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MAIS VOUS ÊTES FOUS d’Audrey Diwan : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Mais vous êtes fous
Mère : Audrey Diwan
Date de naissance : 2018
Majorité : 24 avril 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Pio Marmai, Céline Sallette, Carole Franck…

Signes particuliers : Un film qui évite tous les pièges du registre dans lequel il s’aventure.

L’AMOUR PEUT-IL RÉSISTER À TOUT ?

LA CRITIQUE DE MAIS VOUS ÊTES FOUS

Synopsis : Roman aime Camille, autant qu’il aime ses deux filles. Mais il cache à tous un grave problème d’addiction, qui pourrait mettre en péril ce qu’il a de plus cher. L’amour a-t-il une chance quand la confiance est rompue ? 

A la base journaliste et romancière, Audrey Diwan est entrée dans le cinéma par l’entremise de son conjoint Cédric Jimenez, qu’elle avait épaulé dans le processus d’écriture des scénarios de La French ou HHhH. Mais maintenant qu’elle a un peu roulé sa bosse, il était de temps pour elle de voler de ses propres ailes et de réaliser son premier film. Mais Vous Etes Fous est né de la combinaison de deux histoires. La première, celle d’une mère qui s’est confiée à elle dans un parc après avoir perdu la garde de ses enfants suite à l’addiction de son mari. La seconde, un fait divers lu dans les journaux sur un couple de parisiens qui droguait leurs enfants. Mais Vous Etes Fous réunit Céline Sallette et Pio Marmaï pour un drame sur un couple balayé par une tornade soudaine. Roman et Camille s’aiment et ils aiment leurs enfants. Mais Roman a un problème. Il est secrètement accroc à la cocaïne. Jusqu’au jour où ce secret va lui exploser à la figure et draguer le couple dans un enfer dont il est difficile de revenir. Car l’amour peut-il résister à la perte de confiance ?

La première chose qui saute aux yeux à la découverte de Mais Vous Etes Fous, c’est la capacité d’Audrey Diwan a raconté quelque chose de tragique sans jamais basculer dans le pathos, dans l’excès de plombant ou dans la lourdeur misérabiliste. Son film garde toujours une parfaite distance dans le ton comme dans sa manière de raconter son fait divers, privilégiant un regard ému et émouvant sur le cauchemar vécu par des personnages jamais accablés par le récit ni par la mise en scène. Mais Vous Etes Fous en ressort grandi, fort d’une délicatesse qui accompagne en permanence cette approche toute en subtilité, en sensibilité et en justesse. Là où bien des cinéastes auraient surchargé l’intrigue en points narratifs dramatiques et/ou sensationnels, Audrey Diwan ne perd jamais de vue ce qu’elle raconte au plus profond de son scénario. L’histoire d’une famille qui se désintègre malgré la volonté de rester soudée. L’histoire d’une femme qui s’accroche à ce qu’elle a construit malgré l’incompréhension. L’histoire d’un homme qui a honte car son addiction lui a coûté ce qu’il a de plus précieux. Rien de plus, rien de moins. Pas de fioritures, pas d’épaississant, pas de sur-écriture, dans Mais Vous Etes Fous, chaque ligne de scénario et chaque plan sont utiles. Tout est planté avec intelligence, et le film en est d’autant plus dévastateur qu’il ne cède jamais à la tentation du manichéisme facile, si cher au cinéma-spectacle que renie Audrey Diwan avec un effort en prise avec une réalité bien plus bouleversante.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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