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CE QUI NOUS LIE de Cédric Klapisch : la critique du film

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note 2 -5
Carte d’identité :
Nom : Ce qui nous lie
Père : Cédric Klapisch
Date de naissance : 2016
Majorité : 14 juin 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Pio Marmai, Ana Girardot, François Civil, Jean-Marc Roulot, Maria Valverde, Karidja Touré, Florence Pernel…

Signes particuliers : Un Klapisch en petite forme, signe un film légèrement bouchonné.

PAS UN GRAND CRU, ENCORE MOINS UN MILLÉSIME

LA CRITIQUE DE CE QUI NOUS LIE

Résumé : Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent. ce_qui_nous_lie_2

Après un documentaire (sur le sportif Renaud Lavillenie) et quelques épisodes de la série Dix pour Cent, Cédric Klapisch est de retour au long-métrage, quatre ans après Casse-Tête Chinois. Avec Ce qui nous lie, l’auteur du Péril Jeune plonge au cœur des vignobles français, lui le grand amateur de Bourgogne, et signe une comédie dramatique brossant le portrait d’une fratrie confrontée à la mort d’un père aux allures de patriarche surplombant un domaine de renom désormais orphelin. Sur une saison, cette famille va devoir apprendre à se recomposer, à se ré-aimer, à aller de l’avant en dépit du passé. Et pour Klapisch, Ce qui nous lie est l’occasion, comme à l’époque de sa trilogie culte entamée avec L’Auberge Espagnole, de travailler avec la nouvelle génération du cinéma français, le cinéaste réunissant sous l’œil de sa caméra, quelques jeunes talents comme Pio Marmaï, Anna Girardot ou François Civil.ce_qui_nous_lie_4Le monde du vin et des vignobles a toujours exercé un pouvoir de fascination incroyable, et le cinéma n’a pas manqué son rendez-vous avec ce milieu incarnant à lui seul, de nombreuses thématiques à la fois humaines et presque métaphysiques. Derrière les bouteilles et les vignobles, c’est tout un univers à cheval entre la terre et le ciel, entre l’esprit et le physique, entre l’ancestral et la perpétuelle modernité, un univers d’équilibre alliant subtilité et rudesse, dureté du labeur et exigence de la finesse, et surtout, un monde entre le travail de la terre mère et l’art de la recherche du divin. Au cœur de ce maelstrom enivrant visant à créer du nouveau comme à perpétuer des traditions, se dégage du beau comme du tragique, de la réussite et des échecs, du suspens, de l’espoir, de l’entraide. Au fond, les vignobles sont un sujet très cinématographique.ce_qui_nous_lie_1Avec Ce qui nous lie, Cédric Klapisch s’impose comme un symbole du temps qui passe. Celui dont on louait le mordant et la fraîcheur d’hier, ne semble être aujourd’hui, plus que le fantôme rangé de ce jeune frondeur de jadis. Le réalisateur plonge ici dans un énième récit sur l’attachement aux racines, le devoir de transmission et la force des liens familiaux, le tout au cœur d’un vignoble, cadre emblématique incarnant mieux qu’aucun autre, toutes ces valeurs et thématiques. L’ennui, c’est que Ce qui nous lie passe après de nombreux efforts sur le même sujet, et parce qu’il peine à apporter quelque chose de nouveau, il laisse une sensation de déjà-vu avant, ailleurs, plusieurs fois, et en mieux. On pense au surprenant et réussi Tu Seras Mon Fils, au médiocre Premiers Crus et à d’autres. Ce qui nous lie a le défaut de ne pas se savoir comment se démarquer, de ne pas avoir une idée nouvelle, et de glisser vers un cinéma de papa qui fleure bon le bouchonné à filmer ainsi le « terroir » entre clichés et bons sentiments. Comme sa mise en scène d’ailleurs, démodée et seulement traversée de rares fulgurances. Comme le film en général, souvent tiède et inerte, seulement traversé de petites séquences inspirées, parfois drôles, parfois émouvantes. Mais s’il réussit à s’offrir comme un honnête effort habité par une sincérité indéniable, Ce qui nous lie passe néanmoins à côté de son sujet, parce qu’il est sans surprise, sur le fond comme sur la forme. A l’instar un petit vin timide, sans panache ni caractère, agréablement consommable à défaut de rester en bouche et en mémoire.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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