Mondociné

D’UNE VIE À L’AUTRE de Georg Mass
Critique (en salles – drame)

Partagez cet article
Spectateurs

118183.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 6.5
Carte d’identité :
Nom : Zwei Leben
Père : Georg Maas
Livret de famille : Juliane Köhler (Katrine), Liv Ullmann (Ase), Sven Nordin (Bjarte), Ken Duken (Sven Solbach), Julia Bache-Wiig (Anne), Rainer Bock (Hugo), Thomas Lawinsky (Kahlmann), Klara Manzel (Katrine jeune)…
Date de naissance : 2013
Majorité : 7 mai 2014 (en salles)
Nationalité : Allemagne, Norvège
Taille : 1h37
Poids : Budget NC

Signes particuliers (+) : Un drame familial aux allures de thriller passionnant, plongeant dans les méandres du lourd passé de l’Allemagne pour faire remonter à la surface secrets et traumatismes. Un film prenant au sujet fort.

Signes particuliers (-) : Une narration inutilement emberlificoteuse, jouant la déconstruction à base d’allers et retours temporels pour un résultat plus embrouilleur que maîtrisé. 

 

DRAMES DE L’HISTOIRE vs DRAMES PERSONNELS

LA CRITIQUE

Résumé : Europe 1990, le mur de Berlin est tombé. Katrine a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans. Elle est le fruit d’une relation entre une norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle parvient à s’échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère. Mais, quand un avocat lui demande de témoigner dans un procès contre l’Etat norvégien au nom de ces «enfants de la honte», curieusement, elle refuse. Progressivement de lourds secrets refont surface, dévoilant le rôle de la STASI, les services secrets de la RDA, dans le destin de ces enfants. Pour elle et ses proches, quel est le plus important ? la vie qu’ils ont construite ensemble, ou le mensonge sur lequel elle repose ?…d'une vie à l'autre 15.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx L’INTRO :

Plus de dix ans après son premier long-métrage NeuFundLand (à vos souhaits), le cinéaste allemand Georg Maas revient à la fiction après un passage par le documentaire. Son deuxième effort de cinéma, D’une Vie à l’Autre, est une adaptation revisitée du roman éponyme d’Hannelore Hippe, coscénariste du film et qui a participé à réécrire sa propre histoire en changeant le point de vue adopté initialement dans son ouvrage littéraire. Présenté comme un croisement entre la série Borgen et le désormais classique à succès La Vie des Autres, un bon moyen de capitaliser sur ce bijou mondialement récompensé, D’une Vie à l’Autre nous entraîne dans les méandres des lourds secrets qui jalonnent l’histoire allemande de la deuxième moitié du XXème siècle, du nazisme au communisme de la RDA en passant par la terrifiante STASI et ses manigances opaques qui remontent encore aujourd’hui à la surface.20170110.JPG-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’AVIS :

Passionnant et tout bon film qu’il soit au demeurant, D’une Vie à l’Autre ne parvient pas à emprunter à son voisin évoqué la maîtrise formelle et surtout narrative qui en ont fait la pépite du cinéma allemand récent que l’on connait. Georg Maas joue trop maladroitement d’allers et retours temporels intempestifs emberlificotant sa trame au point de la rendre moins saisissable et glaçante qu’elle aurait pu l’être avec davantage de simplicité scénaristique. Si la volonté d’haletant thriller vissé à un drame familial lourd en prend un coup, de même que la tension pure souvent brisée par ces flashbacks déconstruisant la progression de l’histoire, reste que D’une Vie à l’Autre 21025093_20130806181500665.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxparvient quand même à nous happer par son riche sujet plongeant de manière introspective dans les affres d’un passé allemand encore traumatisant. D’une certaine exigent, notamment en terme de concentration pour suivre son fil, le film de Georg Maas cherche la densité en déployant ses ramifications sur plusieurs registres, du drame au thriller en passant par le film d’espionnage à l’ancienne. Et si la lourdeur de la mécanique décourage parfois, la peinture d’ensemble laisse une forte impression, dominée par l’exceptionnelle interprétation de ses comédiennes, Julianne Köhler et l’immense Liv Ullmann en tête. Passé revenant au galop dans un effet boomerang, souvenirs douloureux qui remontent à la surface, vies qui explosent, climat de paranoïa palpable, dilemmes forts, D’une Vie à l’Autre est efficace malgré ses carences et son faux air de déjà-vu, et mène sa barque à bon port, sans toutefois prendre le meilleur chemin.

 

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux