Mondociné

PARTIR UN JOUR d’Amélie Bonnin : la critique du film [Cannes 2025]

Partagez cet article
Spectateurs

Nom : Partir un jour
Mère : Amélie Bonnin
Date de naissance : 13 mai 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique, Musical

Livret de Famille : Juliette ArmanetBastien BouillonFrançois Rollin, Dominique Blanc, Tewfik Jellab…

Signes particuliers : Une comédie dramatique drôle, pop et touchante.

Synopsis : Alors que Cécile s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant gastronomique, elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père. Loin de l’agitation parisienne, elle recroise son amour de jeunesse. Ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent…

LE FILM D’OUVERTURE DE CANNES 2025

NOTRE AVIS SUR PARTIR UN JOUR

Cannes 2025, c’est parti ! Et c’est la jeune Amélie Bonnin qui a eu l’honneur de lancer les festivités avec Partir un jour, son premier long métrage adapté d’un précédent court éponyme sorti en 2022 et couronné d’un César. Sacrée pression pour la cinéaste qui débute dans le grand bain. Beaucoup attendait un grand nom pour ouvrir la Compétition, la surprise a étonné. Mais même si l’on éprouve quelques réserves quant au choix d’un film très français dans l’âme (sans jugement aucun) pour ouvrir un festival à vocation internationale, reste que sa beauté est suffisamment séduisante pour que l’on se convainque que ça pourrait être une chouette édition.
Porté, comme le court avant lui, par la chanteuse Juliette Armanet et l’excellent Bastien Bouillon, Partir un jour est un mélange de drame, de comédie romantique, de romance et de film musical chanté. Beaucoup dégaineront très vite le célèbre On Connaît la Chanson d’Alain Resnais en référence absolue. Amélie Bonnin y inverse la mécanique de l’histoire de son court métrage. A l’époque, c’était un écrivain parisien qui revenait dans son calvados natal pour voir ses parents et recroisait au supermarché la route d’une amie d’enfance. Dans le long, c’est elle qui revient. Cécile est une ancienne gagnante du concours Top Chef sur le point d’ouvrir son restaurant. Quand son père fait une attaque, elle est contrainte de revenir dans sa campagne. Le séjour prévu bref se prolonge et Cécile retrouve Raphaël, un ancien amour de jeunesse…

C’est un bien joli film que signe là Amélie Bonnin qui exploite intelligemment la base qu’était son court pour en tirer une histoire plus complète, plus complexe aussi. Un film dans lequel les différentes tonalités sont au service d’un récit porteur en creux, de choses universelles. Le drame est l’occasion d’évoquer l’angoisse de voir ses parents vieillir et la peur de les perdre un jour, angoisse qui frappe tout le monde à une certaine période de sa vie. La comédie romantique, elle, est l’occasion d’évoquer les choix qui ont construit notre vie, avec peut être des regrets devant des choses que l’on a lâché en chemin. Le musical, avec ses classiques de la chanson française entonnés réellement par les protagonistes, est l’occasion d’invoquer un peu de nostalgie au milieu du rire et de l’émotion. L’idée n’est pas anodine car la nostalgie est l’un des sujets majeurs du film. Comment elle se construit, comment on y fait face et comment on vit avec, de gré ou de force.

Délicatesse, justesse et tendresse sont les mantras d’un film baigné de poésie, de douceur et d’une sensibilité bien travaillée. Fort d’une belle distribution (Juliette Armanet tire son épingle du jeu, Bastien Bouillon est fantastique et les seconds rôles de François Rollin à Dominique Blanc régalent), Partir un jour amuse autant qu’il bouleverse et nous emporte dans un flot doucement mélancolique qui est celui de la vie. Amélie Bonnin creuse bien ses personnages et à travers eux, insuffle un regard sur les soubresauts de l’existence traversée d’étapes, parfois joyeuses et parfois plus difficiles. Sans jamais tomber dans la miévrerie agaçante, Partir un jour est un bonbon aux goûts mi doux-amer mi-acidulé et il s’n dégage une joyeuse alchimie, entre les personnages mais aussi entre l’histoire contée et le spectateur qui la suit joyeusement.

 

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux