dans le très haut du panier. Le scénario reste calqué sur une dynamique classique, la trajectoire du faible subissant une injustice qui va le motiver à devenir fort pour se venger d’un seigneur local impitoyable et redoutable. Rejoignant un groupe de bandits justiciers et protecteurs des opprimés, Dolmuchi va entamer sa croisade vengeresse sur fond de lutte des classes et de guérilla entre les hommes du Bien et ceux du Mal dans une Corée en proie au trouble. Kundo n’invente rien narrativement. Le film s’applique seulement à prendre à son compte les légendes locales pour confectionner un blockbuster aussi solide que formidable. Régal qui ne laisse pas de répit pour que l’ennui s’installe, Kundo est l’un des DTV les plus recommandables de l’année. Et à ce titre, on regrettera de ne pas voir plus fréquemment ce genre de film en salles ! Un vrai film « cool » à l’image de sa bande originale, affichant puissance, style, frénésie et grandiloquence, au gré de ses séquences époustouflantes mêlées à une dureté de ton qui impacte son histoire en cristallisant les sentiments du spectateur autour de son arc dramatique peu original mais archi-maîtrisé. En résumé, Kundo est beau, bon, brutal, et peut parader fièrement car il offre exactement ce qu’on en attendait, en plus de surprendre par sa qualité plastique et sa mise en scène prodigieuse sublimant des plans somptueux, comme on aimerait en voir plus souvent.kundo05

LE TEST BLU-RAY

Un mot de l’édition Blu-ray proposée par Metropolitan Films, qui eu du flair avec Kundo et qui a su valoriser son produit. Image impeccable et d’une netteté sidérante, son puissant et parfaitement équilibré à partir d’un solide DTS-HD 5.1, on n’aura clairement rien à redire sur la plastique du film couché sur la galette. Le menu aura pu être un poil plus soigné mais ce n’est que du détail. Côté suppléments, si l’on se plaint parfois d’une absence de bonus sur les blockbusters venus d’Asie, ce n’est pas le cas ici puisque le Blu-ray (comme le DVD) propose les images de l’avant-première, la conférence de presse du film, un module sur les coulisses du tournage et des extraits du storyboard digital. Il y avait matière à faire plus mais on dira que c’est déjà bien.

LA BANDE-ANNONCE (en VF malheureusement) :

Par Nicolas Rieux

One thought on “KUNDO : la critique du film [Sortie DVD/Blu-ray]

  1. Je viens de voir ce film duquel j’ignorais tout. J’ai passé un excellent moment devant un spectacle d’une ampleur et d’une intensité qui rivalise largement avec ses équivalents américains, si tant est qu’il en existe encore.

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