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LES PLUS BELLES ANNÉES D’UNE VIE de Claude Lelouch : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Les plus belles années d’une vie
Père : Claude Lelouch
Date de naissance : 2019
Majorité : 22 mai 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée, Marianne Denicourt…

Signes particuliers : Du pour, du contre, mais le meilleur Lelouch depuis un moment.

CHABADABADA – ACTE III

LA CRITIQUE DE LES PLUS BELLES ANNÉES D’UNE VIE

Synopsis :Ils se sont connus voilà bien longtemps. Un homme et une femme, dont l’histoire d’amour fulgurante, inattendue, saisie dans une parenthèse devenue mythique, aura révolutionné notre façon de voir l’amour. Aujourd’hui, l’ancien pilote de course se perd un peu sur les chemins de sa mémoire. Pour l’aider, son fils va retrouver celle que son père n’a pas su garder mais qu’il évoque sans cesse. Anne va revoir Jean-Louis et reprendre leur histoire où ils l’avaient laissée…

53 ans après avoir séduit la Croisette et raflé la Palme d’Or, Claude Lelouch réunit de nouveau Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant pour qu’ils refassent ensemble chabadabada. Entretemps, il y avait eu Un Homme et Une Femme, Vingt Ans Déjà, première suite au classique éternel du cinéma français. Avec Les Plus Belles Années d’une Vie, Lelouch complète et termine son aventure, et offre à son histoire d’amour, une trilogie bouleversante dessinée à travers les époques. De retour à ce même festival de Cannes qui avait propulsé jadis sa carrière, mais hors compétition cette fois, Lelouch et ses comédiens ont ému ou pas. Car Les Plus Belles Années d’une Vie est un film à deux visages, que l’on aime autant qu’il embête. 

POUR

Avec ce récit porté par une immense tendresse qui vient épouser la sensibilité d’un regard intime sur deux anciens amoureux vieillissants, Claude Lelouch signe l’un de ses meilleurs films depuis longtemps. Peut-être parce que la nostalgie vient l’aider, peut-être parce que l’on est bouleversé de retrouver ce duo qui a fait vibrer tant de coeurs, ou peut-être parce que l’on sent un côté testamentaire dans cette réalisation qui sera peut-être parmi les derniers films (voire le dernier film) des carrières des icônes que sont Trintignant et Anouk Aimée. Mais au-delà de cela, Les Plus Belles Années d’une Vie a quand même de belles choses à offrir, comme un portrait touchant où artiste et homme se confondent. On parle ici de Jean-Louis Trintignant, immense comédien que la caméra de Lelouch filme avec une mélancolie désarmante. Jadis belle gueule et excellent acteur, Trintignant est aujourd’hui un vieil homme qui regarde sa longue vie dans le rétroviseur alors que la mémoire se perd dans les nombreux chemins qu’a pu emprunter son existence. Dans le film, Trintignant est frappé d’Alzheimer et oublie. Il oublie parfois qu’il a été un grand pilote de course, il oublie parfois qu’il a une fille, il oublie parfois qui il est et se prépare à affronter la mort prochainement. Comment ne pas voir l’homme au-delà du rôle. Comment ne pas songer à l’incroyable carrière de cet enfant prodigue du cinéma français ? Comment ne pas penser à Marie Trintignant, dont le souvenir s’efface peu à peu mais que l’on ne veut pas oublier. Comment ne pas penser au fait que cette étoile du cinéma pourrait bien nous quitter prochainement alors que Trintignant approche de la barre des 90 ans et semble très affaibli. Dans Les Plus Belles Années d’une Vie, Trintignant déclame des dialogues magnifiques, qu’il essaie de s’approprier avec conviction et ça touche en plein coeur. S’il y a bien une chose que Lelouch a particulièrement réussi, c’est bien cela, l’écriture de ses textes, justes, profonds, poignants, qui philosophe sur la vie, les succès, les échecs et la vieillesse. Et alors que les images du premier Un Homme et Une Femme traverse l’écran, mêlées à celles de ce nouveau film, le spectateur a cette impression de voir une vie toute entière qui se résume avec ses extrémités, les débuts, la beauté et la fougue, puis l’immobilisme, la vieillesse et la peur de disparaître à jamais.

CONTRE

Mais malgré toutes les belles choses qu’il a à offrir, Les Plus Belles Années d’une Vie a un autre visage moins ravissant, en partie résultat d’un tournage pas simple. Trintignant a 88 ans. Anouk Aimée en a 87. Difficile d’imposer aux deux vedettes une longue production fastidieuse. Alors Lelouch s’est adapté, a filmé pendant seulement 10 jours tout ce qu’il a pu capturer avec sa caméra. Puis le film s’est dessiné au montage en y joignant l’original de 1966 et le court-métrage C’était un Rendez-Vous où Lelouch avait traversé Paris à fond la caisse en voiture au petit matin dans un élan suicidaire, court qu’il raccorde assez intelligemment à sa saga au final. Le réalisateur a mélangé tout cela pour essayer de raconter une dernière histoire, un ultime chapitre. Mais par moments, on a un peu cette impression d’un effort facile, plus « expédié à l’arrache » que « tourné avec talent ». En réalité, Lelouch n’a tourné qu’un demi-film et à grands renforts de flashbacks il a poussivement essayé d’en tirer un long-métrage qui tiendrait la route. Sauf que le metteur en scène abuse des images de son précédent classique pour boucher les trous et sur ce qu’il a tourné aujourd’hui, quantité de plans sont techniquement indignes entre faux raccords lumière ou on, images décadrées ou filmées à l’Iphone pour un résultat épouvantable. 

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

 

2 thoughts on “LES PLUS BELLES ANNÉES D’UNE VIE de Claude Lelouch : la critique du film

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