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AMERICAN NIGHTMARE 2 : ANARCHY de James DeMonaco
Critique – en salles (thriller)

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Spectateurs

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note 4.5
Carte d’identité :
Nom : The Purge 2 : Anarchy
Père : James DeMonaco
Livret de famille : Frank Grillo (Sergeant), Carmen Ejogo (Eva), Zach Gilford (Shane), Kiele Sanchez (Liz), Michael K. Williams (Carmelo), Zoe Soul (Cali), Jack Conley (Big Daddy)…
Date de naissance : 2014
Majorité : 23 juillet 2014 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 1h40
Poids : Budget 9 M$

Signes particuliers : Après un premier volet qui lorgnait davantage vers le thriller en huis-clos trop gentillet pour convaincre et bien loin du home invasion rugueux espéré, ce second volet s’ouvre sur l’extérieur. Le terrain de chasse était propice à un bon film d’horreur hargneux, mais cette fois-ci, la saga American Nightmare nous propose un film d’action. Décidément… 

 

LOS ANGELES, CE VASTE  TERRAIN DE CHASSE…

LA CRITIQUE

Résumé : Leo, un homme sombre et énigmatique, brigadier de police, est hanté par la disparition de son fils. S’armant d’un arsenal offensif et défensif, cet homme possédé est résolu à se purger de ses démons. Eva, une mère célibataire tentant tant bien que mal de joindre les deux bouts, et sa fille adolescente Cali vivent dans un quartier défavorisé et n’ont pas les moyens de s’offrir une bonne protection. Quand une poignée de «purgeurs» masqués pénètrent chez elles et les capturent, elles n’ont d’autre choix que de s’en remettre à leur libérateur fortuit, Leo. Au détriment de sa mission de vengeance «autorisée» contre celui qui a porté préjudice à sa famille, Leo, témoin de l’enlèvement d’Eva et Cali, ouvre le feu sur leurs agresseurs alors que Shane et Liz, un couple sur le point de se séparer, sont les victimes d’un acte de sabotage sur leur voiture à quelques minutes seulement du début de la Purge. Trouvant refuge dans le véhicule blindé que Leo a laissé ouvert pour porter secours à Eva et Cali, Shane et Liz s’allient alors à eux pour tenter de se défendre contre ceux qui ont la ferme intention d’exercer leur droit à la tuerie. Alors que ces cinq nouveaux alliés sont poursuivis à travers la ville, dans un sinistre jeu de «tue-moi ou je te tue» effaçant la frontière entre vengeance sponsorisée et justice humaine, tous sont amenés à remettre en question tout ce que leurs dirigeants leur ont toujours prôné.american nightmare 2 L’INTRO :

Jason Blum, producteur cinéphile au flair unique, est devenu en l’espace de quelques années non seulement une machine à succès mais aussi une institution du cinéma de genre, fort d’un modèle économique à la fois brillant et efficace. Une équipe de fidèles dans une entreprise aux allures de boîte familiale, des salaires très bas mais associés à un intéressement sur les marges réalisées, des productions à petits budgets mais à gros potentiel de rentabilité et des succès engendrant des sagas hautement lucratives. Après les Paranormal Activity, les Insidious et autre Sinister, tous des succès retentissants, Jason Blum lançait The Purge, alias American Nightmare en France. Comment rester insensible quand on est producteur de cinéma, devant le carton estival surprise de cette série B budgétée à 3 millions et qui en rapportait pas moins de 63 au box office américain, au nez et à la barbe de certains blockbusters sortis en frontal ? On ne le reste pas, tout simplement. Et c’est très logiquement que le succès de The Purge a engendré une suite très rapide, sortant sur les écrans à peine un an après les exploits du premier volet. Calqué sur la méthode Rec, The Purge 2 s’inscrit dans la droite lignée du précédent en voyant tout simplement plus gros, plus grand, plus spectaculaire, élargissant surtout son cadre d’action pour « proposer autre chose ». D’un huis clos en mode home invasion, ce second volet sort des quatre murs de la maison d’Ethan Hawke (cf le premier) et nous invite à voir ce qu’il se passe dehors un soir de « Purge », dans l’immense terrain de chasse qu’est Los Angeles. Un petit groupe de personnages réunis par le hasard va devoir survivre dans les rues à feu et à sang où le danger rôde à chaque coin d’avenue. Et American Nightmare 2 de lâcher le home invasion et de virer cette fois-ci, au survival.516016.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’AVIS :

Si certains avaient pu apprécier l’originalité du concept du premier volet d’American Nightmare, nombre auront été les déçus par un film annoncé et marketé comme une série B « horrifique » qui au final n’en était pas une. Plus proche du thriller en huis-clos, American Nightmare brillait ironiquement par son absence d’originalité au-delà de son seul concept de départ, fortement rusé lui, en revanche. Faible et dépourvu d’une réelle maîtrise de sa tension, American Nightmare se rattachait au sous-registre du home invasion mais sans parvenir à se hisser dans le haut du panier. Le principe d’ouverture vers l’extérieur proposé par ce second opus laissait place à une certaine excitation, celle de voir le film nettement plus dynamique, nettement plus prenant, nettement plus massacreur avec un carnage plus ample. Et potentiellement nettement plus horrifique aussi, glissant du home invasion vers un survival que l’on espérait âpre et plus saisissant. Surtout, le film se voyait offerte la possibilité de mieux exploiter le seul intérêt réel de son prédécesseur, son brillant concept de la Purge, nuitée de 12 heures où tous les crimes deviennent légaux.000552.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Force est d’avouer que sur certains points, American Nightmare 2 est meilleur que son aîné. Moins mou du genou, plus haletant, plus distrayant, il a le mérite de gagner en densité, en spectacle et effectivement de mieux développer son postulat controversé et les thématiques qui le caractérisaient, notamment en ce qui concerne la délicate question de la légalisation du port d’armes aux Etats-Unis et la lutte des classes. C’est en tout cas tout le fond de commerce de ce second chapitre, même s’il est noyé dans sa facture de… film d’action. Car une fois de plus, The Purge passe à côté de ce que l’on en attendait. Comme pour ceux qui espéraient du premier volet, de se voir offrir un bon home invasion horrifique, American Nightmare 2 décevra de la même manière. Si ce n’est que du thriller, on vrille cette fois vers l’actionner pas flippant pour un sou mais en revanche plus bourrin et spectaculaire, le film multipliant les gunfights massifs dans les rues d’une citée des anges transformée en terrain de chasse pour gamers adeptes des flingues, des mitraillettes lourdes et autres armes d’assaut.455559.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Si l’on peut prendre un certain plaisir devant une série B qui se la joue mini-blockbuster qui dépote, reste que ce American Nightmare 2 est traversé de défauts, structurels, narratifs et visuels, flinguant son potentiel. D’abord, par sa redondance caractérisée, le film évoluant comme une traversée de la ville à la longue fastidieuse et répétitive dans son canevas dramatique ponctué de « surprises » tombant souvent comme autant de cheveux dans la soupe (la scène dans l’appartement en milieu de film). Mal écrit, et fort mal dialogué au passage, American Nightmare 2 pâtît en outre d’un développement voulant brosser trop de choses dans un résultat empreint d’une certaine confusion thématique. Anticipation, survival, film d’action, revenge movie, cette suite part dans tous les sens et se paye même une virée du côté d’Hostel, toujours sans le caractère horrifique qui va avec. Cerise sur le gâteau, ce foutoir notoire est affligé d’une mise en scène régulièrement atterrante de bêtise entre plans flous et ralentis incessants lourdingues.519454.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Lointainement inspiré des Guerriers de la Nuit de Walter Hill pour le look et l’atmosphère, American Nightmare 2 est très différent du premier. Tant mieux. Enfin, oui et non. En tout cas, différent au point que ceux qui ont copieusement détesté le premier pourrait apprécier ce second volet. Mais avec le risque aussi, qu’ils ne le détestent tout autant. Dans tous les cas, abordé en connaissance de cause comme un actioner, son dynamisme peut faire le job, malgré ses innombrables faiblesses d’écriture et formelles. Reste qu’on avait (encore) eu la naïveté d’en attendre un film de genre, si possible réussi. Raté et raté. 

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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