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HELL TOWN de Matt Shakman : la critique du film

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hell_townMondo-mètre
note 3 -5
Carte d’identité :
Nom : Cut Bank
Père : Matt Shakman
Date de naissance : 2014
Majorité : 18 janvier 2016
Type : Sortie Blu-ray/DVD
(Éditeur : Seven 7)
Nationalité : USA
Taille : 1h33 / Poids : 5 M$
Genre : Thriller

Livret de famille : Liam Hemsworth (Dwayne), John Malkovich (Vogel), Billy Bob Thornton (Big Stan), Teresa Palmer (Cassandra), Bruce Dern (Georgie), Oliver Platt (Barrett), Michael Stuhlbarg (Milton)…

Signes particuliers : Un petit DTV qui ne payait pas de mine mais qui s’est révélé être une bonne pioche !

UN POUR TOUS ET TOUS POURRIS

LA CRITIQUE

Résumé : Dwayne McLaren a toujours cherché un moyen de sortir de sa petite ville de Cut Bank. Quand il saisit l’occasion de partir dans une grande ville vivre avec sa petite amie Cassandra, il n’hésite pas. Mais ce coup de chance va se payer, et il est bientôt suivi par une suite de mauvaise fortune.hell_town_2L’INTRO :

Hell Town… En voilà un titre qui fleurait bon la série B nanarde, du genre à finir dans les bacs DVD étiquetés « Promo à 1.50€ » chez Auchan. Et ce n’est certainement pas sa jaquette passepartout mettant en avant ses stars cachetonneuses, qui allait l’aider à récupérer un peu du crédit qui lui faisait tant défaut. Sauf que voilà, on connaît tous le célèbre adage « Il ne faut pas toujours se fier aux apparences« . Ce premier long-métrage du serial-faiseur de séries qu’est Matt Shakman, est en une belle démonstration. Alignant les vedettes comme Patrick Sébastien aligne les tubes neuneu, Hell Town est un petit thriller se vantant modestement de jouer sur les terres du génial et culte Sang pour Sang des frères Coen. Passé sur les plateaux d’une flopée de séries télé parmi les plus célèbres de ces 10 dernières années (le bonhomme a bossé sur Les Frères Scott, Six Feet Under, Ugly Betty, Dr House, Mad Men, Fargo, The Good Wife et on en passe des vertes et des pas mûres), Matt Shakman s’est vu servir sur un plateau d’argent, une sacrée distribution pour animer sa première réalisation de cinéma. Liam Hemsworth, John Malkovich, Billy Bob Thornton, Teresa Palmer, Bruce Dern, Oliver Platt, Michael Stuhlbarg… Le casting de Cut Bank (son titre original) a de la gueule. On aimerait dire « au moins autant que le résultat » mais ce serait mentir. Du moins juste un tout petit peu.hell-townL’AVIS :

Dans les faits, Hell Town n’est pas un chef-d’œuvre, ni même une pépite fondamentalement inévitable. En revanche, il s’impose vite, non pas comme la série B nanarde que l’on pouvait redouter, mais au contraire, comme un petit thriller plutôt bien fichu, ne mentant pas sur ce qu’il propose quand il évoque le célèbre premier effort des frères Coen. Clairement, Matt Shakman connaît les classiques de ses mentors (dont leur fabuleux Fargo) et récite adroitement sa leçon bien inspirée. Hell Town convoque un mélange d’intrigue policière sombre et d’humour noir parfois à la lisière de l’absurde ou de l’ironique, mélange injecté pour cimenter un script tortueux et truffé de surprises dans son déroulé, le tout replacé au fin fond du trou du cul de l’Amérique, dans une petite ville peu bandante où tout le monde se connaît, où les anciens sont bourrés de préjugés, où les jeunes n’ont qu’une envie, celle de se barrer le plus loin possible, et où la médiocrité semble être un art de vivre avec lequel tout le monde compose dans un univers halluciné et replié en autarcie sur lui-même.cut-bank-photo-54d4a1e9845cbRondement mené grâce à un scénario ludique, roublard et particulièrement bien ficelé, multipliant sans cesse les rebondissements pour faire progresser un récit dense et aussi serré qu’un expresso italien, Hell Town fait mouche en jouant habilement de son absence de prétention, suivant non sans malice son postulat du « tout dérape dans un plan pourtant minutieusement préparé« . Efficace et suffisamment haletante pour distraire au-delà des espérances, la série B de Matt Shakman est bel et bien une surprise, certes mineure mais pas loin du jubilatoire, faisant écho aux nombreuses touches d’inattendu qui jalonnent son histoire accrocheuse où l’on ne peut se fier à rien. Tout n’est qu’apparences trompeuses dans cette étonnante ville de fous, au sens propre comme au sens figuré. Au final, sa réussite ne tient finalement pas à grand-chose. Seulement à un canevas futé et à un enchaînement narratif malin qui ménage ingénieusement son suspense. Et alors que premier et second degré s’entremêlent dans une foire d’empoigne surréaliste tendant encore un peu plus cette cavale frénétique au milieu d’un no man’s land à l’authenticité jouissive avec sa galerie d’autochtones savoureuse, Hell Town amuse, terrifie par son extrême noirceur, tient en haleine, et fait passer un bon moment, basique sur le fond, mais hautement divertissant sur la forme. On ne criera sûrement pas au génie, mais on saura néanmoins se contenter d’une balade violente et caustique, déployant une machination farfelue, bien tenue par de solides comédiens, à commencer par un étonnant Michael Stuhlbarg en attardé surprenant. Fort sympathique et assez surprenant pour convaincre.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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