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ALBERT NOBBS (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Albert Nobbs
Parents : Rodrigo Garcia
Livret de famille : Glenn Close, Mia Wasikowska, Aaron Taylor-Johnson, Janet McTeer, Brendan Gleeson, Jonathan Rhys-Meyer, Paulien Collins…
Date de naissance : 2011
Nationalité : Angleterre, Irlande
Taille/Poids : 1h57 – 8 millions $.

Signes particuliers (+) : Évidemment, la prestation de Glenn Close. Un bel effort de reconstitution historique malgré de faibles moyens. Un petit film né au courage et à l’abnégation.

Signes particuliers (-) : Plat, monotone et prévisible. Trop lisse, sans fantaisie ni émotions (un comble pour un drame fort).

 

MONSIEUR DOUBTFIRE

Résumé : Dans l’Angleterre du XIXeme siècle, Albert Nobbs est majordome dans un luxueux hôtel londonien. Mais depuis plus de trente ans, Albert Nobbs est une femme se faisant passer pour un homme pour pouvoir travailler…

On savait Glenn Close être une grande actrice, on sait désormais qu’elle est aussi une vraie battante à la force de caractère inépuisable. La comédienne aura en effet porté à bout de bras ce projet d’adaptation d’une nouvelle de George Moore qu’elle avait déjà joué sur scène dans les années 80. Ce projet, qui lui tenait à cœur, l’actrice l’aura monté de toutes pièces. Elle aura trouvé les producteurs, les financiers, écrit le scénario, parfait maintes et maintes fois son script, trouvé des solutions pour en faire un tout petit budget (seulement 8 millions d’euros) et produit le film. Une abnégation à toute épreuve traduite par une phrase relayée dans de nombreux interview : « je dois jouer ce personnage sur grand écran avant de mourir ». C’est ainsi que Glenn Close a convaincu les gens de participer à son aventure, à son rêve de transposer Albert Nobbs au cinéma. Rien n’aura été simple pourtant. Désistements de réalisateurs, d’acteurs (Orlando Bloom et Amanda Seyfried). Mais à force d’acharnement et après quinze longues années de galère, le rêve est devenu réalité pour Miss Close et son bébé a non seulement vu le jour mais s’est même au passage, offert une place aux Oscar…

Glenn Close a toujours un côté extrêmement attachant en plus d’être une comédienne respectée et respectable. C’est peut-être ce qui explique les réactions mitigées à l’attention de son film, ni vraiment bonnes mais ni vraiment mauvaises non plus. Probablement aussi en raison de la performance étonnante de l’actrice qui, pour son retour au cinéma après un passage par la série Damages, se transforme littéralement aussi bien physiquement que dans son jeu, pour jouer cette femme déguisée mais vivant et pensant en homme pour ne jamais trahir son secret trop important et vital pour sa survie en société. Une Glenn Close qui se glisse totalement et s’abandonne à son personnage pour le faire vivre de la plus belle des façons dans ce récit dramatique et touchant dépeignant une réalité sociale dure d’une certaine Angleterre du XIXème dans laquelle se débat un être humain à l’histoire presque tragique mais pas trop. Pas trop car le scénario d’Albert Nobbs évite justement de tomber dans les clichés du drame lacrymal à outrance, privilégiant l’authenticité et la simplicité d’un récit atypique et étonnant relevant presque de l’anecdote de faits divers.

Mais les qualités du film de Rodrigo Garcia (Les Passagers avec Anne Hathaway et surtout auteur sur de nombreuses séries dont In Treatment qu’il a créé) sont aussi ses défauts. Reposant essentiellement sur l’interprétation bluffante de sa comédienne principale, Albert Nobbs peine à s’extraire de cela pour devenir plus que le film d’une actrice. Récit très linéaire sortant que rarement de son classicisme et son train-train qu’il déroule sans fantaisie ni émotions, Albert Nobbs se traverse plus qu’il ne vit, se regarde de façon distancée plus qu’il ne se savoure. On serait très certainement tombé à bras raccourcis sur l’insipidité de la chose si le film n’avait pas en lui la sincérité de son auteur qui aura soulevé des montagnes pour lui faire voir le jour. Une sincérité qui se ressent presque dans sa délicatesse, sa sensibilité et sa pudeur tout en retenue. Mais est-ce bien suffisant ? L’euphorie n’y est en tout cas pas et Albert Nobbs d’être d’une platitude dommageable à mi-chemin entre le film oscarisable manquant d’enthousiasme et le film d’auteur manquant de profondeur et d’originalité créative. Glenn Close aura eu sa nomination à l’Oscar de la meilleure actrice, et c’est mérité, mais le film ne méritait guère davantage, malheureusement pour lui.

Bande-annonce :

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