Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Toro
Père : Kike Maillo
Date de naissance : 2015
Majorité : 22 février 2017
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : Espagne
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Polar
Livret de famille : Mario Casas, Luis Tosar, José Sacristán…
Signes particuliers : Un polar rugueux venu d’Espagne.
LES LOIS DE LA FATALITÉ
LA CRITIQUE DE TORO
Résumé : Après quelques temps passés à l’ombre, Toro, un ancien membre de la mafia, est bien décidé à refaire sa vie. Il souhaite plus que tout laisser derrière lui son passé. Mais lorsque sa nièce se fait enlever, il se retrouve entraîné dans une spirale infernale de fuite, de pièges et de violence. Son instinct de tueur va resurgir…
Quoi de neuf du côté du cinéma espagnol ? Bonne nouvelle, tout va bien pour lui. Récemment, le prolifique marché du DTV nous offrait le très sympathique Insiders, film de braquage efficace et solidement mené par son auteur barcelonais, Daniel Calparsoro. Dans la foulée, c’est au tour de Toro de débarquer en grande pompe. Troisième réalisation d’un autre catalan, Kike Maillo, Toro est un polar aussi sombre que sec et rageur, de ces films qui traversent l’écran telles des boules de feu super-énervées, laissant dans leur sillage, un fracas de violence associé à des images imprégnant la rétine. Toro, c’est l’histoire d’un homme confronté à la noirceur de la fatalité. Toro, c’est surtout le surnom d’un ancien bras armé de la mafia, qui a décidé de quitter ce monde infernal pour refaire sa vie dans le droit chemin. Mais comme souvent dans ce genre de polars adossés sur un arc narratif pensé dans l’inéluctable, son ancienne vie ne le lâchera pas aussi facilement que prévu, et quand le destin s’en mêle, faites vos jeux, rien ne va plus.
Dès les premières images, on sent instantanément que Kike Maillo maîtrise son sujet, maîtrise son écriture et surtout, maîtrise sa mise en scène. Dès les premières images, on sent que Toro va être de ces films qui laissent un goût âcre sur la langue, une certaine amertume dans la gorge, une sensation d’inconfort née de sa rudesse et son caractère fortement corsé. Percutant et hargneux, Toro n’a plus qu’à s’employer pour mettre en application ses belles promesses et ne pas trahir l’essence qu’on lui perçoit. Malheureusement, il n’accomplira son engagement qu’à moitié, pour un résultat en demi-teinte. D’un côté, Toro est un polar tendu, musclé, effréné, pas loin du film hard-boiled à la mécanique sévèrement burnée. De l’autre, il est un film en constante érection, mais qui ne se laisse jamais aller jusqu’à la jouissance. Pourtant, Kike Maillo tient les bons ingrédients. Un personnage qui accroche le regard, une noirceur mélancolique habitée, un rythme agité, des scènes d’action dantesques (dont une course-poursuite mémorable) et quelques pics de violence colériques. Mais pour chacun, le film ne les pousse jamais jusqu’au bout, réussissant à tout rassembler de façon bien étudiée, mais ne cristallisant jamais rien de manière iconique. Au final, Toro est un plaisir un brin frustrant, un film efficace mais que l’on aurait aimé plus racé, un polar qui fonctionne mais qui aurait pu être tellement meilleur s’il avait été plus vénéneux, plus virtuose, plus original, au lieu de se contenter de suivre de façon scolaire, les codes du genre auquel il se rattache. Bref, un bon divertissement mais sans surprise.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux